La Française garde une conviction favorable à l'égard de la dette émergente. "La baisse des marchés qui vient d’avoir lieu, a permis de reconstituer les primes de risque et les niveaux sont actuellement ceux de janvier 2017. La hausse soudaine des corrélations est typique d’un « sell-off » plutôt technique au-delà des fondamentaux", résume Georges Farré, directeur de la gestion obligataire émergente à La Française.

Pour ce gérant, la correction enregistrée depuis la deuxième moitié du mois d'avril sur le marché de la dette émergente est essentiellement due au facteur technique qu'est la hausse du dollar. "On connait les conséquences d'un dollar fort sur les marchés émergents, les devises se déprécient, principalement sur les pays dont les équilibres sont fragiles tels qu'en Argentine ou en Turquie", rappelle Georges Farré.

En revanche, les fondamentaux de ce marché de la dette émergente ne sont visiblement pas en cause. Pour étayer cette conviction, l'expert de La Française souligne que le marché des obligations locales a plutôt très bien résisté au pic de volatilité. Or, c'est un marché qui répond davantage aux problématiques domestiques, d'inflation et de croissance, donc aux fondamentaux de ces économies émergentes.

"Les aspects fondamentaux des économies émergentes restent très bons dans leur ensemble et nous n'avons par ailleurs aucune crainte sur un éventuel ralentissement chinois qui pourrait mettre à mal ces économies. Le FMI prévoit toujours des niveaux de croissance moyens de 4,9% en 2018 et de 5,1% en 2019 dans les pays émergents. Ces pays sont encore en début de cycle de reprise, et les sorties de capitaux observées dans ces phases de cycle sont généralement temporaires. Par conséquent, le fondamental devrait prévaloir sur les aspects techniques", conclut Georges Farré, directeur de la gestion obligataire émergente à La Française.

Dans ce contexte, la hausse du dollar reste à surveiller.