La Turquie s'ajoute ainsi à la liste des facteurs d'aversion au risque et contribue à la hausse du dollar, au repli des cours des matières premières et au recul des rendements obligataires.

À Paris, le CAC 40 perd 1,08% à 5442,77 points peu après 08h10 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,27% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,59%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,82%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,25% et le Stoxx 600 de 0,77%. Ce dernier affiche désormais une performance négative (-0,64%) sur l'ensemble de la semaine.

Le Stoxx du secteur bancaire chute de 1,42% et parmi les reculs les plus marqués, BBVA cède 3,62%, UniCredit 3,17% et BNP Paribas 3,4%, la plus mauvaise performance du CAC 40.

Ces trois établissements sont mentionnés dans un article du Financial Times qui, citant deux sources proches du dossier, rapporte que le Mécanisme européen de supervision du secteur bancaire, qui dépend de la Banque centrale européenne (BCE), considère les trois groupes comme particulièrement exposés au risque turc.

La BCE a refusé de commenter l'article du FT.

La livre turque est tombée en début de journée à un nouveau plus bas historique face au dollar américain, sous 6,40 pour un dollar, perdant jusqu'à plus de 10% après l'échec de discussions à Washington sur le différend diplomatique en cours entre les Etats-Unis et la Turquie. Elle accuse désormais un repli de plus de 30% depuis le début de l'année.

Au-delà du dossier turc, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et plusieurs de ses partenaires et les tensions diplomatiques entre Washington et Moscou contribuent également à la nervosité ambiante au moment où la trêve estivale, synonyme de baisse des volumes d'échanges, tend à amplifier les mouvements.

L'EURO AU PLUS BAS DEPUIS JUILLET 2017

Tokyo a cédé 1,33% mais Shanghai a fini dans le vert grâce au soutien des valeurs technologiques. L'indice MSCI des marchés émergents, lui, perd 1,01%.

Parallèlement, le dollar a atteint son plus haut niveau depuis 13 mois face à un panier de devises de référence et l'euro, en repli de -0,56%, est tombé à 1,1433 dollar, son plus bas niveau depuis le 18 juillet 2017.

"Les indicateurs montrant un resserrement du marché du travail et une nette hausse des prix à la production sous-jacents en juillet (aux Etats-Unis-ndlr) soutiennent le dollar", explique Neil Wilson, analyste de Markets.com.

Les cambistes attendent à 12h30 GMT les chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis.

D'ici là, ils auront pris connaissance de la première estimation du produit intérieur brut (PIB) britannique au deuxième trimestre, à 08h30 GMT. En attendant, la livre sterling est orientée à la baisse face au dollar et stagne face à l'euro.

La vigueur du dollar a par ailleurs pour effet une baisse des cours des matières premières comme le cuivre (-1,38%) ou le nickel (-1,51%).

L'indice Stoxx des ressources de base (-1,91%) accuse le repli sectoriel le plus marqué du jour et à Paris, Eramet perd 3,76%, la plus mauvaise performance de l'indice SBF 120.

Parmi les rares hausses du CAC, Sanofi (+1,08%) profite du relèvement de la recommandation de Citigroup, passé à l'achat.

La plus forte baisse du Stoxx 600 est le fait du producteur allemand de sel et de potasse K+S, dont le titre perd 8,88% après que le groupe a lancé un avertissement sur son bénéfice 2018.

Sur le marché obligataire, l'aversion au risque favorise la baisse marquée des rendements des emprunts d'Etat: celui du Bund allemand à dix ans est repassé sous 0,34%, son équivalent français sous 0,7% et le dix ans américain a enfoncé le seuil de 2,9%, au plus bas depuis le 23 juillet.

Le pétrole, lui, n'échappe pas au mouvement général de baisse des matières premières: le Brent (-0,46%) retombe vers 71,50 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) vers 66 dollars.

(Édité par Benoît Van Overstraeten)

par Marc Angrand