PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mercredi et les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé à mi-séance au lendemain de la rechute des marchés d'actions, consécutive aux inquiétudes sur les perspectives de croissance de l'économie mondiale et l'impact de l'inflation sur les résultats des entreprises.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,20% pour le Dow Jones, de 0,24% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,23% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,19% à 6.240,98 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,16%. A Londres, le FTSE gagne cependant 0,37%, grâce notamment aux valeurs minières et énergétiques.

L'indice paneuropéen Stoxx 600 grignote 0,04% et le FTSEurofirst 300 avance de 0,16%, tandis que l'EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,19%.

Alors que les premiers résultats des enquêtes PMI de S&P Global pour mai ont montré mardi un ralentissement de l'activité en Europe et aux Etats-Unis, les données publiées mercredi par Destatis, l'office fédéral de la statistique, souligne que l'horizon reste incertain en Allemagne même si le pays a évité la récession au premier trimestre avec un PIB en progression de 0,2% par rapport aux trois mois précédents et de 3,8% sur un an.

En France, l'indice de confiance des ménages en France est ressorti en baisse en mai à 86 après 87 en avril, selon l'enquête publiée mercredi par l'Insee.

Aux Etats-Unis, le compte rendu de la réunion d'avril de la Réserve fédérale est attendu à 18h00 GMT dans un contexte de pressions inflationnistes qui continuent de peser sur les résultats des entreprises, à l'image de Snap qui a décroché mardi de près de 45%, et sur l'environnement économique, les ventes de logements neufs aux Etats-Unis ayant chuté en avril.

La Banque centrale européenne (BCE), qui devrait ramener ses taux d'intérêt en territoire positif d'ici fin septembre selon les dernières déclarations de sa présidente Christine Lagarde, estime mercredi qu'une hausse du coût du crédit pourrait pénaliser le marché immobilier de la zone euro.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Nordstrom gagne plus de 9% dans les échanges avant l'ouverture de Wall Street après le relèvement par la chaîne de grands magasins de ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice pour cette année.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, un peu plus de la moitié des principaux compartiments du Stoxx 600 évoluent dans le vert, les meilleures performances étant à l'actif des services aux collectivités (+1,54%), des ressources de base (+1,05%) et de l'énergie (+1,42%). Ce dernier profite de la perspective d'un resserrement de l'offre et d'une hausse de la demande aux Etats-Unis.

Veolia Environnement, Engie et TotalEnergies, en tête du CAC 40, gagnent de 1% à 2,76%.

Le sous-compartiment des banques (+0,1%) est volatil au gré de l'évolution des rendements obligataires alors que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, doit de nouveau s'exprimer dans la journée dans le cadre du Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

Crédit agricole et Société générale, qui étaient en nette hausse dans la matinée, réduisent leurs gains, ne prenant plus que de 0,5% à 0,8%.

Ailleurs en Europe, Marks & Spencer, qui a perdu depuis le début de l'année 42,6%, est stable malgré l'avertissement lancé par le distributeur britannique sur son bénéfice annuel.

Côté hausse, les résultats du producteur et distributeur d'électricité britannique SSE (+4,84%) et du fabricant suédois d'équipements médicaux Elekta (+3,01%) sont salués.

TAUX

Les rendements obligataires en Europe sont sans direction claire, les investisseurs digérant les dernières déclarations de Christine Lagarde, qui donnent à penser que la hausse des taux sera graduelle, au rythme de 25 points de base, selon des analystes.

Robert Holzmann, l'un des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, a cependant estimé mardi qu'une hausse en juillet de 50 points de base des taux serait appropriée et le gouverneur de la banque centrale de Lettonie, Martins Kazaks, a fait valoir pour sa part que la BCE ne devrait pas exclure des augmentations d'un demi-point.

Le taux du dix ans allemand, qui fluctue entre hausse et baisse, cède à la mi-séance environ un point de base à 0,939% et son équivalent français abandonne 2,5 points à 1,465%.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans, qui a touché un sommet de trois ans et demi début mai, est quasiment stable à 2,7541% en attendant les "minutes" de la Fed.

CHANGES

Le dollar repart nettement à la hausse (+0,41%) face à un panier de devises de référence après avoir touché mardi un creux d'un mois et enregistré deux séances consécutives de baisse sur fond de repli récent des rendements obligataires américains.

L'euro, qui a atteint mardi un plus haut depuis le 25 avril face au billet vert à 1,0748 dollar, cède 0,71% à 1,0662.

Le dollar néo-zélandais, qui a gagné jusqu'à 0,8% en séance, est porté par le relèvement d'un demi-point, à 2,0%, du taux directeur de la banque centrale de Nouvelle-Zélande.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est soutenu à la fois par les craintes sur l'offre et la perspective d'une hausse de la demande à l'approche de la saison estivale, généralement marquée par de nombreux déplacements, notamment aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut.

Le baril de Brent avance de 1,07% à 114,78 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,3% à 111,2 dollars.

(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)

par Claude Chendjou