D'ici samedi, les exportations de gaz naturel norvégien pourraient être réduites de 1,117 millions de barils équivalent pétrole (bep) par jour, soit d'environ 56%, à cause des récentes grèves des salariés du secteur pétrolier et gazier norvégien. Les livraisons de pétrole, quant à elles, pourraient chuter de 341.000 barils selon la NOG, la fédération patronale du secteur.

La Norvège est le deuxième fournisseur d'énergie d'Europe après la Russie et la demande pour son pétrole et son gaz ont encore augmenté depuis l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe fin février. La fermeture du gazoduc Nordstream 1 pour dix jours à partir du 11 juillet devrait ajouter aux tensions sur le marché. Résultat: le prix du gaz livrable à 24 heures a bondi de près de 16% mardi. Celui du baril de Brent baissait toutefois de plus de 1% vers 12h00 GMT, plombé par les craintes de récession.

Audun Ingvartsen, secrétaire général du syndicat Lederne, a déclaré que la grève visait à mettre la pression sur les employeurs pour obtenir des augmentations de salaires afin de compenser l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat. "Notre objectif, c'est que les employeurs discutent avec nous et écoutent leur salariés", a-t-il dit.

Le gouvernement norvégien peut intervenir pour mettre fin à un mouvement de grève en cas de circonstances exceptionnelles mais le ministère du Travail a déclaré à Reuters n'avoir aucun commentaire à faire sur le mouvement en cours. "Conformément au processus de résolution des conflits salariaux en Norvège, il est de la responsabilité des partenaires sociaux de trouver une solution à tout conflit", a déclaré la ministre déléguée Maria Schumacher Walberg.

Le mouvement de grève a commencé à 00h00 locale sur trois champs d'hydrocarbures (Gudrun, Oseberg Sud et Oseberg Est) et doit s'étendre mercredi à ceux de Kristin, Heidrun et Aasta Hansteen. Un septième champ, Tyrihans, devra également être fermé mercredi car sa production est traitée par celui de Kristin. Une extension supplémentaire du mouvement prévue d'ici samedi aura pour conséquence l'arrêt des pipelines et d'une partie supplémentaire des capacités de production, a expliqué la NOG, qui estime la perte de chiffre d'affaires liée au mouvement à 1,8 milliard de couronnes (175 millions d'euros environ) par jour.

Les adhérents de Lederne ont rejeté mardi un projet d'accord sur les salaires négocié par les employeurs et les délégués syndicaux, qui prévoyait des augmentations de 4% à 4,5%. L'inflation en Norvège a atteint 5,7% sur un an en mai. Les autres syndicats du secteur ont validé le projet et ne cesseront pas le travail.