Alors que les politiques gouvernementales ont été largement blâmées pour l'augmentation des inégalités depuis les années 1980, les banquiers centraux ont également été critiqués ces dernières années pour avoir alimenté d'énormes gains boursiers avec des taux d'intérêt ultra bas et des programmes d'achat d'actifs.

La BRI, qui s'est penchée sur 182 récessions dans 70 pays, a constaté que même six ans après une récession, la part de revenu des 50 % de salariés les plus modestes dans une économie touchée restait en moyenne de 0,3 % inférieure au niveau d'avant la récession, alors que pour les 10 % de salariés les plus aisés, elle était toujours de 0,7 % supérieure.

Les économies plus inégales traversent des récessions plus profondes, ce qui à son tour accroît encore les inégalités, a montré son analyse. Des impôts et des programmes d'aide sociale moins progressifs dans de nombreux pays ont également aggravé les problèmes.

"Il est de plus en plus évident que l'inégalité est passée d'une question académique à une question politique urgente", indique le document de la BRI, ajoutant que l'un des principaux risques pour les banques centrales est que leurs outils politiques deviennent moins efficaces.

L'étude de la BRI a montré que les travailleurs faiblement rémunérés de certains pays étaient plus de trois fois plus susceptibles d'avoir perdu leur emploi pendant la pandémie de COVID-19, tandis que l'inflation galopante frappait désormais les ménages les plus pauvres de manière disproportionnée.

"Lorsqu'on laisse l'inégalité se développer sans contrôle, des récessions de plus en plus profondes exigent un soutien politique supplémentaire", indique le rapport.

"Mais dans le même temps, la stimulation monétaire perd de sa force, de sorte que la banque centrale doit déployer des instruments de plus en plus audacieux, ce qui peut à son tour produire des effets secondaires indésirables en termes d'inégalité des richesses".

Au lieu de cela, il a recommandé de garder l'inflation sous contrôle et que les gouvernements utilisent des "politiques de stabilisation" telles que des subventions ou des paiements de soutien qui aident les personnes les plus pauvres.