PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi une séance en dents de scie animée par une nouvelle série de résultats de sociétés cotées, des indicateurs économiques encourageants et surtout la poursuite de la remontée des rendements obligataires, qui prive les actions d'un avantage comparatif clé.

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture un repli de 0,24% (14,09 points) à 5.783,89 points après être monté en matinée à 5.834,36, son plus haut niveau depuis un an.

A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,05% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,69%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,56%, le FTSEurofirst 300 0,18% et le Stoxx 600, qui gagnait 0,53% en début de matinée, abandonne finalement 0,36%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street creusait ses pertes: le Dow Jones, qui avait inscrit un record la veille, cédait 0,68%, le Standard & Poor's 500 1,08% et le Nasdaq Composite 1,03%.

Apple, Microsoft, Intel et Salesforce perdaient alors entre 1% et 2%.

VALEURS

En Europe, le compartiment des "techs" a moins souffert, son indice Stoxx finissant la journée en repli de 0,15%. La plus forte baisse sectorielle du jour est pour le compartiment de la chimie, qui a cédé 1,98%.

A la hausse, l'indice Stoxx du pétrole et du gaz a pris 1,59% dans le sillage des plus hauts de 13 mois inscrits par les cours du brut et celui de l'assurance (+0,84%) a profité entre autres du bon accueil réservé par le marché aux résultats d'Axa (+4,33%).

Les comptes annuels de Bayer, marqués par une perte nette de dix milliards d'euros, ont au contraire été sanctionnés par une chute de 6,39%.

Autre fait marquant du jour: les hausses de Nokia (+4,63%), Klépierre (+7,38%) et Unibail-Rodamco-Westfield (+3,17%), qui semblent bénéficier par ricochet comme le mois dernier, de la mobilisation d'investisseurs individuels contre les vendeurs à découvert à Wall Street.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, la croissance du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre a été revue en légère hausse, à 4,1% en rythme annualisé, les inscriptions au chômage ont diminué plus qu'attendu la semaine dernière à 730.000 et les commandes de biens durables ont augmenté pour le neuvième mois consécutif.

En Europe, l'indice GfK de confiance du consommateur en Allemagne est remonté à -12,9 contre -15,5 et celui du sentiment économique dans la zone euro à 93,4 contre 91,5 mais celui de la confiance des ménages en France a reculé à 91 après 92.

TAUX

Si elles ont été bien accueillies sur les marchés actions, les déclarations des derniers jours de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, sur les perspectives d'évolution des prix et de la politique monétaire n'ont pas suffi à apaiser les craintes d'un retour de l'inflation, qui entretiennent la remontée des rendements des emprunts d'Etat.

Celui des bons du Trésor américain à dix ans prenait ainsi plus de huit points de base au moment de la clôture européenne à 1,4682% après un plus haut d'un an à 1,494%. Il dépasse ainsi désormais le rendement des dividendes du S&P-500, estimé à 1,48%.

Les mouvements ont été à peine moins marqués sur le marché obligataire européen: le rendement du Bund allemand à dix ans a pris près de sept points à -0,23% et son équivalent français est repassé en territoire positif pour la première fois depuis juin.

Les propos de responsables de la Banque centrale européenne (BCE), Isabel Schnabel et Philip Lane n'ont pas non plus freiné cette tendance.

CHANGES

Malgré la hausse des rendements de Treasuries, le dollar continue de souffrir, notamment au profit des devises de pays exportateurs de matières premières comme l'Australie ou le Canada, dopés par les espoirs de reprise de la demande mondiale.

L'indice qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence recule de 0,35% et a touché son plus bas niveau depuis le 8 janvier.

L'euro en profite pour remonter au-dessus de 1,22 dollar.

PÉTROLE

Le marché pétrolier subit des prises de profit après trois séances de hausse qui l'ont porté à son plus haut niveau depuis janvier 2020.

Le Brent abandonne 0,12% à 67,12 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,65% à 63,63 dollars. Ils étaient auparavant montés respectivement à 67,7 et 63,81 dollars respectivement.

(Marc Angrand)