PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse vendredi mais les variations devraient rester faibles jusqu'à la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, un élément clé du débat sur l'ampleur des hausses de taux à venir.

Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,36% pour le Dax à Francfort, de 0,26% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,47% pour l'EuroStoxx 50. Quant au CAC 40 à Paris, il pourrait céder autour de 0,3% selon les premières indications disponibles.

Le marché parisien affiche une hausse de 3,02% depuis le début de la semaine et l'indice large européen Stoxx 600 un gain de 2,19%. Mais le bilan définitif de la semaine dépendra en grande partie de la réaction des marchés au rapport mensuel du département du Travail américain, attendu à 12h30 GMT.

Les créations d'emplois aux Etats-Unis devraient avoir ralenti en septembre, à 250.000 contre 315.000 en août, mais la hausse des salaires devrait rester supérieure à 5% sur un an selon le consensus Reuters.

Sans attendre, plusieurs responsables de la Réserve fédérale ont à leur tour souligné jeudi la nécessité de poursuivre la hausse des taux d'intérêt. Parmi eux, la nouvelle gouverneure, Lisa Cook, a mis en avant une inflation qui reste "obstinément et inacceptablement élevée".

Les marchés estiment désormais à 85% la probabilité d'une nouvelle hausse de 75 points de base de l'objectif de taux des "fed funds" le 2 novembre à l'issue de la prochaine réunion de la banque centrale américaine.

Les valeurs technologiques pourraient par ailleurs être pénalisées par les résultats inférieurs aux attentes de l'américain Advanced Micro Devices et du sud-coréen Samsung Electronics.

Ce dernier a publié un bénéfice d'exploitation trimestriel estimé en baisse de 32% et AMD a présenté une prévision de chiffre d'affaires trimestriel inférieure d'environ un milliard de dollars à la précédente.

Le début de séance en Europe pourrait être animé par les statistiques de la production industrielle allemande, au lendemain des chiffres inférieurs aux attentes des commandes à l'industrie.

A WALL STREET

La Bourse de New York a enregistré jeudi une deuxième séance consécutive de baisse dans un contexte toujours plombé par la hausse des rendements obligataires, le resserrement de la politique monétaire de la Fed et les craintes de récession.

L'indice Dow Jones a cédé 1,15%, ou 346,93 points, à 29.926,94, le Standard & Poor's 500 a perdu 38.76 points, soit 1,02%, à 3.744,52 et le Nasdaq Composite a reculé de 75,327 points (-0,68%) à 11.073,311.

Dix des onze indices sectoriels du S&P ont fini dans le rouge, à commencer par celui de l'immobilier, qui a chuté de 3,3%. Seul le compartiment de l'énergie a progressé, de 1,8%, grâce à l'augmentation des prix du brut.

Dans les transactions hors séance après la clôture, AMD cédait 4% en réaction à ses résultats et ses prévisions.

Les contrats à terme suggèrent pour l'instant une ouverture en repli d'environ 0,2%.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei perd 0,77% à moins d'une heure de la clôture après quatre séances de hausse, les valeurs technologiques tirant le marché à la baisse après les résultats inférieurs aux attentes d'AMD et Samsung.

En Chine continentale, les marchés restent fermés et ne rouvriront que lundi. À Hong Kong, le Hang Seng recule de 1,26% et l'indice local des "techs" de 2,93%.

CHANGES

Soutenu dans les premiers échanges par les déclarations des responsables de la Fed, le dollar est pratiquement revenu à l'équilibre face aux autres grandes devises (-0,05%), les cambistes évitant de prendre des positions avant les statistiques de l'emploi.

L'euro grappille quelques fractions mais peine à remonter durablement au-dessus de 0,98 dollar.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain sont pratiquement inchangés dans les échanges en Asie, à 3,8246% pour le dix ans et 4,2597% pour le deux ans.

Ils avaient fini en nette hausse jeudi malgré l'annonce d'une forte progression des inscriptions au chômage la semaine dernière, qui s'explique notamment par l'impact de l'ouragan Fiona à Porto Rico.

PÉTROLE

Le prix du pétrole est en légère baisse après avoir profité en tout début de journée du repli du dollar.

Le Brent abandonne 0,25% à 94,18 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,25% à 88,23 dollars.

Le WTI est monté dans les premiers échanges à 89,37 dollars, son plus haut niveau depuis le 14 septembre. Il a gagné 11% depuis le début de la semaine, le Brent un peu plus de 7%.

(Rédigé par Marc Angrand)