PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue sans grand changement tandis que la plupart des Bourses européennes évoluent en légère baisse à mi-séance vendredi avant la publication des chiffres mensuels de l'emploi américain, le grand rendez-vous du jour sur les marchés.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,11% pour le Dow Jones et de 0,06% pour le Standard & Poor's 500 mais inchangée pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,37% à 6.576,12 points vers 10h50 GMT et à Francfort, le Dax recule de 0,07% alors qu'à Londres, le FTSE 100 prend 0,11%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,2%, le FTSEurofirst 300 de 0,18% et le Stoxx 600 de 0,19%.

Les actions européennes avaient nettement progressé jeudi après l'annonce d'un accord au Congrès américain sur le relèvement du plafond de la dette publique, validé quelques heures plus tard par le Sénat.

Mais l'attention des investisseurs se porte désormais sur le rapport mensuel du département du Travail, qui influencera certainement les décisions que prendra le mois prochain la Réserve fédérale sur ses achats d'actifs et ses taux d'intérêt.

Le consensus Reuters table sur 500.000 créations d'emplois non-agricoles, un taux de chômage en baisse à 5,1% et une hausse de 0,4% sur un mois du salaire horaire moyen.

"Tous les chemins mènent aux chiffres des créations d'emplois, qui décideront, aux yeux des marchés, si le début du 'tapering' de la Fed est acquis pour décembre", commente Jeffrey Halley, analyste senior d'Oanda.

Le Stoxx 600 affiche pour l'instant une hausse d'un peu plus de 1% sur l'ensemble de la semaine après une chute de 2,24% la semaine dernière.

Selon les derniers chiffres de BofA, la partie "cash" des portefeuilles des investisseurs a été la grande gagnante de la semaine au 6 octobre avec une augmentation de 14,9 milliards de dollars, contre +13 milliards pour les actions et +3,9 milliards seulement pour les obligations.

VALEURS EN EUROPE

La quasi-totalité des grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le rouge, les seules exceptions notables étant pour l'énergie, dont l'indice Stoxx gagne 0,47% avec la hausse des cours du pétrole, et l'automobile (+0,90%), tirée par Daimler (+2,42%) après un relèvement de recommandation.

La plus forte baisse du Stoxx 600 est pour le tour-opérateur TUI, dont le titre coté à Londres chute de 14,12% au premier jour de son augmentation de capital, lancée avec une forte décote.

Le compartiment des hautes technologies cède 0,52% sur fond de remontée marquée des rendements obligataires. Au sein du CAC, STMicroelectronics abandonne 1,4%, Dassault Systèmes 1,64% et Capgemini 1,31%.

Le distributeur Casino perd par ailleurs 4,02% après l'annonce par sa filiale de commerce en ligne Cnova (-6,71%) de l'abandon de ses prévisions et du report de son augmentation de capital.

A Londres, le groupe tchèque de services financiers confirme que le climat général reste défavorable aux introductions en Bourse: le titre a perdu jusqu'à 10% par rapport à son prix de vente.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain continuent de monter, amplifiant le mouvement entamé jeudi après l'accord au Congrès sur la dette, qui a incité les investisseurs à se tourner vers des actifs plus risqués.

Celui des Treasuries à dix ans a ainsi dépassé brièvement 1,6% pour la première fois depuis juin.

Le marché obligataire européen suit le mouvement: le dix ans allemand, à -0,158%, retrouve ses plus hauts de quatre mois et le français a frôlé 0,2%.

Voir aussi: La probabilité estimée d'une hausse de taux de la BCE dès 2022 monte

CHANGES

Le dollar, orienté à la hausse en début de journée après la remontée de Wall Street et des rendements des Treasuries, cède désormais 0,07% face aux autres grandes devises.

L'euro en profite pour remonter à 1,1561 dollar contre 1,1542 en milieu de matinée en Europe.

PÉTROLE

Le marché pétrolier confirme son rebond après les prises de profit subies jeudi, les fondamentaux de l'offre et de la demande reprenant le dessus.

Le Brent gagne 0,63% à 82,47 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,69% à 78,84 dollars.

L'un et l'autre devraient afficher un bond de près de 5% sur la semaine.

(Reportage Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand