Selon la même source, il a été mis en examen par un juge d'instruction chargé du dossier des chefs de financement d'une entreprise terroriste et mise en danger de la vie d'autrui.

Il avait été placé en garde à vue mercredi. Celle-ci a été levée. En revanche, celles de l'ancien PDG de Lafarge Bruno Lafont et de l'ex-directeur général adjoint opérations du groupe Christian Herrault se poursuivent, précise-t-on de même source.

Deux anciens cadres de Lafarge et un responsable de la sécurité du groupe ont déjà été mis en examen vendredi dernier dans ce dossier.

L'enquête porte sur les conditions dans lesquelles le groupe français, absorbé en 2015 par le Suisse Holcim pour former le géant du ciment LafargeHolcim, a maintenu en 2013-2014 ses activités en Syrie dans une zone de conflit, tenue notamment par l'organisation de l'Etat islamique (Daech).

Une enquête interne a confirmé que de l'argent avait été versé à des groupes armés. La filiale syrienne de Lafarge LCS est aussi soupçonnée d'avoir utilisé des matières premières venant de territoires contrôlés par Daech, notamment du pétrole.

Les anciens directeurs de LCS Bruno Pescheux et Frédéric Jolibois ont été mis en examen pour financement du terrorisme, mise en danger d'autrui et violation de la réglementation relative aux relations financières avec l'étranger.

Jean-Claude Veillard, responsable de la sécurité du groupe, et toujours salarié de LafargeHolcim, a été mis en examen pour financement du terrorisme et mise en danger d'autrui.

Placés tous trois sous contrôle judiciaire, ils contestent les faits qui leur sont reprochés et rejettent la responsabilité de la poursuite des activités de la cimenterie, mise en service en 2010, juste avant la détérioration de la situation en Syrie, dit-on de sources proches au fait du dossier.

(Emmanuel Jarry, édité par Jean-Stéphane Brosse)