FRANCFORT (Reuters) - La situation économique dans la zone euro et l'absence de forte hausse des salaires confortent les anticipations de reflux de l'inflation cette année, a déclaré vendredi Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE).

Lors d'un débat en ligne organisé par le Forum économique mondial, elle a expliqué que les prix de l'énergie devraient se stabiliser dans les mois à venir et que les goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement, un autre moteur de la hausse des prix, pourraient aussi se résorber.

L'inflation dans la zone euro a atteint 5% en rythme annuel en décembre, plus de deux fois l'objectif que s'est fixé la BCE, mais cette dernière prévoit qu'elle reviendra vers 2% d'ici la fin de l'année.

Aux Etats-Unis, la hausse des prix à la consommation est plus forte encore, à 7% sur un an, du jamais vu depuis 1982, ce qui devrait conduire la Réserve fédérale à relever ses taux au plus tard en mars selon la plupart des observateurs.

Mais Christine Lagarde a jugé peu probable que la zone euro connaisse une situation comparable, en soulignant l'absence de signes d'augmentation soutenue des salaires et de tensions sur le marché de l'emploi.

"Quand on étudie le marché du travail, on n'observe rien de comparable à la 'grande démission' et nos chiffres de participation à l'emploi se rapproche de leur niveau d'avant la pandémie", a-t-elle dit.

L'expression "grande démission" fait référence à la vague de départs volontaires qui a perturbé le marché américain de l'emploi fin 2021, un mouvement lié à la reprise post-pandémique et qui a favorisé l'augmentation des salaires.

"Ces deux éléments, à eux seuls, si on les étudie attentivement, indiquent clairement que nous n'évoluons pas à la même vitesse et qu'il est peu probable que nous connaissions une augmentation de l'inflation similaire à celle à laquelle le marché américain a été confronté", a ajouté Christine Lagarde.

(Reportage Balazs Koranyi, version française Marc Angrand)