DUBAI, 21 novembre (Reuters) - La lutte contre le COVID-19, qui passe par des tests et des vaccins en cours d'élaboration, et les moyens d'aider les pays pauvres à face à ce défi mondial ont constitué samedi le principal sujet de discussion du sommet du G20 virtuellement organisé sous présidence saoudienne.

Le roi Salman d'Arabie saoudite a ouvert la réunion en visioconférence des dirigeants des 20 plus grandes économies de la planète par un appel à la coopération pour que les futurs vaccins soient accessibles à tous.

"Même si nous sommes optimistes sur les progrès réalisés dans la mise au point de vaccins, de médicaments et d'outils de diagnostic du Covid-19, nous devons travailler pour créer les conditions d'un accès abordable et équitable à ces outils pour tous les peuples", a-t-il dit.

La pandémie de COVID-19 a provoqué une récession mondiale et les pays du G20 doivent débattre des moyens de la combattre mais aussi de gérer la reprise une fois que le coronavirus sera sous contrôle.

"Nous devons éviter à tout prix le scénario d'un monde à deux vitesses où seuls les plus riches peuvent se protéger contre le virus et reprendre une vie normale", a déclaré le président français Emmanuel Macron lors du sommet.

Pour ce faire, l'Union européenne a exhorté les dirigeants du G20 à investir 4,5 milliards de dollars dans un projet mondial de vaccins et de tests pour les pays à faible revenus.

"Nous devons faire preuve de solidarité mondiale", a souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Le président russe Vladimir Poutine a proposé de fournir le vaccin russe contre le coronavirus Spoutnik V à d'autres pays et précisé que Moscou était en passe de mettre au point un deuxième, voire un troisième vaccin.

La Chine, où la pandémie est apparue il y a un an, a également proposé de coopérer sur ce thème.

L'Union européenne souhaite en outre l'élaboration d'un traité sur les pandémies futures. "Un traité international nous aiderait à réagir plus rapidement et de manière plus coordonnée", dira dimanche le président du Conseil européen, Charles Michel.

ALLÈGEMENT DE LA DETTE DES PAYS PAUVRES

Dans l'immédiat, il va falloir aussi aider les pays pauvres et lourdement endettés qui sont, du fait des conséquences économiques de la pandémie, "au bord de la ruine financière et d'une pauvreté, d'une famine et de souffrances immenses", a souligné vendredi le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres.

A ce titre, les pays du G20 vont entériner un plan prolongeant pour six mois, jusqu'à la mi-2021, le moratoire sur le service de la dette des pays en développement, à en croire un projet de déclaration que Reuters a pu consulter.

Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a mis en garde contre le risque de ne pas alléger durablement la dette de pays comme le Tchad, l'Angola, l'Éthiopie et la Zambie.

L'allègement de la dette des pays africains sera l'un des thèmes centraux de la présidence italienne du G20, l'an prochain.

Les membres européens du G20 cherchent également à donner un nouvel élan à la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en espérant tirer parti du prochain changement d'administration aux États-Unis.

La victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle américaine - que Donald Trump conteste toujours - ranime aussi les espoirs d'un effort commun des pays du G20 dans la lutte contre le réchauffement climatique.

"Nous attendons un nouvel élan de la part de la nouvelle administration américaine sur cette question", a déclaré Ursula von der Leyen.

Conformément aux directives de Donald Trump, les Etats-Unis, parmi les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre avec la Chine, sont formellement sortis le 4 novembre dernier de l'accord de Paris sur le climat conclu en 2015 à l'issue de la COP-21, devenant ainsi le seul pays parmi les 197 signataires à s'en être retiré.

Mais Joe Biden a promis des mesures radicales pour rendre l'économie américaine neutre en carbone d'ici 2050 et prévoit notamment de réintégrer le cadre de cet accord.

Pour financer la lutte contre le réchauffement climatique, l'Union européenne insistera pour que le G20 adopte des normes mondiales communes sur ce qui constituera un investissement "vert". (Bureau de Dubai avec Jan Strupczewski à Bruxelles et Andrea Shalal à Washington version française Camille Raynaud, Henri-Pierre André et Elizabeth Pineau)