Le marché de l'avion d'affaires (business aviation en anglais) regroupe huit vendeurs principaux dans le monde, mais c'est une industrie qui fait travailler de nombreux sous-traitants. Comme dans l'aéronautique civile traditionnelle, les constructeurs d'appareils sont des concepteurs et des assembleurs de composants généralement fournis par des tiers. Le marché peut être grossièrement segmenté en trois :

  • Les appareils légers (en général 4 à 7 places)
  • Les appareils intermédiaires (6 à 9 places)
  • Les appareils lourds (10 à 20 places)

Au sein de ces catégories, il existe de multiples variantes. Par exemple des jets, des avions à turbopropulseurs (hélices) ou à pistons (hélices). Ou des appareils à long rayon d'action et d'autres à faible autonomie. Il faut aussi noter que les deux géants de l'aéronautique proposent des versions luxe de leurs appareils grand public : gamme ACJ chez Airbus et gamme BBJ chez The Boeing Company. Pour avoir une idée des volumes, le marché global de l'aviation d'affaires représentait 2630 appareils en 2021, dont 710 jets, 527 avions turbopropulseurs et 1393 appareils à moteurs à pistons. Mais la plupart du temps, c'est le haut du panier, le jet d'affaires, qui est mis en avant, ce qui est d'ailleurs le cas dans le graphique qui suit.

Pour toutes les bourses

Les prix vont évidemment crescendo avec la taille, l'autonomie et l'équipement des appareils. Comme dans le reste de l'industrie, il y a le prix catalogue et le prix réel. Sur le papier, un petit appareil à hélices d'affaires coûte 1,5 M$. Pour un jet, il faut apparemment compter sur un peu plus de 3 M$ pour un petit Cirrus Vision neuf. Mais un gros jet moderne coûte plusieurs dizaines de millions de dollars. Par exemple, plus de 60 M$ pour un Falcon 8X de Dassault Aviation. Justement, voici les parts de marché des principaux vendeurs de jets d'affaires, un marché de 710 appareils en 2021 :

Le Marché des Jets
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Ce tableau permet de constater que le marché est dominé en volume par Textron (Cessna, Beechcraft), General Dynamics (Gulfstream) et Bombardier (LearJet, Challenger). Les parts de marché ont pas mal évolué ces dernières années. Elles tiennent aussi à leur positionnement concurrentiel. 

Voici une présentation succincte des différents acteurs :

  • Textron (Etats-Unis) : L'Américain est le leader du secteur, avec ses marques Cessna et Beechcraft. Il opère aussi bien dans les appareils à réacteur que dans les avions à turbopropulseurs. Il est présent sur les trois segments principaux du marché.
  • Gulfstream (General Dynamics, Etats-Unis) : La marque Gulfstream est mythique dans l'aviation d'affaires. Le groupe est lui aussi présent sur tous les segments, avec une distribution de produits qui lui a permis de gagner des parts de marché ces dernières années, à l'inverse de ses deux concurrents les plus proches.
  • Bombardier (Canada) : L'industriel canadien est désormais recentré sur l'aviation d'affaires, après avoir vendu ses programmes de jets civils (à Airbus) et sa branche ferroviaire (à Alstom). Il dispose des gammes LearJet (appareils légers), Challenger (intermédiaires) et Global (lourds).
  • Cirrus (AVIC, Chine) : L'entreprise, qui proposait initialement de petits appareils d'aéroclub, a frappé un grand coup avec son jet innovant de petite taille, le Cirrus Vision (catégorie ultra light jet), qui a rapidement trouvé son public et qui vaut à Cirrus d'afficher une part de marché conséquente en volume cinq ans seulement après la livraison du premier de ces appareils (Dassault a par exemple livré 30 Falcon en 2021, pendant que Cirrus livrait 86 Vision).
  • Embraer (Brésil) : Le groupe produit différents types d'appareils, mais notamment des avions à hélices et des jets (modèles Legacy et Phenom). C'est un outsider et un porte-étendard pour l'industrie brésilienne.
  • Dassault Aviation (France) : La gamme Falcon cherche à conserver un positionnement haut de gamme, ce qui explique un nombre limité de livraisons sur l'année. Le ticket d'entrée est élevé et la production se fait en petite série.
  • Pilatus (société privée, Suisse) : La seule société non cotée, ni directement, ni indirectement, du top 8. L'entreprise suisse, qui a acquis de fortes positions dans les avions d'affaires à hélices grâce au PC-12, un appareil robuste capable d'atterrir là où d'autres avions ne se risquent pas, a lancé un jet polyvalent, le PC-24. L'appareil a trouvé son public, puisqu'il a été livré à 45 exemplaires l'année dernière et que son carnet de commandes est bien garni.
  • HondaJet (Honda, Japon) : Le groupe japonais a développé et produit son jet aux Etats-Unis. Son excellent rapport qualité-prix lui a permis de gagner des parts de marché rapidement, en dépit d'une histoire tout à fait récente.

Derrière ces constructeurs de jets finis, on retrouve les fournisseurs de moteurs comme Pratt & Whitney Canada (Raytheon), General Electric, Rolls-Royce, Honeywell, Williams International et Safran. Et une multitude de fournisseurs de composants, structures, avionique à l'image d'Elbit, Safran, Thales, Honeywell, Daher, Lee Products, SACS, Liebherr, Collins Aerospace, Leonardo, Siemens, Celanese, Crane Aerospace, FACC, Saft, Spirit Aero et bien d'autres.