Zurich (awp) - Le produit intérieur brut (PIB) devrait se contracter en Suisse de 3,6% en 2020 avant de rebondir de 3,2% l'année prochaine, estime le Centre de recherches conjoncturelles (KOF), si la pandémie de coronavirus ne venait pas à s'aggraver de manière substantielle.

En cas de recrudescence des cas de Covid-19 et la mise en place de nouvelles mesures de restrictions telles que des confinements partiels et des fermetures d'entreprises dans certains secteurs, le repli du PIB pourrait s'avérer plus important, avertissent les auteurs de l'étude.

Dans ce scénario, le centre de recherches de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) prévoit pour 2020 une forte chute de 4,9% du PIB et une croissance uniquement de 1,5% l'an prochain. "Le niveau d'avant la crise serait retrouvé au plus tôt en 2023", souligne le communiqué publié jeudi.

Le KOF a émis ces deux prévisions car l'incertitude s'accroît de nouveau. Il est actuellement difficile de prédire comment la situation va se développer au cours des prochaines semaines, a rappelé le patron de l'institut, Jan-Egbert Sturm, lors d'une téléconférence. "La reprise économique demeure fragile", a-t-il ajouté.

Au terme de la profonde récession du premier semestre, l'économie helvétique s'est en effet en partie redressée au troisième trimestre 2020, notamment dans des secteurs tels que le commerce de détails. D'autres branches comme l'hôtellerie et les transports restent lourdement handicapées du fait de l'absence de touristes.

Mais même dans le cas de figure optimiste, soit une baisse de 3,6% du PIB, le niveau d'avant la crise ne sera pas atteint avant la fin de 2021, et il s'agit de la pire crise depuis les années 1970.

Cette estimation reste cependant supérieure à celle d'août, lorsque le KOF anticipait encore une chute de 4,7%.

La perte de valeur ajoutée dans le scénario optimiste est de 40 milliards de francs suisses pour les années 2020 et 2021 et de 70 milliards pour le scénario pessimiste, a calculé l'institut.

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