Les Etats-Unis ont offert hier une séance boursière rock'n'roll toute en volatilité, par l'intermédiaire de valeurs technologiques bipolaires. Fort heureusement pour les investisseurs, le balancier est passé d'une forte baisse à une hausse symbolique et pas l'inverse. Concrètement, le Nasdaq 100 a perdu jusqu'à 2,7% durant la séance mais a clôturé sur un gain de 0,14%. Dans ce contexte, les reculs de 0,14% du S&P500 et de 0,45% du Dow Jones sont presque anecdotiques. Au jeu des explications a posteriori, la théorie des rachats à bon compte tient la route, puisque le retour du flux acheteur a coïncidé avec l'approche de la "zone de contraction" sur le Nasdaq. Cela ne signifie pas que l'indice va forcément accoucher d'un rebond, mais c'est un marqueur important pour les investisseurs. En plus ça me permet ce matin de dégainer un petit précis de vocabulaire baissier, une denrée aussi rare en ces temps de hausse qu'un banquier central américain qui ne fait pas de trading ou qu'une journée de travail sans une petite bringue au 10 Downing Street.

Plus sérieusement, on peut classer les phases de baisse du marché en trois grandes catégories :

  • Consolidation : il n'y a pas de définition vraiment précise, mais ce terme permet de recouvrir toutes les périodes de baisse modérée des marchés actions. Ce mouvement va au-delà de simples "prises de bénéfices" ou "dégagements" dans le sens où il s'étire sur plusieurs séances, mais il ne dure pas longtemps et son amplitude est limitée.
  • Correction : cette phase intervient quand un indice perd 10% sur ses plus hauts les plus proches. Ce pourcentage est arbitraire, parce qu'on aime les chiffres ronds en finance. Une correction n'est en général pas extrêmement longue. Historiquement, elle dure quatre mois et entraîne une baisse de 13%, si l'on se réfère à celles qui sont intervenues depuis la seconde guerre mondiale, selon Goldman Sachs. Sur les quarante dernières années, il y a eu 33 phases de correction sur le S&P500. Hier au plus bas de la séance, le Nasdaq a perdu jusqu'à 9,5% sur ses pics historiques du 22 novembre dernier. On a donc frôlé l'entrée en zone de correction.
  • Bear Market (marché baissier en français, l'ours symbolisant la baisse en bourse, par opposition au taureau haussier) : on parle de bear market lorsque le marché action enregistre une phase prolongée de repli, avec un curseur fixé par la pratique à -20% (parce qu'on aime les chiffres ronds en finance, donc). Le "bear market" le plus intense et le plus long des dernières années est celui de la période 2007/2009, qui a coûté plus de la moitié de leur valeur à de nombreux indices. En réalité, le bear market le plus récent est celui du mois de mars 2020, mais il a été si rapide et si promptement balayé par un rebond (moins de six mois plus tard de nouveaux pics historiques étaient atteints) qu'il est unique dans les annales. Techniquement, ce fut malgré tout un bear market. Pour votre culture personnelle, notez qu'il y a eu 6 "bear market" depuis 1980, dont trois entre 2000 et 2020. Hormis dans le cas de mars 2020, les trois précédents avaient coïncidé avec une récession économique.

Notez bien que ce bref glossaire de malheur n'a pas de vocation prophétique, parce que j'ignore où vont les indices. Mais disons qu'il permet de faire le tri dans les typologies de marché quand la volatilité fait son retour et que l'indice VIX se réveille (tout en restant bien en-deçà de ses niveaux de fin novembre / début décembre).

En Europe, la plupart des indices ont enchaîné hier une troisième séance consécutive de repli, histoire de répliquer la série baissière en cours aux Etats-Unis, si l'on fait abstraction donc du petit sursaut du Nasdaq hier. On reparle un peu dans la presse sérieuse des remous créés en Chine par le variant Omicron du coronavirus et des conséquences économiques que cela pourrait avoir. C'est un point à surveiller. Les investisseurs vont surtout s'intéresser à la séquence discours de Jerome Powell (cet après-midi) / publication de l'inflation de décembre aux Etats-Unis (demain) qui permettra probablement de conforter les pronostics de hausse de taux de la banque centrale américaine cette année.

Le CAC40 gagne 1% à 7191 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Pas d'indicateur majeur aujourd'hui, mais une audition de Jerome Powell par le Sénat, à 16h00 heure de Paris.

L'euro se négocie 1,338 USD, tandis que l'once d'or est remontée à 1805 USD. Sur le marché pétrolier, le Brent de mer du Nord s'échange à 81,21 USD le baril, tandis que le brut léger américain WTI s'affiche à 78,71 USD. Le T-Bond affiche un rendement stable de 1,76% sur 10 ans. Le bitcoin retrouve des couleurs à 42 300 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adidas : RBC passe de performance sectorielle à surperformance.
  • Aveva : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 3700 à 3300 GBp.
  • Beiersdorf : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 113 à 109 EUR.
  • Boliden : Bernstein démarre le suivi à performance de marché en visant 329 SEK.
  • Capgemini : Jefferies reprend le suivi à l'achat en visant 270 EUR.
  • Computacenter : Jefferies reprend le suivi à l'achat en visant 4100 GBp.
  • Continental : Citigroup passe d'acheter à neutre en visant 105 EUR.
  • Daimler Truck : Stifel démarre le suivi à l'achat en visant 48 EUR.
  • Darktrace : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 1030 à 800 GBp.
  • Global Fashion Group : Berenberg reste acheteur avec un objectif abaissé de 17 à 12 EUR.
  • Great Portland : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 750 GBp.
  • Idorsia : Research Partners passe d'acheter à conserver en visant 22 CHF.
  • JDE Peet's : Exane BNP Paribas passe de neutre à sousperformance en visant 27,60 EUR.
  • La Française des Jeux : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 39 EUR.
  • Lindt : Julius Bär passe d'acheter à conserver.
  • Link Mobility : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 58 à 34 NOK.
  • Micro Focus : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 600 GBp.
  • Moncler : RBC passe de performance sectorielle à sousperformance en visant 61 EUR.
  • Rieter : UBS reste neutre avec un objectif de cours relevé de 198 à 200 CHF.
  • SAP : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 142 à 154 EUR.
  • Shop Apotheke : HSBC démarre le suivi à conserver avec un objectif de cours de 115 EUR.
  • SUSE : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 32 à 37 EUR.
  • The Swatch Group : RBC passe de performance sectorielle à sousperformance en visant 275 CHF.
  • Vantage Towers : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 35 à 36 EUR.
  • Workspace : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 850 GBp.
  • Zealand Pharma : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 200 DKK.
  • Zur Rose : HSBC démarre le suivi à alléger en visant 195 CHF.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Airbus reçoit 507 commandes nettes et livre 611 avions en 2021.
  • Estelle Brachlianoff sera la prochaine directrice générale de Veolia. Antoine Frérot restera président.
  • Alstom remporte un important contrat cadre pour livrer jusqu'à 200 trains en Norvège pour 1,8 Md€.
  • TotalEnergies va continuer à augmenter ses investissements dans les renouvelables et l'électricité, selon son PDG, à hauteur de 3,5 Mds€ cette année. Plastic Energy et TotalEnergies annoncent la signature d'un nouvel accord pour promouvoir la technologie du recyclage chimique des plastiques.
  • Crédit Agricole écarté de la course à Banca Carige, au profit de BPER.
  • TechnipFMC cède 5% de Technip Energies et quitte la Bourse de Paris.
  • Gecina signe trois nouveaux baux à La Défense.
  • CGG confirme la phase 3 de l’étude multi-clients multi-azimut dans la zone nord du Viking Graben.
  • Tikehau entre au capital d'ORYX.
  • Allogene, le partenaire américain de Cellectis, autorisé par la FDA à reprendre ses essais.
  • Mercialys signe 96,6 M€ d'engagements de vente au 4e trimestre 2021.
  • Le projet d'OPA simplifiée à 175 EUR sur Envea a été déposé.
  • Jacques Bogart signe le rachat définitif de Fann, numéro 1 de la parfumerie sélective en Slovaquie.
  • Mint fait le point sur son activité.
  • Les Constructeurs du Bois revendiquent un carnet de commandes record début 2022.
  • La fintech Qonto valorisée 5 Mds$ après un nouveau tour de table.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

  • Les marges de Nokia seront plus élevées que prévu.
  • Holcim rachète le français PRB.
  • En Chine, les ventes de Volkswagen reculent de 14% en 2021.
  • Pandora affiche des résultats du quatrième trimestre supérieurs aux prévisions.
  • Mizuho Financial Group envisage d'acquérir l'agent de placement de capital-investissement américain Capstone Partners, selon Reuters.
  • Cerberus réduit sa participation dans Deutsche Bank et Commerzbank.
  • Darktrace revoit en hausse ses prévisions.
  • Intel chipe son directeur financier à Micron.
  • Delivery Hero prévoit que son activité de livraison de nourriture atteindra le seuil de rentabilité au second semestre 2022.
  • Les revenus 2021 de Sika en hausse de 17,3%.
  • Bruxelles bloquerait le rapprochement entre Daewoo Shipbuilding et Hyundai Heavy Industries dans les chantiers navals, selon le FT.
  • Vodafone Idea chute après avoir annoncé une émission d'actions au profit du gouvernement indien.
  • Reply renforce sa présence en Amérique du Nord avec l'acquisition d'Enowa LLC et The Spur Group.
  • Gilead et Merck vont évaluer la bithérapie contre le cancer du poumon dans deux études cliniques.
  • Abercrombie & Fitch voit ses ventes du quatrième trimestre augmenter de 4 à 6%, un peu moins que prévu.
  • Principales publications de résultats : Sika, ICA Gruppen, Electrocomponents, Games Workshop

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