Evidemment avec un titre pareil, il va falloir apporter une réponse relativement crédible. Ce sujet m'est venu d'une étude publiée la semaine dernière par UBS Financial Services, que je vais tenter de résumer en quelques lignes, sans faire trop de raccourcis je l'espère. "Le bon moment pour investir, c'est tout de suite". Cette accroche, vous l'avez forcément déjà lue quelque part. Apportons-y un peu d'épaisseur. Ce qui fait le plus peur à un particulier, c'est de voir les marchés s'effondrer après qu'il a placé son argent. Peur plutôt justifiée : statistiquement, il y a 72% de chances pour que le prix de ce que vous avez acheté en bourse soit plus faible dans un futur proche. La bonne nouvelle, c'est que ça n'a pas grande importance sur une longue durée, selon les travaux précités, si vous investissez mensuellement une partie de votre épargne (pour placer une somme importante en une fois, la stratégie est différente).

Partons du principe que vous avez placé 1 USD chaque mois sur le S&P500 depuis 1945. Vous êtes aujourd'hui à la tête de 253 645 USD. Si vous n'aviez investi que lors des périodes de "niveaux-plus-jamais-vus par la suite" (i.e. avec un timing optimisé), vous disposeriez de 261 699 USD. Soit 3,2% de surperformance sur 75 ans (0,03% par an). Par conséquent, "la question, elle est vite répondue", comme dirait l'autre. "Quand le temps est de votre côté, le timing n'a pas d'importance" écrit UBS, ce qui revient à dire qu'il faut commencer le plus vite possible. Notez que ces constatations ne valent que pour des placements réguliers, partent du principe que les supports sont relativement sûrs et n'empêchent pas une certaine volatilité dans les performances. Pour autant, la règle du temps qui joue en faveur de l'investisseur de long terme est implacable avec une bonne diversification du risque. Et sans avoir besoin d'avoir commencé en 1945.

S'il fallait résumer en une phrase l'ambiance politico-boursière cette semaine, cela donnerait à peu près ça : Les marchés actions sont relativement solides malgré les craintes épidémiques qui ne faiblissent pas et qui profitent à l'or, tandis que la tension monte aux Etats-désunis avec le compte à rebours de l'élection présidentielle et les fêlures internes du pays, pendant que l'Europe est confrontée aux prémices d'une seconde vague pandémique au moment où elle semblait revenir sur le devant de la scène internationale. Les gros déterminants financiers des jours à venir sont la capacité des Républicains et des Démocrates à trouver un compromis sur les mesures de soutien, avec le risque de voir des millions d'américains dont les aides se terminent en fin de semaine devenir les otages d'un bras de fer politique, et les résultats des cadors de la cote, notamment les GAFA (qui publient tous le 30 juillet après la décision de Facebook de décaler d'un jour son annonce).

Le CAC40 a démarré la séance en baisse de 0,2% à 4928 points.

Les temps forts économiques du jour

Trois indicateurs sont à suivre aux Etats-Unis : l'indice S&P Case-Shiller des prix immobiliers (15h00), puis l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board et l'indice manufacturier de la Fed de Richmond (16h00).

L'euro se négocie 1,1729 USD. L'once d'or consolide à 1944 USD après ses records. Sur le marché pétrolier, le baril de Brent vaut 43,48 USD et le baril WTI 41,57 USD. Le rendement de la dette américaine remonte à 0,63% sur 10 ans. Le Bitcoin flirte toujours avec les 11 000 USD, malgré une légère baisse.

Les principaux changements de recommandations

  • Bâloise : HSBC passe d'alléger à conserver en visant 157 CHF.
  • Beazley : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 500 à 530 GBp.
  • Centrica : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 60 GBp.
  • Daimler : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 46 à 48 EUR.
  • Deutsche Telekom : Exane BNP Paribas passe de neutre à surperformance en visant 17,50 EUR.
  • Esker : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 165 EUR.
  • Getinge : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif de cours relevé de 245 à 260 SEK.
  • Guillemot : Genesta reprend le suivi à l'achat fort en visant 6,85 EUR.
  • Klépierre : Citigroup réduit son objectif de cours de 22,20 à 11,50 EUR.
  • Lonza : Julius Bär relève son objectif de cours de 530 à 610 CHF.
  • Michelin : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 90 à 100 EUR.
  • Naked Wines : Liberum reprend le suivi à l'achat en visant 467 GBp.
  • Novozymes : Barclays démarre le suivi à souspondérer en visant 350 DKK.
  • Pandora : SEB Equities passe d'acheter à conserver en visant 400 DKK.
  • Ryanair : Credit Suisse reste à surperformance avec un objectif de cours relevé de 11,62 à 13,10 EUR.
  • SAP SE : Credit Suisse reste à surperformance avec un objectif de cours relevé de 135 à 157 EUR. Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 132 à 161 EUR.
  • Sika : Julius Bär relève son objectif de cours de 170 à 210 CHF.

L’actualité des sociétés

En France

Parmi les publications de résultats :

  • Groupe ADP : la perte nette du premier semestre se chiffre à 543 M€. L'opérateur des aéroports de Roissy et d'Orly estime qu'il faudra sans doute jusqu'à sept ans pour retrouver les niveaux d'avant la crise.
  • Imerys : les revenus du premier semestre sont en repli de 16% à 1,9 Md€.
  • LVMH : les ventes ont chuté de 38% au deuxième trimestre, à 7,8 Mds€, à cause de la pandémie. Le management observe des "signes vigoureux" de reprise depuis juin. L'analyste de Bernstein qui suit le dossier note que le management n'a pas manqué d'humour lors de la conférence de présentation des résultats, en déclarant "il n'y a jamais eu un alignement de planètes aussi parfait contre LVMH", mais que le ton restait optimiste.
  • Michelin : pas de miracle au premier semestre, avec un résultat opérationnel qui chute de près de 80% à cause du coup de frein économique. Commentaire de Jefferies (acheter, objectif 118 EUR) : les résultats semestriels sont meilleurs que prévu mais les prévisions annuelles sont inférieures aux estimations du consensus, même si le groupe a pour réputation d'afficher des projections prudentes.
  • Peugeot : le résultat opérationnel courant du groupe a baissé au premier semestre, mais reste positif à 517 M€ (vs. 3,3 Mds€ un an avant). Sur la période 2019/2021, le constructeur vise toujours une marge opérationnelle courante moyenne supérieure à 4,5% pour la division automobile. Il reste déterminé à mener à bien son rapprochement avec Fiat Chrysler.
  • Rexel : le distributeur de matériel électrique est parvenu à dégager un cash-flow positif à hauteur de 176,8 M€ au premier semestre. Il accuse toutefois une très lourde perte nette, à cause d'une sévère dépréciation de survaleurs. La visibilité reste faible sur la seconde moitié de l'année, si bien que le management va se concentrer sur la génération de cash-flow libre et le contrôle des dépenses opérationnelles.

La Banque centrale européenne a prolongé jusqu'à janvier 2021 ses recommandations aux banques de ne pas payer de dividendes et de ne pas racheter leurs propres actions. Alejandro Mesonero-Romanos prend les rênes du design chez Renault, Matthias Hossann celui du design de Peugeot. Air Liquide signe un contrat d'achat à long terme pour se fournir en électricité renouvelable à hauteur de 15% de la consommation actuelle de ses activités en Espagne. Les informations obtenues par Reuters laissent penser que l'antitrust européen est en passe de valider la reprise de Bombardier Transport par Alstom. Selon les dernières rumeurs, Eurazeo a demandé aux prétendants d'Europcar de déposer une offre ferme au mois de septembre. FFP a placé 1% du capital de Groupe Seb à 138,5 M€ pièce, conservant 4% du tour de table. Arkema investit dans la jeune pousse américaine Continuous Compposites. Kaufman & Broad indique qu'il n'existe aucune discussion sur un éventuel rapprochement avec Promogim. Altice Europe va céder des droits de retransmission des compétitions européennes de football à Mediapro mais diffusera la chaîne Telefoot de Mediapro, titulaire des droits de la Ligue 1. Fabrice Larue prend la présidence du conseil de surveillance de Focus Home Interactive. Réalités a levé 14,8 M€ à 20 EUR dans le cadre de son augmentation de capital. Nouveau tirage d'obligations convertibles pour Europlasma. Verimatrix étend ses activités jusqu'à Chypre avec un nouveau déploiement pour Cyta. Lectra, Nacon, Akka, BigBen, Munic, Valbiotis, Mercialys, Acteos, La Française de l'Energie, Société Française de Casinos, Generix, SES-imagotag, Audiovalley, Balyo, Albioma, UV Germi, Awox, Lumibird, Axway… ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Parmi les publications de résultats :

  • Delivery Hero : le groupe enregistre une vive croissance au second trimestre et relève ses prévisions annuelles.
  • Moncler, qui a subi la plus forte perte de son histoire au premier semestre 2020, ne fournit pas de prévisions annuelles.

Volkswagen a dépensé environ 9,8 Mds$ depuis 2016 pour dédommager des automobilistes américains trompés par des dispositifs installés sur des VW et des Porche, a fait savoir l'autorité fédérale de protection des consommateurs. Moderna et Pfizer ont démarré les essais à grande échelle pour leurs vaccins potentiels respectifs contre la COVID-19. TUI AG annule les séjours des britanniques en Espagne jusqu'au 9 août. Google officialise le maintien en télétravail de ses employés jusqu'à l'été 2021. La SEC avertit le CEO et le directeur financier d'Under Armour qu'ils sont sous surveillance pour les pratiques comptables de la société. Victime d'une violente cyberattaque, Garmin assure que les données de ses clients n'ont pas été compromises et que ses systèmes ont été restaurés. La flambée de Taiwan Semiconductor en bourse fait de la société la 10e capitalisation mondiale. Le responsable de l'ingénierie d'Intel démissionne.

Ça publie. Visa, Pfizer, McDonald's, Amgen, Raytheon, 3M Company, Kering, Reckitt Benckiser, eBay, Endesa, Delivery Hero, Shimano, Peugeot, Carrefour

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