Le marché dans lequel nous évoluons actuellement est assez grisant : toutes les stratégies fonctionnent à peu près et celles qui marchent le mieux sont celles qui font consensus. Les débutants du premier confinement sont quasiment tous des champions de l'investissement en puissance. Ils aimaient Tesla et Tesla est monté. Ils ont voulu tester le Bitcoin et le Bitcoin a explosé à la hausse. Ils ont tenté le pari des actions décotées et les actions décotées se sont envolées. Tout cela rappelle beaucoup ce qui s'est passé à l'époque de la bulle internet. Mais pas question de tomber dans le piège du gars qui a déjà tout vu : les contextes sont très différents et l'on reste très loin de l'exubérance de valorisation qui était devenue la norme il y a plus de 20 ans.

L'expérience est irremplaçable, en particulier quand les situations se tendent ou que les schémas qui semblaient immuables volent en éclats. Mais les investisseurs des générations précédentes sont un peu jaloux de ces nouveaux arrivants qui collectionnent les succès. Ils sont envieux de leur agilité et de leur aisance à jongler avec les nouveaux outils dont ils disposent, qui leur permet de prendre de vitesse la finance traditionnelle et même désormais de créer des lames de fond qui renversent des fonds d'investissement. J'entends déjà les contre-arguments. En particulier celui selon lequel ce ne serait pas de l'investissement. Mais ç'en est pourtant. Pas l'investissement à consonnance noble, pour le long terme, avec toutes les vertus du placement de bon père de famille. C'est l'investissement d'opportunisme, avec une part de frisson, mais qui a toujours constitué l'une des briques du marché financier. D'ailleurs, c'est un gage de liquidité qui profite aussi à ceux qui n'ont pas les mêmes horizons.

Ecrire quelques lignes sur le sujet m'est venu d'une discussion que j'ai eue hier avec un néo-investisseur 2020 (et aspirant-stagiaire chez nous). Pour me démontrer qu'il n'est pas qu'un perdreau de l'année, l'intéressé m'a expliqué qu'il prenait aussi en compte les risques, par exemple "une hausse de taux de la Fed ce soir". Je lui explique que ce n'est pas possible, qu'il y a une sorte de protocole et que la banque centrale flèche ses décisions longtemps en avance pour laisser aux marchés le temps de s'y adapter. "Pourquoi tout le monde parle de cette réunion alors ?", me réplique-t-il. "Euh, et bien parce que les financiers cherchent à déterminer au plus près quand la hausse de taux arrivera, même si c'est dans un an ou plus", ai-je répondu. "Mais la Fed le sait quand elle relèvera ses taux ?", poursuit mon jeune investisseur. "Euh, non, elle ne le sait pas en fait, elle s'adaptera aux circonstances économiques", répliquai-je. "Bon, elle ne sert à rien cette réunion en fait", finit-il par m'asséner, à moi qui ai écrit le matin même que c'était sans doute le comité de politique monétaire le plus important des derniers mois. "Vous vous prenez beaucoup la tête", conclut-il pour m'achever.

Et il n'a pas tort, ce jeune écervelé. Il y a depuis la crise financière un tel cérémonial autour de ces réunions de banques centrales que cela en devient pénible. Mais pas assez pour nous décramponner de la conférence de présentation de la décision de politique monétaire de la Fed conduite par Jerome Powell à 19h30 ce soir, qui constitue toujours, on l'aura compris, le temps fort de la semaine pour les investisseurs, n'en déplaise à mon aspirant-stagiaire. 

Je note aussi depuis hier soir le retour des nouvelles sur la pénurie qui frappe le marché des semiconducteurs. Honda et Stellantis ont dû stopper des lignes de production, tandis que le petit équipementier français Actia a confirmé que la situation pèse sur son activité. Mais par-dessus tout, Samsung, à la fois producteur et utilisateur, a indiqué faire face à des pénuries pour ses terminaux, signe que le marché automobile n'est pas le seul concerné. L'impact initial est négatif sur le compartiment des semiconducteurs, même si l'on peut supposer que c'est au final un signal positif pour l'industrie et pour ses tarifs.

Le CAC40 est quasiment étale autour de 6054 points à l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

L'inflation européenne de février (11h00) précèdera une série de statistiques américaines : mises en chantiers & permis de construire (13h30) et stocks pétroliers (15h30), avant la décision de la Fed sur sa politique monétaire (19h00) et la conférence de présentation qui suivra (19h30).

L'euro recule à 1,1901 USD. L'once d'or gagne quelques cents à 1735 USD. Le pétrole recule à 62,22 USD le baril de Brent et à 64,71 USD le baril WTI. Le rendement du T-Bond ressort à 1,61% sur 10 ans. Le Bitcoin perd 1,5 % à 55 570 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Burberry : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 1700 à 2050 GBp.
  • Carlsberg : Deutsche Bank reste à l'achat avec un objectif relevé de 1200 à 1300 DKK.
  • Continental : Goldman Sachs reste neutre avec un objectif de cours réduit de 126 à 120 EUR.
  • Crédit Suisse : Kepler Cheuvreux passe d'acheter à conserver.
  • Fraport : HSBC passe de conserver à acheter en visant 60 EUR.
  • Gamesys : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 1930 à 2150 GBp.
  • Henkel : UBS passe de vendre à neutre en visant 88 EUR.
  • Mondi : Berenberg démarre le suivi à conserver en visant 1790 GBp.
  • Nestlé : Morgan Stanley relève son objectif de cours de 112 à 115 EUR.
  • Rolls-Royce : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutre en visant 105 GBp.
  • RWE : Goldman Sachs reste acheteur avec un objectif de cours réduit de 48 à 47 EUR.
  • Standard Chartered : HSBC passe de conserver à acheter en visant 430 GBp.
  • Smurfit Kappa : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 47,50 EUR.
  • Volkswagen : Barclays reste à surpondérer avec un objectif relevé de 250 à 260 EUR. RBC reste à l'achat avec un objectif relevé de 208 à 275 EUR.
  • Zalando : Barclays reste à surpondérer avec un objectif relevé de 105 à 110 EUR.

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  • Les avantages du vaccin AstraZeneca restent supérieurs aux risques, dit l'EMA.
  • BMW vise 6 à 8% de marge d'EBIT annuelle, contre 5,7% au consensus.
  • Baidu lève 3,05 Mds$ avec son IPO de Hong Kong.
  • Honda Motor va provisoirement réduire sa production sur des sites en Amérique du Nord à cause de la pénurie de semiconducteurs.
  • Uber va donner aux chauffeurs britanniques des droits supplémentaires.
  • Banco Santander va racheter à Crédit Agricole Indosuez un portefeuille de 4,3 Mds$ d'actifs de clients basés à Miami.
  • Cerberus serait le dernier prétendant au réseau de HSBC
  • Pfizer vend ses actifs de biosimilaires en Chine à WuXi Biologics.
  • Un CEO par interim pour Bpost.
  • Google baisse la commission prélevée sur les applications.
  • Vedanta relève à 235 INR par action son offre sur sa filiale indienne.
  • La Région Wallonne interjette appel du jugement homologuant le plan de réorganisation judiciaire d'ASIT Biotech.

Résultats des sociétés. Pinduoduo, BMW, Alimentation Couche-Tard, Verbund, ZTE Corporation, Ferrexpo, Virbac, ID Logistics

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