Paris (awp/afp) - Après des années fastes, le gaz naturel devrait connaître le plus fort déclin jamais enregistré en 2020 en raison de la crise du Covid-19, a averti mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport. La demande mondiale doit ainsi enregistrer cette année une chute de 4% (soit 150 milliards de mètres cubes).

Le repli devrait se révéler comme deux fois plus important que celui qui avait suivi la crise financière mondiale de 2008, selon l'AIE. Le gaz avait déjà subi un ralentissement de sa croissance en 2019 (+1,8% par rapport à 2018), mais il continuait de bénéficier de la substitution au charbon très polluant, en particulier en Chine où les autorités veulent améliorer la qualité de l'air des grandes villes.

La consommation a ensuite été affectée début 2020 par un hiver extraordinairement clément dans l'hémisphère nord, puis par la pandémie de Covid-19, qui s'est accompagnée de mesures de confinement et d'une chute de l'activité économique à travers le monde. "En dépit d'une reprise graduelle attendue en 2021, la crise du Covid-19 aura des effets de long terme sur les marchés du gaz naturel", prévoit l'AIE.

La crise du Covid-19 doit ainsi se traduire par une demande amputée de 75 milliards de mètres cubes d'ici à 2025, soit l'équivalent de la croissance enregistrée l'an dernier. "Le gaz naturel a jusqu'à présent subi un impact moins sévère que le pétrole et de charbon, mais est loin d'être immunisé face à la crise actuelle", souligne Fatih Birol, directeur exécutif de l'agence.

"Le déclin record de cette année représente un changement spectaculaire pour un secteur qui était devenu habitué à de solides augmentations de la demande", ajoute-t-il.

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