2017 restera comme un cru exceptionnel pour l’industrie française du Luxe. En termes de cru, la société LVMH, peut en témoigner, étant propriétaire, entre autres, du célèbre Château D’Yquem, producteur des prestigieuses bouteilles de vin liquoreux.
La société dirigée par Bernard Arnault vient d’accéder, suite à sa progression boursière, à la première place des capitalisations du CAC40 avec plus de 120 milliards d’euros de valorisation.

Kering a également brillé de mille feux en bourse, en réalisant la deuxième meilleure performance de l’indice parisien concrétisant de ce fait un parcours historique de 87%. La nouvelle entité (ex PPR) recentre ses activités pour devenir un pure player du luxe, la branche Puma devant être prochainement cédée aux actionnaires. En 2018, l’intégralité du chiffre d’affaires sera réalisée dans le luxe, contre 17% seulement il y a encore dix ans. A cette liste des grands bénéficiaires de la conjoncture boursière, Hermes pourrait se rajouter au classement avec plus de 16% de valorisation sur l’exercice 2017.

Les chiffres d’affaires battent record après record. Les ventes de LVMH et ses 70 maisons d’exceptions dépassent les 42 milliards d’euros pour 5 milliards de résultat net. Kering, grâce à l’explosion de l’activité chez Gucci (+44%) et chez Yves Saint Laurent (+20%) réalise 15.9 milliards d’euros de chiffre d’affaires et un résultat opérationnel de 2.9 milliards. Le président, François-Henri Pinault parle même de chiffres phénoménaux.

Les raisons d’un tel succès pour cette industrie sont multiples. Le secteur vit une véritable mutation industrielle depuis plusieurs années et l’émergence de l’Asie et notamment de la Chine profite au marché mondial. Les excellents résultats de l’ensemble de ces métiers « haut de gamme » trouvent leurs origines non seulement dans un environnement planétaire très porteur mais également dans la force créative des marques et leur capacité à se renouveler sans cesse.

En effet, tous les acteurs intensifient qualitativement leurs efforts sur les créations (stratégies créatives) qui, rajoutés au savoir-faire, permettent d’étoffer un marché essentiellement dirigé par l’offre.

De plus, la clientèle des « millennials » (trentenaires) participe davantage à cette propension à vouloir consommer du rêve, phénomène de la désirabilité des produits de luxe. Le marché reste bien sûr dépendant de l’accroissement des plus fortunés dans le monde, soit un marché de 400 millions de consommateurs estimés en 2020.

Les chinois voyagent beaucoup et consomment autant à l’étranger que chez eux. En sachant qu’à ce jour seulement 5% des chinois possèdent un passeport, il devient légitime d’imaginer l’effet de levier. Comme le dit le président François-Henri Pinault, l’histoire est loin d’être terminée.

Le succès de ces dernières années devrait, en toute logique, perdurer pour 2018 avec une conjoncture économique mondiale rassurante et fournir l’occasion de féliciter, une nouvelle fois, toute cette industrie qui porte haut les couleurs nationales.