Les marchés en veulent toujours plus. Plus de soutien monétaire, plus de dépassements d'objectifs, plus de rendement. Les indices qui évoluent sur des records, 75% des sociétés américaines qui publient au-dessus des prévisions de bénéfices et les promesses d'action vigoureuse de la BCE en septembre ont été insuffisants hier pour empêcher un recul des places financières, de 0,5% à Paris et à New York pour le CAC40 et le S&P500 et de plus de 1% à Francfort pour le DAX.
 
C'est avant tout la décision de la Banque centrale européenne de ne pas agir dès sa réunion de juillet qui a pénalisé les indices. Pourtant, Mario Draghi et son équipe ont annoncé que d'importants bouleversements auront lieu en septembre, cochant à peu près toutes les cases anticipées par les économistes (baisse de taux, mise en place possible de taux progressifs, nouveau programme de rachat de titres… etc.). En revanche, aucune action ne sera entreprise avant la rentrée. Dans le même temps, Draghi a souligné qu'il ne voyait que très peu de risque de récession à ce stade et que l'éventualité d'une baisse de taux dès juillet n'avait même pas été discutée. Les financiers pensaient que le discours serait plus alarmiste et qu'il garantirait le déploiement rapide d'un important arsenal de relance. C'est là l'un des paradoxes du système : il faudrait que cela aille plus mal dans l'économie réelle pour satisfaire les investisseurs.
 
Dans l'économie réelle justement, quelques déceptions ont pesé sur le moral des troupes hier : dans l'industrie, Ford, Dow Chemical et Tesla ont déçu et Boeing a continué à inquiéter à cause du B737MAX. Mais globalement, 75% des 185 sociétés de l'indice S&P500 qui ont publié ont dépassé les prévisions de bénéfices selon Refinitiv, ce qui est tout à fait dans la norme. En Europe, si Atos ou JCDecaux ont publié sous les attentes hier, la majorité des entreprises est à créditer de performances solides. Aujourd'hui, les marchés surferont sur les comptes publiés par les grosses technologiques américaines hier soir, en attendant la première estimation du PIB américain du second trimestre : et méfiez-vous, car une économie plus robuste que prévu ne satisfera pas forcément les investisseurs, qui pourraient y voir un élément susceptible de contrecarrer les espoirs de baisse des taux de la Fed la semaine prochaine. Toujours le même paradoxe !
 
Le CAC40 gagnait 0,04% à 5580 points à l'ouverture, grevé par la performance de Kering
 
Les temps forts économiques du jour
 
Une seule ligne majeure sur l'agenda macroéconomique aujourd'hui, la lecture préliminaire du PIB du second trimestre aux Etats-Unis à 14h30, avec un consensus positionné à 1,8% en rythme annualisé.
 
L'euro a finalement tenu bon face au billet vert après la réunion de la BCE, à 1,1149 USD. L'once d'or est en légère hausse à 1416 USD. Le pétrole remonte modestement à 56,21 USD le baril de WTI et 63,46 USD le baril de Brent. Le rendement du T-Bond 10 ans s'établit à 2,069%. Le Bitcoin recule à 9730 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • ABB : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 20 à 19 CHF.
  • Albioma : HSBC passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours relevé de 25,50 à 26,50 EUR.
  • Berkeley : Jefferies passe de conserver à acheter avec un objectif de cours relevé de 3862 à 4391 GBp.
  • BigBen : Genesta reste à l'achat fort avec un objectif de cours relevé de 16,60 à 16,75 EUR.
  • Compass : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 1710 à 1900 GBp.
  • Diageo : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 3600 à 3800 GBp.
  • Kering : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 615 à 605 EUR.
  • Scor : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 36,50 à 38,20 EUR.
  • Tarkett : HSBC passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 24 à 18 EUR.
  • Temenos : Research Partners passe de conserver à acheter avec un objectif de cours relevé de 160 à 240 CHF.
  • Vallourec : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 3,60 à 4 EUR.
  • Vivendi : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 41 43 EUR.
  • Worldline : HSBC passe de conserver à alléger en visant 55 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Parmi les publications intervenues depuis hier soir, celle de Kering est mitigée avec une forte croissance mais une performance un peu moins stratosphérique que prévu pour la marque phare, Gucci. Vivendi a largement amélioré ses résultats grâce à sa division musicale, dont 50% vont être cédés une fois que les banques conseil auront identifié le meilleur acheteur. Première progression du résultat opérationnel en trois ans pour Carrefour en France. Michelin et Saint Gobain ont confirmé leurs objectifs annuels, pendant que Teleperformance et GTT les relevaient. Renault confirme ses objectifs de marge mais abaisse sa prévision de chiffre d'affaires. En marge de la publication de ses résultats semestriels ce matin, Électricité de France a annoncé que l'EPR de Flamanville ne pourra, en tout état de cause, entrer en service qu'au mieux fin 2022. Le planning définitif reste à déterminer. Eurazeo sort d'Elis à 16,90 EUR l'action. Bic acquiert le leader nigérian des stylos. NextStage a bouclé un placement privé de 22,4 M€ à 96 EUR l'action. Le tribunal de commerce se prononcera le 2 août prochain sur le projet de plan de continuation d'Europlasma. Umanis rachète Neonn. Nouvelle série de publications d'entreprises au-delà de celles qui sont détaillées ci-dessous, avec Europcar, Fnac Darty, Lagardère, Groupe ADP, Groupe Gorgé, Recylex, Keyrus, Coface, Imerys et bien d'autres encore. La liste complète est disponible via notre outil dédié.
 
Côté publications post-clôture à Wall Street, Alphabet, Intel, Mattel et Starbucks ont dépassé les attentes et publié des perspectives robustes, tandis qu'Amazon.com a déçu sur ses anticipations. Intel a, comme prévu, vendu ses puces pour smartphones à Apple pour 1 Md$. Moody s'offre RiskFirst. Apple, Microsoft, Foxconn, Mizuho et d'autres grands noms rejoignent Softbank et son nouveau fonds d'investissement technologique doté de 108 Mds$. Ford, BMW, Volkswagen et Honda se sont mis d'accord avec l'Etat de Californie sur des règles d'efficacité carburant plus restrictives que la normale. Charles Schwab rachète 1,8 Md$ d'actifs d'USAA Investment. Le Département américain de la justice pousserait en faveur d'un rapprochement entre Sprint et T-Mobile US conditionné à certaines cessions d'actifs à Dish.
 
Ça publie. McDonald's, AbbVie, Charter Communications, Colgate-Palmolive, Aon, Twitter et Phillips 66 aux Etats-Unis. Nestlé, ENI, Electricité de France, Hexagon, Caixabank, Renault, Suez, Pearson, SES, Sopra ou CGG en Europe.