Pour démarrer donc, passage obligé par l'inflation galopante enregistrée aux Etats-Unis en octobre, qui n'a pas l'air de contrarier outre-mesure les marchés boursiers. L'occasion d'expliquer brièvement pourquoi les financiers n'aiment pas l'inflation. En réalité, la raison est assez simple : c'est parce que ces hausses de prix sont susceptibles de forcer la banque centrale américaine à relever ses taux directeurs à une cadence accélérée, ce qui conduirait à restreindre l'accès à l'argent facile qui alimente actuellement les marchés financiers. Les investisseurs savent bien que le débit du robinet à liquidités va se réduire, mais ils espèrent que le processus sera progressif. Or plus l'inflation et ses ramifications font trembler l'édifice, plus il y a de chances pour que la Fed durcisse les conditions plus rapidement que prévu.

Pour autant et comme je le disais un peu avant, les places boursières ont l'air d'en avoir pris leur parti. Wall Street a bien corrigé à l'annonce du rythme de la hausse des prix mercredi, mais les indices se sont à peine éloignés de leurs records. Hier, le S&P500 et le Nasdaq ont rebondi, mais pas le Dow Jones, plombé par la chute de 7% de l'action Walt Disney. Le géant du divertissement a été rattrapé par la normalisation des performances de son service de streaming Disney+, qui a atteint un plateau après un beau lancement et qui doit maintenant se battre avec les mêmes armes que la concurrence, c’est-à-dire dépenser plus pour acquérir de nouveaux clients. Quant au reste de la cote, et bien il continue à s'enthousiasmer pour une saison des résultats trimestriels qui a surtout réservé de bonnes surprises. Les perspectives des entreprises n'ont pas été contrariées par les pénuries et les hausses de coûts, contrairement à ce qu'une partie de la communauté financière redoutait, moi le premier d'ailleurs. Le moral reste bon, comme le démontrent la multiplication des opérations financières et la poursuite des entrées en bourse exubérantes.

A ce titre, l'un des événements de marché du milieu de semaine aux Etats-Unis est l'arrivée en bourse du spécialiste des véhicules électriques Rivian, dont le cours est passé de 78 à 123 USD en deux séances et qui pèse – déjà - un peu plus de 105 Mds$. Pour vous donner une idée, c'est peu ou prou la capitalisation actuelle de Daimler. La société californienne a écoulé pour l'instant un peu moins de 150 pickups électriques depuis sa création, essentiellement en test chez ses salariés. Pour vous donner une autre idée, c'est le nombre de véhicules que Mercedes vend en une demi-heure dans le monde. Cela revient à penser que les constructeurs traditionnels vont tranquillement se laisser mourir et que les nouveaux entrants seront nécessairement les grands gagnants de demain. Elon Musk, le patron de Tesla, a gentiment écorché son compatriote et concurrent en gestation en disant espérer que Rivian sera un jour capable d'être rentable. Tout en rappelant que sur des centaines de jeunes pousses, "Tesla est le seul constructeur automobile américain des 100 dernières années à avoir atteint des volumes de production élevés et un cash-flow positif". Et toc.

Dans le volet politique, la conférence sur le climat doit rendre son verdict ce vendredi. La COP26 se dirige tout droit vers un fiasco alors qu'elle est censée être la dernière chance d'atteindre les objectifs climatiques décidés à Paris. "A moins d'un miracle aujourd'hui", comme l'écrit la banque Liberum dans un papier ce matin, le résultat devrait être très loin des enjeux. En parallèle, des bruits de botte se font à nouveau entendre à la frontière ukrainienne. Plusieurs sources ont laissé entendre que Washington a averti Bruxelles d'un possible projet d'invasion de l'Ukraine par la Russie. Moscou organise des manœuvres après avoir massé des troupes non loin de la limite entre les deux pays. Un regain de tension qui intervient dans un contexte géopolitico-énergétique complexe entre l'UE et la Russie. C'est un facteur de risque à ne pas négliger pour les marchés.  

En attendant, la semaine a l'air programmée pour s'achever sur une note positive en bourse. Le CAC40 gagne 0,18% à 7072 points peu après les premiers échanges.

Les temps forts économiques du jour

La production automobile européenne (11h00) précèdera l'indice de confiance des consommateurs américains de l'Université du Michigan et l'enquête JOLTS sur les ouvertures de postes aux Etats-Unis (16h00).

La paire euro / dollar se négocie 1,1438 USD. L'once d'or perd quelques cents à 1853 USD. Le baril de pétrole recule à 81 USD le brut léger américain WTI et à 82,24 USD le Brent de mer du Nord. Les rendements obligataires sont à peu près stables, avec un 10 ans américain rémunéré 1,56% et un Bund à -0,24%. Le bitcoin se hisse à nouveau autour de 65 000 USD pièce.

Les principaux changements de recommandations

  • Accor : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 31,50 EUR.
  • Adecco : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 57 CHF.
  • Alcon : Goldman Sachs relève son objectif de cours de 83 à 88 CHF.
  • ArcelorMittal : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 44 à 49 EUR. Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 40 à 42 EUR.
  • Arkema : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 120 à 127 EUR.
  • Assicurazioni Generali : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 22,10 à 23,40 EUR.
  • Aveva : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 3700 GBp.
  • Bayer : AlsterResearch démarre le suivi à l'achat en visant 70 EUR.
  • BBVA : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 7,30 EUR.
  • DiaSorin : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 135 à 125 EUR.
  • Geberit : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 539 à 532 CHF.
  • Home24 : AlsterResearch démarre le suivi à l'achat en visant 17 EUR.
  • Interpump : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 63 à 67 EUR.
  • Johnson Matthey : AlphaValue passe d'accumuler à vendre en visant 2416 GBp.
  • K+S : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 13 EUR.
  • Mattioli Woods : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 970 GBp.
  • Olympique Lyonnais : Kepler Cheuvreux reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 2,10 à 2 EUR.
  • PensionBee : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 172 GBp.
  • Quilter : Berenberg démarre le suivi à conserver en visant 162 GBp.
  • Renault : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 45 EUR.
  • SGL Carbon : Kepler Cheuvreux reste à alléger avec un objectif relevé de 5 à 6 EUR.
  • Siemens : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 182 à 190 EUR.
  • Sika : HSBC reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 400 à 600 CHF.
  • Valneva : Stifel passe d'acheter à conserver en visant 19,70 EUR.
  • Verallia : Citigroup revalorise de 39 à 50,90 EUR.
  • Virgin Money UK : Goldman Sachs passe de vendre à neutre en visant 195 GBp.
  • Wienerberger : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 41 à 43 EUR.
  • Zurich Insurance : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 470,60 à 491,40 CHF.

En France

Résultats des sociétés

  • Aperam : les résultats sont solides malgré la basse saison et le management se dit optimiste pour les trimestres à venir.

Annonces importantes (et moins importantes)

Dans le monde

Résultats des sociétés

  • Atlantia : les objectifs 2021 ont été révisés en hausse en marge des trimestriels.
  • Compagnie Financière Richemont : les bénéfices du S1 fiscal sont meilleurs que prévu. Le groupe annonce aussi de discussions avec Farfetch pour renforcer leur partenariat.
  • Deutsche Telekom : les prévisions annuelles d'EBITDA sont relevées en marge de l'annonce des derniers résultats.
  • Pirelli : les prévisions annuelles sont révisées en hausse, malgré l'impact de la hausse du prix des matières premières.

Annonces importantes (et autres)

Lectures