Mais on démarre ce matin assez loin de la Chine avec un anniversaire, celui des présidents américains. Le 20 janvier est en effet le jour du début de mandat des présidents des Etats-Unis d'Amérique, selon le XXe amendement de la constitution américaine, datant de 1937. Sur la base de cette mesure, Joe Biden a donc deux ans, et quelques soucis avec le plafond de la dette. Pour faire simple, la dette des Etats-Unis est une grosse masse en constante augmentation, dont le montant maximum est fixé depuis plus d'un siècle par le Congrès. Par conséquent, les parlementaires doivent régulièrement voter son relèvement. Ce qui n'est pas vraiment un souci quand les chambres sont contrôlées par le parti qui occupe la Maison Blanche le devient en cas de partage du pouvoir, comme c'est actuellement le cas. Le relèvement du plafond fait alors l'objet d'intenses tractations puisque c'est un puissant levier politique : si les Etats-Unis ne peuvent plus emprunter, ils ne peuvent plus honorer certaines de leurs obligations. Par le passé, des bras de fer mémorables ont eu lieu. Ils ont été source de volatilité sur les marchés, même s'ils ont toujours abouti à des compromis… et donc au relèvement du plafond de la dette.

Cette histoire est venue s'ajouter à une ambiance de marché un peu plus sombre depuis mercredi aux Etats-Unis. Les dernières statistiques ont fait craindre un atterrissage économique plus brutal que prévu, que n'a pas compensé l'espoir d'un assouplissement de la politique monétaire de la Fed. Le Nasdaq a perdu 1% après avoir déjà cédé 1,3% la veille et le S&P500 a reculé de -0,8%, pour une troisième séance dans le rouge. L'indice large américain, aux portes des 3900 points, ne gagne plus que 1,5% en 2023. Pour votre gouverne, la moyenne des attentes de 23 grands noms de la finance est de 4079 points pour le S&P500 au 31 décembre prochain (selon les prévisions compilées par François Trahan). Soit 4,6% de potentiel par rapport aux 3900 points touchés hier soir. C'est moins qu'un bon du Trésor américain à 6 mois (4,82%) et à peu près équivalent au rendement promis par l'action Publicis en France. Les projections vont de 3400 points, chez ces gros défaitistes de BNP, à 4750 points du côté des indécrottables optimistes de Fundstrat. Bon, pour vous rassurer, ou pas, notez qu'il ne sert pas à grand-chose de bidouiller des stratégies à partir de ces vaticinations, dans la mesure où les stars du marché sont tout aussi complaisantes que le moindre fan d'actions-mèmes. En d'autres termes, ce genre de prévision ne fonctionne pas très bien, sauf quand les marchés ne font que monter. Fin 2021, Goldman Sachs expliquait à ses clients que le S&P500 toucherait 5100 points fin 2022. JPMorgan Chase, dans un élan de prudence qui l'honore, se contentait de 5050 points. Résultats des courses, au lieu d'une hausse de 6 à 7% pronostiquée par ces deux grands établissements de Wall Street, le S&P500 a fait -19,4% l'année dernière.

L'Europe, plus gaillarde que les Etats-Unis au niveau boursier depuis le début de l'année (depuis le début de l'année 2022 d'ailleurs), a finalement été rattrapée hier par les hésitations américaines. Le CAC40 a perdu 1,9%, le DAX 1,7% et l'indice large européen Stoxx Europe 600 près de 1,6%.

Que s'est-il passé d'autre dans le monde hier ? Les banquiers centraux ont continué à prononcer des discours de fermeté vis-à-vis de la politique monétaire, histoire de convaincre des financiers qui ne les croient pas qu'ils n'ont pas changé de cap. C'était le cas de la vice-présidente de la Fed, Lael Brainard, hier soir. Pour la clôture de Davos aujourd'hui, Christine Lagarde risque de lui emboîter le pas côté BCE. Quant au Japon, il a enregistré en décembre une inflation inédite depuis 1981, soit 4%. Un niveau conforme aux attentes mais qui continue à questionner la politique ultra-accommodante de la BoJ. Face à ces signaux de prudence, les investisseurs ont manifestement sorti de leur chapeau leur nouvel épouvantail, le retour de la croissance en Chine. Epouvantail qui a permis au pétrole de repartir de l'avant et à Hong Kong de se réveiller pour la dernière séance de la semaine. Ils auront le temps de méditer sur la dynamique chinoise au calme puisque les marchés du pays seront clos pour le nouvel an lunaire à partir de lundi. Hong Kong sera fermé lundi, mardi et mercredi, pendant que Shanghai et Shenzhen font relâche toute la semaine prochaine.

Au niveau des sociétés, quelques publications de résultats viennent animer la dernière séance de la semaine. Schlumberger, Investor AB, State Street, Sandvik, Ericsson ou SFS par exemple. Hier soir, Netflix a annoncé une collecte d'abonnés plus élevée que prévu et le départ de son CEO, des nouvelles bien accueillies puisque le titre prenait 7% hors séance.

La fin de semaine est plutôt haussière en Asie. Le Japon reprend 0,5%, pendant que la Chine continentale s'adjuge 0,7% et que les valeurs technologiques dopent Hong Kong (+1,6%). Pour compléter, la hausse atteint 0,5% en Corée du Sud et 0,2% en Australie. Seule l'Inde hésite autour de l'équilibre mais la séance est loin d'être terminée à Bombay. Les indicateurs avancés européens pointent vers un rebond à l'ouverture. Le CAC40 reprend 0,6% à 6991 points à l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Les chiffres de l'immobilier ancien en décembre aux Etats-Unis sont attendus à 14h30. Tout l'agenda ici. Cette nuit, le Japon a donc annoncé une inflation de 4% en décembre, la plus élevée enregistrée depuis 1981.

L'euro recule à 1,083 USD. L'once d'or monte à 1926 USD. Le pétrole s'est repris, avec un Brent de Mer du Nord à 86,39 USD le baril et un brut léger américain WTI à 80,92 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans a rebondi à 3,41%. Le bitcoin repasse sous 21 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • 3i Infrastructure : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 333 GBp.
  • Banco de Sabadell : Oddo BHF passe de neutre à sousperformance en visant 1,05 EUR.
  • BASF : Crédit Suisse passe de surperformance à sousperformance.
  • BBVA : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 7 à 7,50 EUR.
  • Belimo : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 535 à 540 CHF.
  • Bossard : UBS reste à vendre avec un objectif de cours relevé de 157 à 164 CHF.
  • Caixabank : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 3,80 à 4,20 EUR.
  • Continental : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 70 EUR.
  • Crédit Suisse : Oddo BHF reprend le suivi à sousperformance en visant 3,50 EUR.
  • Faurecia : Jefferies passe d'acheter à sousperformance en visant 15 EUR.
  • Geberit : Deutsche Bank passe de conserver à vendre en visant 430 CHF.
  • Givaudan : Barclays reste à souspondérer avec un objectif de cours réduit de 3700 à 3000 CHF.
  • Lufthansa : Oddo BHF passe de neutre à surperformance en visant 10,50 EUR.
  • Mediobanca : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 9,70 EUR à 9,30 EUR.
  • Michelin : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 33 à 34 EUR. RBC passe de surperformance à performance sectorielle en visant 28 EUR.
  • Schaeffler : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 5,26 EUR.
  • SIG Group : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 28 CHF.
  • Sinch : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 55 SEK.
  • SUSE : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 21 à 24 EUR.
  • Unicredit : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 19 à 21 EUR.
  • Valeo : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 15 à 14 EUR.
  • Virgin Money UK : Deutsche Bank passe d'acheter à conserver en visant 220 GBp.
  • Vitesco : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 58 EUR.
  • Westwing : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 10 à 12 EUR.
  • Wizz Air : Oddo BHF passe de surperformance à neutre en visant 3140 GBp.
  • ZEAL Network : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 43 à 39 EUR.

En France

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • GL Events : l'activité se reprend de 77% à 1,31 Md€ en 2022.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Après plusieurs reports, cette fois, c'est (presque) sûr, Renault et Nissan doivent s'entendre sur leurs nouveaux liens début février, aux dernières nouvelles.
  • Airbus modifie la conception des A350 en raison d'un différend avec Qatar Airways.
  • Le groupement regroupant NSE, Safran Electronics et Defense, SOFEMA et Thales remporte le marché MERCURE du Ministère des Armées.
  • Orpea a annoncé l'arrêt des discussions entre le consortium d’investisseurs français mené par la Caisse des dépôts et consignations et les créanciers financiers du groupe. Par ailleurs, KKR étudierait une possible offre sur l'activité des services à domicile d'Orpea, logés dans la filiale Domidom, selon Les Echos.
  • JCDecaux remporte un contrat de 10 ans avec CCR Metro Bahia pour l'exploitation publicitaire de ses deux lignes de métro à Salvador.
  • Eutelsat désactive le satellite West A après 20 ans d'existence.
  • Eramet obtient une subvention européenne de 70 M€ pour son projet ReLieve de recyclage des batteries.
  • Spie signe un accord pour l'acquisition de General Property en Pologne.
  • CS Group finalise l'acquisition de HE SPACE et renforce ainsi ses positions dans le spatial européen.
  • Vallourec remporte d’importantes commandes dans le Golfe du Mexique.
  • Boostheat met à jour sa situation en attendant l'audience du TC.
  • Intrasense rachète et annule l'intégralité des bons de souscription d'actions en circulation détenus par Negma.
  • Sur l'agenda du jour : Median Technologies, Agripower, Damartex, Boiron, Spineway, Hydrogen Refueling Solutions, UV Germi

Dans le monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont données à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Ericsson : le suédois a publié des résultats trimestriels inférieurs aux attentes.
  • Netflix : le titre gagne 7% hors séance après la publication de ses résultats trimestriels. Le cofondateur Reed Hastings va passer la main en tant que CEO.
  • Nordstrom : le groupe américain a réduit ses prévisions annuelles après avoir publié des résultats inférieurs aux attentes.
  • SFS : la croissance organique 2022 est un peu meilleure que prévu.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • T-Mobile US a subi une vaste piratage qui concerne 37 millions de clients.
  • Cellnex gagne 7% en séance à la Bourse de Madrid, après des rumeurs d'intérêt d'American Tower et Brookfield.
  • Rumeurs d'une offre sur BE Group sur Ageas, selon Bloomberg.
  • Nintendo va renforcer la production de sa console Switch pour répondre à une demande toujours solide.
  • Texas Instruments nomme Haviv Ilan président et PDG.
  • Playtika propose à nouveau d'acheter Rovio, le créateur d'Angry Birds, pour une offre améliorée à 683 M€, soit 9,08 EUR l'action.
  • Americanas dépose une demande de protection contre la faillite auprès d'un tribunal brésilien.
  • Le prêteur crypto Genesis demande la protection de la loi contre les faillites.
  • Principales publications du jour : Schlumberger, Investor AB, State Street, Sandvik, Ericsson, Ally Financial, ZehnderTout l'agenda ici.

Lectures