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GIBRALTAR, 19 août (Reuters) - Le pétrolier iranien Grace 1, arraisonné début juillet par les forces britanniques, a quitté dimanche soir le rocher de Gibraltar, quelques heures que les autorités du territoire britannique d'outre-mer ont rejeté la demande américaine de saisie visant le navire.

Le pétrolier iranien, qui transporte 2,1 millions de barils de pétrole, a été saisi le 4 juillet au large de Gibraltar par les forces des Royal Marines sur des soupçons de violation des sanctions internationales contre la Syrie.

Cet incident a provoqué un nouvel accès de tension avec l'Iran qui a arraisonné à son tour un navire britannique, le Stena Impero.

Le Grace 1, rebaptisé Adrian Darya 1 et qui naviguera désormais sous pavillon iranien, a levé l'ancre au large de Gibraltar vers 23h00 (21h00 GMT), selon les données maritimes de Refinitiv. On ignore pour l'instant sa future destination.

L'ambassadeur d'Iran à Londres, Hamid Baeidinejad, avait annoncé auparavant sur Twitter que le navire devait partir dimanche soir, ajoutant que deux équipes d'ingénieurs avaient été envoyées à Gibraltar.

Les autorités de Gibraltar ont annoncé jeudi la levée de l'ordre d'immobilisation du navire mais Washington avait tenté de prolonger l'immobilisation du Grace 1 en arguant de ses liens présumés avec le corps des gardiens de la Révolution islamique, classé sur la liste noire américaine des organisations terroristes.

Gibraltar a indiqué dimanche qu'il ne pouvait pas se conformer à cette demande en vertu du droit européen.

"Le régime de sanctions de l'Union européenne contre l'Iran - qui s'applique à Gibraltar - est beaucoup plus étroit que celui qui s'applique aux Etats-Unis", explique dans un communiqué le gouvernement du territoire britannique d'outre-mer, à l'extrémité sud de la péninsule ibérique. (Marco Trujillo et Jon Nazca Henri-Pierre André et Arthur Connan pour le service français)