Vendredi  5
juillet
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les mauvaises statistiques dévoilées cette semaine en Europe, en Chine et surtout aux Etats-Unis ont entretenu l'appétit pour le risque des opérateurs qui parient sur une baisse des taux de la Fed en juillet. Les indices en ont à l'unanimité profité, la plupart ayant inscrit de nouveaux records annuels ou historiques. Quelques dégagements interviennent néanmoins ce vendredi, alors que le rapport mensuel sur l'emploi américain contrasté, ne semble pas plaider en faveur d'une action immédiate de la Réserve Fédérale.
Indices

Sur la semaine écoulée, les places financières ont consolidé sans réelle intensité.
En Asie, le Nikkei a gagné 0.77%, le Shanghai Composite a gagné 1.08% et le Hang Seng 2.2%.
En Europe, le CAC40 s'est adjugé 0.9%, le Dax 1.2% et le Footsie 1.9%.
Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal a repris 1.3%, l'Espagne 1.6%, l'Italie 3.6%, et la Grèce 1.4%.
Aux Etats-Unis, les grands indices ont signé des records historiques. A l'heure de la rédaction de ce point, le Dow Jones progresse de 0.5% sur la semaine, le S&P500 grimpe de 0.9% et le Nasdaq100 de 1.3%.

A l'approche d'une résistance historique

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Matières premières

Les prix pétroliers restent sous pression malgré la poursuite des actions d'ajustement de l'offre mondiale menées par l'OPEP et ses alliés, dont la Russie. L'Organisation élargie a effectivement annoncé, à l'issue de son dernier sommet, une extension de neuf mois de leur accord de réduction de la production pour soutenir les cours. Les opérateurs manifestent néanmoins des inquiétudes sur le volet de la demande mondiale de brut qui pourrait être affectée par des perspectives économiques plus moroses. Le WTI recule ainsi de 3.3% à 56.4 USD.

En dépit de la robustesse du billet vert, l'or se stabilise au-dessus de 1410 USD. L'argent de son côté cède du terrain à 15.2 USD l'once.
Il en est de même pour les métaux industriels, qui évoluent au gré des fluctuations du dollar. L'ensemble du compartiment évolue ainsi à la baisse. Le zinc inscrit ainsi des plus bas annuels à proximité des 2440 USD tandis que le prix du cuivre poursuit son mouvement de latéralisation à 5900 USD.
 
Marchés actions

JD Sports Fashion

L'entreprise britannique de distribution de vêtements de sport, qui possède son siège social proche de Manchester, accomplit le meilleur parcours du FTSE100 sur 2019, avec un gain de 78%. Certes sa valorisation demeure une des plus faibles de l'indice anglais, avec seulement 7.5 milliards de GBP mais sa qualité intrinsèque a été repérée l'année dernière par l'outil Surperformance, le Stock Screener.
Depuis cette découverte, la valeur appartient à la fois au portefeuille Europe et au fonds Europa One dans lesquels les performances latentes sont conséquentes. Une véritable valeur de croissance qui se concrétise par son chiffre d'affaires, passé de 2.3 milliards de livres en 2015 à 5.7 milliards anticipés pour 2019.
En parallèle, la situation financière se veut saine, complétée régulièrement par des révisions à la hausse de ses objectifs de rentabilité.
JD Sports Fashion appartient au groupe Pentland à 58%, une autre société britannique qui possède d'autres marques comme Ellesse ou Speedo.


Evolution du titre JD Sports Fashion

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Marché obligataire

La baisse des rendements continue de régner sur le marché des taux. L'Etat français vient d'émettre un emprunt à dix ans sur une base de -0.13%, un nouveau record, tout comme en Allemagne, où le Bund se négocie avec un taux de -0.40%.
L'ensemble des dettes souveraines bénéficie de l'engouement des investisseurs pour la sécurité. La référence espagnole tombe à 0.24%, celle du Portugal à 0.32%, ainsi qu'en Italie, dont le budget pourrait être en ligne avec les prévisions pour 2019, où le taux recule à 1.6%.

Les titres suisses, sur toutes les échéances, demeurent très recherchés et le dix ans se traite à -0.68%. Outre-Atlantique, le Tbond américain se stabilise à 1.94%, quelques points de moins que la dette... grecque à 2%.

Echéances de l'OAT sous le seuil du zéro symbolique

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Marché des changes

Dans un environnement de baisse des taux, les devises évoluent sans grand mouvement erratique.
L'Euro connait néanmoins une petite faiblesse, après les propos de Draghi qui avoue que la baisse de la monnaie unique représentait un outil de politique monétaire. La parité EUR/USD se traite à 1.12 USD, un plus bas de trois semaines.

La livre sterling se stabilise sur ses niveaux inférieurs, à l'image du câble qui se négocie à 1.26 USD. Le dollar canadien bénéficie de la remontée des matières premières, dont l'or, pour reprendre de la valeur face à ses contreparties. Le CAD/CHF gagne 200 points de base à 0.76 CHF.

Les devises plus volatiles comme celles des pays émergents progressent face au billet vert, le real brésilien se traite à 3.81 USD contre 4.1 USD, il y a encore un mois. Le rouble s'échange à 63.5 unités pour un dollar contre 65.5, il y a deux semaines. Enfin, la livre turque se redresse à 5.6 pour un dollar contre 6.15 courant avril.
Statistiques économiques

Les ventes au détail et l'indice des prix à la production sont ressortis sous les attentes des analystes cette semaine en zone euro, à respectivement -0.3% (consensus +0.4%) et -0.1% (consensus +0.1%). L'indice PMI services a fait légèrement mieux que prévu (53.6 contre 53.4 anticipé), tout comme le taux de chômage, qui est passé de 7.6% à 7.5% en mai.
La semaine prochaine, seuls l'indice Sentix de confiance des investisseurs et la production industrielle seront publiés en zone euro.

Outre-Atlantique, les statistiques ont, dans l'ensemble, déçu. L'indice de créations d'emplois ADP, attendu à 140K, est ressorti à 102K. Le déficit commercial s'est creusé davantage (55.5 milliards de dollars, contre 51.2 milliards précédemment). Les commandes industrielles (-0.7%) et l'indice PMI services de l'ISM (55.1) ont reculé. Seul l'indice PMI manufacturier de l'ISM a agréablement surpris en baissant moins que prévu (51.7, contre 51.3). Le rapport sur l'emploi est ressorti contrasté. Le taux de chômage est remonté à 3.7% (3.6% précédemment) et le salaire horaire n'a progressé que de 0.2% (consensus 0.3%). Néanmoins les créations d'emplois étaient bien meilleures que prévu, à 224K (162K anticipé et 75K le mois dernier).
Les indices des prix à la consommation et production seront dévoilés la semaine prochaine, avec comme d'habitude, les stocks de pétrole brut et les inscriptions au chômage.
A la Fed de jouer

Tous les opérateurs se montraient concentrés sur la publication sur rapport de l'emploi. Ce dernier ressort dynamique, en contradiction avec des récentes statistiques sur l'activité aux Etats-Unis montrant un réel ralentissement. La Fed va devoir décider si oui ou non elle applique, fin juillet, une baisse des taux longuement évoquée.
Les réactions des grandes banques centrales demeurent les catalyseurs des marchés financiers au sens large, puisqu'en juin dernier, tous les actifs ont connu une trajectoire ascensionnelle sur la base d'une rhétorique accommodante.

Néanmoins, l'été sera peut être chaud sur les actions si les attentes, largement intégrées dans les prix actuels, ne sont pas comblées. Pour l'heure, force est de constater que le marché garde un cap haussier. Mais de manière surprenante, la tendance demeure également positive sur les actifs défensifs, comme les dettes souveraines ou encore les valeurs refuges. Une réelle divergence de marché!