Vendredi 15
octobre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Focalisant leur attention sur les premières publications d'entreprises, les opérateurs ont peu à peu retrouvé leur appétit pour le risque cette semaine, à l'image des principales places financières qui ont repris de la hauteur. De nombreuses incertitudes persistent, la durabilité des tensions inflationnistes, la flambée des matières premières, l'ampleur de la réduction du soutien des banques centrales, mais la macro et la microéconomie semblent pour le moment confirmer que les perspectives demeurent encourageantes.
Indices

Sur la semaine écoulée, en Asie, les indices ont nettement repris de la hauteur. Le Nikkei a engrangé 3,6%, le Hang Seng 2% tandis que le Shanghai composite fait grise mine, avec une perte de 0,5%.

En Europe, le CAC40 enregistre une performance hebdomadaire de 2,5%, le Dax s'adjuge aussi 2,5% et le Footsie 1,9%. Pour les pays périphériques de la zone euro, l'Italie gagne 1,7%, le Portugal 2,7%, mais l'Espagne reste à la traîne, avec seulement +0,4%.
Quant à New-York, à l'heure de la rédaction de ce point hebdo, le S&P500 grimpe de 1.7% sur les cinq derniers jours, le Dow Jones de 1.4% et le Nasdaq100 performe de 1.8%.


Evolution hebdomadaire des principaux indices mondiaux

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Matières premières

Nouvelle séquence de progression pour les marchés pétroliers, qui enchaînent une sixième semaine de hausse consécutive. La tension grandissante sur les autres marchés de l'énergie, à savoir le gaz naturel et le charbon, profite au pétrole en raison d'une demande plus importante. A ce titre, l'Agence internationale de l'énergie a révisé à la hausse ses prévisions pour la demande mondiale en 2021 mais aussi pour l'année prochaine. Les principales références, le Brent européen et le WTI américain s'échangent par conséquent au-dessus de 80 USD, à respectivement 84.8 et 81.8 USD le baril.
L'appétit pour le risque a en revanche pesé sur les cours de l'once d'or, qui ont tutoyé cette semaine la barre des 1800 USD. Les métaux précieux restent globalement délaissés, à l'inverse des métaux industriels qui ont repris leur marche en avant en raison des pressions croissantes pesant sur l'offre. C'est notamment le cas du zinc, qui a inscrit un nouveau zénith annuel à 3550 USD la tonne métrique. Nyrstar, l'un des plus grands producteurs mondiaux de zinc, a réduit sa production de près de 50% dans ses trois fonderies européennes à cause de l'envolée des prix du gaz.


Evolution hebdomadaire du Brent Oil et du WTI

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Marchés actions

ITM Power, un coup d'avance dans l'hydrogène
ITM Power est une entreprise britannique qui fait partie du cercle restreint des "purs acteurs" de l'industrie de l'hydrogène. A ce titre, son action a subi les effets de mode de la cote boursière, qui s'est pris d'amour pour la spécialité en 2020, avant de considérer que le pétrole est peut-être plus sécurisant à court terme. Bilan, l'action est passée de 10,56 GBp en 2016 à 724 GBp le 27 janvier dernier, puis à 440 GBp environ actuellement. De quoi donner le mal de mer aux investisseurs. Sur la semaine, le titre a toutefois repris plus de 10% avec le regain d'intérêt du marché pour la technologie hydrogène, dans un monde à la recherche d'alternatives aux combustibles fossiles. Recherche qui est remise au goût du jour quand les cours du gaz et du pétrole flambent.
Contrairement à de nombreux acteurs apparus tout récemment, l'histoire d'ITM Power remonte à 2001 et son entrée en bourse à 2004. L'entreprise n'est pas mature pour autant puisqu'elle empile les pertes depuis et que son ratio chiffre d'affaires sur capitalisation pourrait faire s'évanouir la grande papesse de l'investissement expérimental Cathie Wood (2,6 milliards de livres de capitalisation pour 4,28 millions de livres de chiffre d'affaires en 2020).
Mais ITM Power dispose d'une technologie propriétaire d'électrolyseurs dédiés à l'hydrogène "vert" et d'une usine moderne à Sheffield pour les fabriquer. L'entreprise a bénéficié de nombreux programmes de recherche, ce qui lui vaut d'afficher une belle avance sur la concurrence. Ses coopérations avec Linde et Shell, notamment, lui offrent d'approcher une nouvelle étape de développement qui devrait lui permettre de commencer à générer de la trésorerie entre 2025 et 2030, si l'on en croit les projections actuelles. C'est cher, c'est précieux, mais ce n'est pas à placer entre toutes les mains.

Evolution hebdomadaire ITM Power PLC

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Macroéconomie

Les indicateurs macroéconomiques ont encore alterné le bon et le moins bon cette semaine, mais force est de constater que la première catégorie s'est étoffée. Ainsi les Etats-Unis ont-ils publié des données hebdomadaires sur l'emploi robustes et des prix à la production moins élevés que prévu. En fin de semaine, ce sont les ventes de détail qui ont largement plus progressé que prévu. Dans le même temps en Chine, la vigueur des exportations de septembre a aussi surpris les économistes. Seule ombre au tableau, l'indice ZEW de confiance des financiers allemands s'est dégradé.
En début de semaine, la remontée des taux obligataires a donné de nouvelles sueurs froides aux marchés. Mais comme cela s'est produit à plusieurs reprises ces derniers mois, la menace s'est tassée. La dette publique américaine a touché un pic de plusieurs semaines à 1,60% sur 10 ans. Ce mouvement a ramené le Bund à -0,09% et la signature néerlandaise en territoire positif. Vendredi, les vagues se sont aplanies avec un Bund revenu à -0,16% et une obligation néerlandaise à -0,04%.
Côté change, la paire euro / dollar s'est légèrement déplacée en faveur de la monnaie unique, qui a desserré la pression qui dominait depuis plusieurs semaines. Retour donc à 1,16 USD pour 1 EUR. "Les écarts de taux d'intérêt et de rendement continuent de jouer un rôle essentiel dans la détermination des fluctuations des taux de change à l'heure actuelle, comme le montrent la chute du yen et la reprise de la livre sterling", soulignent les cambistes d'Unicredit. De fait, la devise japonaise a reculé à 114,35 USD alors qu'elle était encore à 110 JPY au début du mois. La livre s'échange pour sa part 0,8438 GBp face à l'euro, des niveaux qui n'avaient plus été vus depuis la fin de l'hiver 2020.
La première estimation du PIB chinois du 3e trimestre se profile dès lundi prochain. L'autre rendez-vous majeur aura lieu le vendredi 22 octobre, lorsque seront publiés les nouveaux indicateurs PMI du mois d'octobre pour les grandes économies mondiales.

Evolution hebdomadaire de l'EURO / US DOLLAR

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Autant en emporte le vent

Les investisseurs semblent avoir retrouvé un certain appétit pour le risque cette semaine, rassurés par les premières publications des valeurs bancaires américaines. Les opérateurs attendent une croissance de 30% des bénéfices pour les entreprises du S&P 500 au troisième trimestre par rapport à l'année dernière. Les nuages semblent se dissiper légèrement à l'aube de cette fin d'année, même si nous l'avons vu, le marché a bien résisté aux mauvaises nouvelles des dernières semaines. La saison des résultats continue la semaine prochaine avec notamment la publication des grandes capitalisations technologiques (hors GAFAM).