Lundi 16
avril
Le point hebdo de l'investisseur
intro Rassurées par l’apaisement des tensions commerciales entre Washington et Pékin, les places financières ont repris des couleurs la semaine dernière. Les valeurs du luxe se sont très nettement démarquées, ainsi que le secteur pétrolier, sur fond de tensions géopolitiques.
La prudence semble de mise aujourd'hui, à l’aube d’une semaine chargée en publications de sociétés. Les résultats des bancaires américaines avaient globalement déçu vendredi.
Indices

Sur la semaine écoulée, tous les indices ont progressé, soutenus également par la perspective du maintien des politiques monétaires accommodantes des banquiers centraux, ces derniers ayant montré quelques inquiétudes concernant les risques de guerre commerciale.

C’est Wall Street qui a signé la meilleure performance hebdomadaire. Le DOW JONES a gagné 1.79%, le S&P500 1.99% et le NASDAQ100 3%.
En Europe, les gains apparaissent moins significatifs mais relativement homogènes. L’Italie engrange 1.75%, l’Allemagne 1.64%. Le Royaume Uni, le Portugal et la France gagnent 1.1%. L’Espagne et la Grèce ferment la marche, avec +0.9%.
On retrouve également les mêmes performances en Asie : Nikkei +0.98% et Chine +0.89%.
Fonds EUROPA ONE

Dans ce contexte, le fonds EUROPA ONE a réalisé un beau parcours et s'est apprécié de 1.9% sur la semaine, contre 1.23% pour le STOXX EUROPE 600 Net Return. Le fonds a largement profité de la hausse de DEUTZ, de SILTRONIC, de NORSK HYDRO, ou encore d'INGENICO et de LVMH. A la baisse, on retiendra cette semaine la publication jugée décevante par le marché de MGI COUTIER (1.5% du fonds), sans impact en l'état sur nos ratings et une correction de RENAULT.
Matières premières

Portés par les tensions au Moyen-Orient, les cours pétroliers ont nettement progressé sur la semaine. Les opérateurs ont les yeux rivés sur la Syrie et restent attentifs à tout signe d’escalade entre les Etats-Unis et la Russie. Au-delà de la géopolitique, le marché pétrolier a également trouvé des facteurs de soutien du côté de l’AIE, qui a maintenu ses prévisions de demande de pétrole en 2018. Dans ce cadre, le baril de Brent a terminé la séquence hebdomadaire à son plus haut niveau depuis trois ans, à 72.5 USD.

Environnement géopolitique et baisse du dollar ont soutenu le compartiment des métaux précieux. L’or progresse à ce titre de 0.9% à 1346 USD l’once tandis que l’argent s’adjuge 1.4% à 16.6 USD.

Du côté des métaux de base, l’aluminium se distingue nettement en gagnant près de 12% sur la séquence hebdomadaire (voir graphique), après l’annonce de nouvelles sanctions américaines contre des acteurs russes du secteur. Par ailleurs, le nickel s’apprécie de 6% à 14000 USD la tonne tandis que le cuivre progresse de 1.8% à 6830 USD.

Enfin, le segment des softs commodities se stabilise, à l’image du soja américain qui consolide autour des 10 USD le boisseau.


Graphique de l'aluminium

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Marchés actions

Actions : des niveaux de volatilité très divergents
La divergence de comportement indiciel est patente à ce stade des configurations. Si les indices américains montrent encore beaucoup d'hésitation, les actions du Vieux Continent confirment en revanche un net redressement et une volatilité qui se réduit comme une peau de chagrin. Le VCAC (13.5%) s'affiche largement sous le VIX (19%), à l'inverse de ces dernières années où historiquement le parcours des actions américaines montrait moins de soubresauts que les valeurs européennes.

Graphique du VCAC et du VIX (volatilité des options du S&P500)

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Marché obligataire

Le marché des emprunts obligataires reste relativement calme malgré l’environnement global. Du côté des Etats-Unis, le rendement du TBond a progressé de 8 points de base sur la semaine à 2.85%. Cette revalorisation se vérifie sur l’ensemble des pays. Le Bund allemand à 0.54% et l’OAT française à 0.77% n’échappent pas à la règle. C’est le cas également de l’Italie 1.81% et l’Espagne 1.24%.
Dans ce contexte de légère hausse des rendements, la Suisse garde malgré tout sur sa référence à 10 ans un taux négatif très symbolique de -0.003%.
Marché des changes

La monnaie unique consolide face au dollar, les cambistes étant partagés entre le regain des tensions géopolitiques et la prudence de la BCE quant à l’impact d’un euro fort sur l’économie. Dans ce contexte, l’euro gagne un peu de terrain face au billet vert à 1.236 USD.
Par ailleurs, l’euro poursuit son ascension face au franc suisse et au yen à respectivement 1.185 CHF et 132 JPY.
Enfin, les nouvelles sanctions contre la Russie font trembler le rouble. La devise russe s’est effondrée cette semaine de plus de 10% face au dollar (voir graphique).


Evolution du rouble face au dollar

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Statistiques économiques

Aux Etats-Unis, les prix à la production ont augmenté plus que prévu en mars (0.3% vs 0.1%), alors que les prix à la consommation ont reculé de 0.1% (0.0% attendu), niveau inédit depuis 10 mois (voir graphique). Les inscriptions au chômage ont diminué (233K vs 242K précédemment), néanmoins l’indice de confiance des consommateurs et le rapport JOLTS sur l’emploi ont déçu. Enfin, les stocks hebdomadaires de pétrole ont progressé de 3.3 millions de barils (un repli de 0.6 million était attendu).
En Europe, la production industrielle s’est repliée de 0.8% (consensus +0.1%) et la balance commerciale a dévoilé un excédent de 21 milliards d’euros.

Cette semaine, de nombreux indicateurs seront publiés outre-Atlantique. Les investisseurs prendront connaissance des ventes au détail, des permis de construire, des mises en chantier, du taux d’utilisation des capacités, de la production industrielle, ainsi que des stocks de pétrole. Enfin, seront dévoilés jeudi, l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie et les inscriptions au chômage.
En Europe, seuls l’indice des prix à la consommation et la confiance des consommateurs feront l’actualité macroéconomique cette semaine.


Indice des prix à la consommation

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En attendant la fin du cycle de correction

L’indécision règne sur les places financières alimentant une longue phase de consolidation. Aucun signal n’est venu, à ce jour, désactiver ce schéma. Les dossiers commerciaux et géopolitiques nourrissent quotidiennement les commentaires des observateurs. La volatilité intraday sur les marchés actions américains a rarement été aussi soutenue même si le contexte reste plus à la réflexion qu'à la forte correction.
La période des résultats devrait permettre aux investisseurs de revenir plus confiants sur les marchés et désactiver, par là même, le cycle de correction.