Vendredi 14
août
Le point hebdo de l'investisseur
intro Après un début de semaine en fanfare, suite aux décrets de D. Trump et dans l'espoir de l'adoption par le Congrès du nouveau plan de relance américain, les places financières ont finalement rendu beaucoup de leur avance. Les opérateurs ont réagi négativement au nouveau pic des contaminations, aux mauvaises statistiques chinoises, avec toujours en toile de fond les tensions sino-américaines et l'absence de consensus entre les Démocrates et les Républicains pour le plan d'aide à l'économie.
Indices

Le bilan hebdomadaire reste néanmoins positif pour la plupart des grands indices.
En Asie, le Nikkei a enregistré une performance hebdomadaire de 4.3%, le Hang Seng s'est adjugé 2.7% et le Shanghai composite 0.2%, malgré la montée des tensions entre Pékin et Washington.

En Europe, après avoir frôlé les 5100 points, le CAC40 reperd plus de la moitié de ses gains sur les séances de jeudi et vendredi, affecté par la quarantaine imposée par le gouvernement britannique aux voyageurs en provenance de France. Il conserve néanmoins une avancée de 1.5% sur cette séquence hebdomadaire. Le DAX suit la même trajectoire, avec un gain de 1.7% tandis que le Foostie s'adjuge 0.9%. L'Espagne progresse de 2.6%, le Portugal de 1.7% et l'Italie de 2.5%.

Le même schéma s'observe aux Etats-Unis, avec +1.3% pour le Dow Jones, mais seulement 0.5% pour le S&P500, qui a néanmoins frôlé son record absolu en milieu de semaine. A l'heure de la rédaction de ce point, le Nasdaq100 gagne 0.2% sur les cinq derniers jours.
Matières premières

Coup dur cette semaine pour les métaux précieux. Après avoir atteint un plus haut historique à 2075 USD en fin de semaine dernière, le métal jaune repasse sous les 2000 USD. La séance de mardi s'est révélée particulièrement intense, avec une chute de 5.8%. Un rebond sur la moyenne mobile à 50 périodes a permis à l'or de se stabiliser vers les 1950 USD, perdant ainsi 7.1% sur la semaine.
De son côté l'argent n'a pas réussi à migrer au-dessus de la frontière des 30 dollars. Rappelé vers ses niveaux d'il y a 15 jours, le métal gris a par la suite rebondi, terminant la semaine à proximité des 26.60 USD, soit une perte de -13.90% (voir graphique). Le platine et le palladium étaient également en retrait au cours de ces 5 dernières séances, reculant respectivement de -5.90% et -4.80%.

À l'inverse des métaux précieux, le parcours du pétrole restait relativement mitigé cette semaine. Le WTI s'octroie ainsi 0.70% face au brent qui cède 0.1%.

La plus forte hausse est attribuée au bois de charpente qui prend 13% cette semaine, gagnant ainsi 78% depuis le début de l'année.

Consolidation de l'argent

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Marchés actions

Cette semaine nous allons voyager à la Bourse de Hong Kong pour mettre en relief le parcours de Yihai International.

Avec une capitalisation boursière de plus de 99 milliards CNY (l'équivalent de 12.1 milliards d'euros), la holding chinoise évolue dans l'industrie alimentaire. En effet, elle développe, fabrique, distribue et vend des sauces, des arômes et des condiments principalement pour les "hot pot", méthode de cuisson chinoise à base de bouillon dans laquelle une variété d'ingrédients sont cuits vapeur.

La société a vu son chiffre d'affaires croître de 160% entre 2017 et 2019. Elle est de plus à la tête d'une situation financière saine, avec une trésorerie nette de 1.5 milliard CNY (180.8 millions d'euros) et un cash flow libre qui s'élève à 693 millions CNY, soit 84.6 millions d'euros. Les actionnaires ont profité d'un retour sur capitaux propres de 31.1% en 2019.

En bourse, la récente poussée haussière est telle que le titre Yihai International ne semble pas avoir été touché par le plongeon des indices mondiaux suite à la crise sanitaire. Sur 2020, la holding réalise une progression de +131%. Dans le cadre de son portefeuille ASIE réel, Zonebourse a acheté le titre, affichant un gain latent de 150% à ce jour.


Forte poussée du titre Yihai International

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Marché obligataire

Les rendements des obligations souveraines ont emprunté une trajectoire haussière sur la semaine. La majorité des titres ont connu cette tendance. Outre les perspectives économiques plus optimistes, ce sont probablement les prises de bénéfices qui ont le plus contribué à la hausse des rendements. En effet, si la perspective d'un accord aux États-Unis fait toujours défaut, ce qui devrait rendre plus difficile un nouveau refroidissement des prix des obligations, une consolidation semble appropriée dans l'intervalle.

En Europe le Bund se traite sur une base de -0.41%. La remontée des taux s'applique aussi sur l'OAT (-0.12%) ainsi que sur les dettes italienne (1.03%) et espagnole (0.38%). Même l'emprunt majeur suisse connaît une hausse de taux à -0.47%.

Le constat reste identique outre-Atlantique où le rendement américain à 10 ans a atteint son plus haut niveau depuis le début du mois à 0.648%. L'une des raisons de cette hausse s'explique également par le volume important de l'offre. Pas moins de 38 milliards de dollars d'une nouvelle obligation à dix ans ont été mis en vente sur le marché des capitaux lors de la séquence hebdomadaire. Un autre élément déclencheur probable trouve sa source dans les derniers chiffres de l'inflation des prix à la consommation aux États-Unis qui ont largement dépassé les attentes des acteurs du marché.
Marché des changes

L'euro se situe sur la bonne voie pour sa quatrième avancée mensuelle contre le dollar, la plus longue série de gains en trois ans. Un facteur clé en faveur du rallye se trouve sur les rendements décroissants du billet vert. Alors que l'écart entre les taux obligataires nominaux à 10 ans aux États-Unis et en Allemagne est resté stable ces derniers mois, le rétrécissement de l'écart entre les rendements corrigés de l'inflation explique en partie ces mouvements sur la parité. La monnaie unique en profite pour se traiter à 1.18 contre le billet vert.

Dans l'hémisphère sud, le Kiwi s'est affaibli après que l'économiste en chef de la banque centrale nationale a déclaré qu'il aimerait un taux de change plus faible. Le dollar néo-zélandais s'est replié face à toutes ses contreparties majeures, à l'image de la parité NZD/USD (0.655). Il devient à ce jour la devise du G10 la moins performante de l'année, en cédant de 2.5% par rapport au billet vert.

En Asie, le yen a connu une semaine de consolidation, du fait d'un environnement dominé par le risque. La monnaie nippone recule à 126 pour un euro et à 106.50 contre le billet vert.


Le YEN cède du terrain à court terme

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Statistiques économiques

Les statistiques chinoises sont ressorties contrastées. L'indice CPI progresse de 2.7% (consensus 2.6%) tandis que l'indice PPI recule de 2.4% (-2.5% attendu). La production industrielle a en revanche déçu, se stabilisant à 4.8% et les ventes au détail ont baissé de 1.1% alors qu'elles étaient anticipé en hausse de 0.1%.

Les publications macroéconomiques étaient peu nombreuses en Europe. L'indice Zew allemand a largement dépassé les attentes (71.5 contre 57 anticipé). La production industrielle en zone euro progresse de seulement 9.1% (consensus 10.1%). Le PIB ressort comme attendu à -12.1% et la balance commerciale à 17.1B (consensus 18B).

Outre-Atlantique, les données étaient globalement de bonne facture, avec des indices PPI et CPI, en hausse de 0.6%, dépassant tous deux les attentes. Les stocks pétroliers ont également baissé plus que prévu à -4.5M et les inscriptions hebdomadaires au chômage tombent à 963K (1120K attendu et 1191K précédemment). Les ventes au détail ont revanche progressé de seulement 1.2% (consensus 2%) et la production industrielle de 3%.
Entre craintes et espoirs

La fin de semaine marque la résurgence d'une pointe de volatilité, principalement en Europe, avec les craintes d'une recrudescence de la pandémie. Ballotés entre la hausse des cas recensés dans les pays qui ont récemment déconfiné et les espoirs de vaccins, les investisseurs restent prudents.
Certes les signes d'une reprise se manifestent même si les fondamentaux n'atteignent pas les niveaux d'avant crise mais il faudra du temps.

Outre-Atlantique, les imperturbables indices New-yorkais maintiennent le cap de la hausse, avec les espoirs d'une prochaine annonce sur le plan de relance, indispensable pour un rétablissement de l'économie américaine. L'enjeu demeure de taille entre les interventions budgétaires et monétaires sans limite face aux effets néfastes de l'épidémie. Un combat acharné qui devrait durer plus que l'été?