Vendredi 15
février
Le point hebdo de l'investisseur
intro Portées par certaines publications trimestrielles qualitatives et les espoirs d'un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis, les principales places financières ont connu une nouvelle semaine de hausse, avec comme point d'orgue la compensation mensuelle de ce vendredi. La nervosité a toutefois légèrement resurgi jeudi, avec des statistiques américaines décevantes et "l'urgence nationale" déclarée par D. Trump pour construire un mur à la frontière mexicaine.
Indices

Sur la semaine écoulée, la hausse domine en Europe. Le CAC40 s'adjuge 3.9%, le Dax 3.6% et le Footsie 2.6% malgré le nouveau vote négatif au Parlement britannique et le possible maintien du texte initial du Brexit, largement contesté.
Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal, l'Espagne et l'Italie gagnent respectivement 0.7%, 3% et 4.5%.

Aux Etats-Unis, le Dow Jones a enregistré une performance hebdomadaire de 2.6%, le S&P500 gagne 2.2% tout comme le Nasdaq100.
En Asie, le Nikkei progresse de 2.8%, à l'issue d'une semaine écourtée, le Shanghai Composite avance de 2.4% (voir graphique), alors que le Hang Seng s'effrite de 0.1%


Indice chinois s'extirpe de son couloir baissier

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Matières premières

Les marchés pétroliers saluent les efforts de l'OPEP pour réduire l'offre mondiale de brut. A ce titre, les déclarations du cartel sur un très prochain rééquilibrage du marché se multiplient, éclipsant ainsi la montée en puissance des schistes américains. Le baril de Brent progresse sur la semaine, pour se négocier autour de 64.6 USD.
La dynamique demeure inchangée sur le compartiment des métaux précieux, qui font preuve de résilience malgré une poussée des indices actions et du dollar américain. Si l'argent cède un peu de terrain à 15.6 USD, l'or monte à 1315 USD l'once.
Les interrogations sur l'avancée des négociations sino-américaines pèsent sur les métaux de base, dont les composantes terminent la semaine dans le rouge. L'étain fait néanmoins exception en gardant un score positif à 21095 USD la tonne métrique.
Marchés actions

L'Oréal : le cosméticien a bonne mine

Définir L'Oréal, c'est avant tout lister des statistiques impressionnantes.
Le numéro 1 mondial de la cosmétique, introduit en bourse en 1963, vend sa trentaine de marques dans 150 pays, ce qui lui permet de réaliser un énième record en termes de chiffre d'affaires (26.9 milliards d'euros en 2018 pour un bénéfice de 3.9 milliards).
Tous les ans, la société dirigée par Jean-Paul Agon consacre 30% de ses ventes à la communication (marketing, commercialisation, ...), budget gigantesque qui se veut être 2 à 3 fois supérieur à ses concurrents. Les frais de recherche restent également très élevés, avec le seul souci de garder la qualité de la marque.
Non seulement l'entreprise se veut performante économiquement et financièrement (plus forte progression depuis la création du CAC40), mais désormais elle se veut aussi exemplaire sur l'éthique. Elle vient d'ailleurs d'être reconnue pour la 3ème année consécutive, leader mondial en matière de développement durable, avec une notation AAA qui met en avant les critères sur la protection des forêts, la gestion de l'eau et l'impact carbone.


Progression du titre L'Oréal sur 30 ans : une valorisation continue qui n'offre aucune place au timing

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Marché obligataire

Les zones d'incertitudes entraînent des achats sur les marchés des emprunts souverains, générant de ce fait des rendements toujours orientés à la baisse. Le 10 ans américain se négocie sur un taux de 2.65%. Les références européennes se plient au mouvement de baisse global des rendements, à l'image du Bund qui se situe à 0.09%, ou de l'OAT française à 0.53%. L'Italie profite de l'environnement pour voir ses taux se stabiliser à 2.86% ainsi que l'Espagne à 1.25%.
En revanche, pour la Suisse et le Japon où la dette nationale ne rapporte plus rien depuis longtemps, les taux négatifs s'enfoncent encore à -0.32% pour le 10 ans helvétique et à -0.03% pour la même durée japonaise.
Marché des changes

Lors de ces dernières séances, les cambistes ont vendu l'euro, après que l'Allemagne ait publié une croissance décevante au 4ème trimestre. La monnaie unique se négocie à 1.128 contre le dollar.
De son côté, la livre cède plus de 1% contre ses contreparties majeures, suite au rejet de la motion proposée par Theresa May sur les possibilités de renégocier un accord avec l'Union Européenne. Le câble (GBP/USD) se traite à 1.28 USD, soit -400 points de base par rapport au récent plus haut (voir graphique).
Les monnaies dites refuges restent en retrait, le franc suisse s'échange à parité contre le dollar alors que la devise japonaise perd 100 points de base à 111 JPY pour un dollar.


Chute du câble à quelques jours du Brexit 

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Statistiques économiques

En zone euro, la production industrielle a reculé de 0.9% en décembre (consensus -0.4%). La croissance économique au T4 2018 (2nde estimation) a progressé de 0.2% comme attendu, tout comme la balance commerciale, qui s'est établie à +15.6 milliards d'euros en décembre 2018 (légère dégradation par rapport au +15.8% en novembre). Stagnation de la croissance en Allemagne, qui évite de justesse une récession.
La semaine prochaine nous prendrons connaissance de l'indice ZEW et du climat des affaires en Allemagne, des indices PMI manufacturiers ainsi que de l'indice des prix à la consommation. Mario Draghi s'exprimera vendredi.

Outre-Atlantique, les statistiques ont déçu dans l'ensemble. Les inscriptions au chômage, les indices des prix à la production, à la consommation et à l'importation, ainsi que les ventes au détail (plus forte baisse depuis 10 ans, à -1.2%) ont publié sous les attentes, tout comme le taux d'utilisation des capacités de production et la production industrielle. A contrario, l'indice manufacturier de la Fed de New-York a agréablement surpris. Les stocks de pétrole brut ont progressé et s'élèvent à 3.6 millions de barils.
Les commandes de biens durables, l'indice PhillyFed et les ventes de logements existants seront dévoilés la semaine prochaine. Puis, comme d'habitude, nous connaîtrons les stocks de pétrole brut et les inscriptions au chômage.
L'Europe s'emballe dans un environnement encore flou

Les investisseurs gardent leurs jumelles pour scruter les agissements des américains et des chinois dans leur dispute commerciale. Rien ne bouge vraiment même si le marché, dans sa démarche de rebond dynamique depuis le début d'année, aspire à un compromis avant l'achèvement de la trêve. Les jours défilent et rien ne bouge non plus du côté du Royaume-Uni, où le scénario du « no deal Brexit » prédomine, échec qui impliquerait un colossal coût économique et financier.
L'épilogue se rapproche donc sur ces différents fronts. Sera-t-il le motif pour une extension du mouvement actuel ou à l'inverse le prétexte pour une consolidation plus aiguë? La capacité à maintenir une croissance mondiale proche du potentiel pourrait favoriser un scénario positif, c'est ce qui est joué par les acteurs du marché. Ils ont profité de la compensation mensuelle du mois de février pour accentuer leurs interventions, créant une extension sur les indices européens.