Vendredi 17
janvier
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places financières ont quasi à l'unisson inscrit de nouveaux records annuels ou historiques cette semaine, après la signature de l'accord commercial de "phase 1" entre Pékin et Washington, lequel devrait permettre d'entretenir le climat de détente à l'aube des négociations de "phase 2". Les statistiques et les premières publications trimestrielles des sociétés globalement qualitatives ont également contribué à entretenir l'appétit pour le risque des opérateurs.
Indices

Exception faite de l'indice Shanghai composite qui a cédé 0.5%, tous les grands indices ont gagné du terrain sur la semaine écoulée.
Pour les autres places asiatiques, le Nikkei a enregistré une performance hebdomadaire de 0.8% et le Hang Seng a progressé de 1.4%.

En Europe, à l'heure de la rédaction de ce point, le CAC40 engrange 1%, le Dax 0.2% et le Footsie 1.2%.
Pour les pays périphériques de la zone euro, l'Espagne grimpe de 1.8% et le Portugal de 1%.

C'est une fois de plus à Wall-Street où les performances sont les plus significatives, avec des records en cascade. Le Dow Jones et le S&P500 réalisent des avancées de 1.7% et le Nasdaq100 s'adjuge 1.9%.
Matières premières

Le calme a succédé à la volatilité sur les marchés pétroliers. Les prix du brut ont effectivement fait du surplace cette semaine. Le cours du Brent reste inchangé à 64.8 USD tandis que le WTI évolue toujours à proximité de 58.6 USD.

En dépit des fortes poussées des indices actions, l'or se stabilise au-dessus de 1555 USD. L'argent a de la même manière peu évolué à 18 USD l'once. Le palladium établit un nouveau record historique en alignant cinq séances consécutives de hausse à 2375 USD et engrange déjà plus de 16% depuis le début de l'année (voir graphique).

La hausse caractérise la trajectoire hebdomadaire du compartiment des métaux de base. Les statistiques économiques chinoises plutôt rassurantes et l'accord commercial de phase 1 entre Pékin et Washington permettent aux métaux industriels de gagner du terrain. Le cuivre se négocie à 6300 USD, le zinc accélère à 2438 USD et le plomb s'échange à 2027 USD.


Nette accélération des cours du palladium

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Marchés actions

Hellofresh
Créée en 2011 par deux allemands, Dominik Richter et Thomas Griesel, Hellofresh propose des repas à cuisiner en livrant à domicile une fois par semaine, avec un livret de recettes simples. Le modèle d'affaires par abonnement, avec livraison régulière, change fondamentalement la façon dont les consommateurs achètent les aliments et développe de nouvelles façons de préparer et de consommer les repas, ce qui modifie la chaîne d'approvisionnement alimentaire traditionnelle.

HelloFresh se situe donc en première ligne pour perturber une industrie de plusieurs milliards de dollars au tout début de la transition du secteur vers le digital.
L'entreprise de Berlin livre, à ce jour, plus de 70 millions de repas, à plus de 2.5 millions d'abonnés dans une douzaine de pays, dont 60% aux Etats-Unis. La société vient d'informer le marché d'une révision haussière de ses objectifs. Hellofresh vise entre 1.808 et 1.811 milliard d'euros pour 2019 (+36%) et devrait générer ses premiers bénéfices en 2020.
Depuis le début d'année, l'action réalise un parcours de qualité, avec une avancée de 12%. Elle fait partie des actifs du Fonds Europa One et de notre portefeuille éligible au PEA.


Forte poussée du titre Hellofresh

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Marché obligataire

Ni les acheteurs ni les vendeurs n'ont pu prendre le contrôle du marché, ce qui indique que la récente hausse des rendements la semaine dernière ne bénéficie pas d'un large soutien, du moins pour le moment. Les marchés obligataires n'ont pas sourcillé à l'annonce du « cessez-le-feu » commercial, en ce qui concerne la phase 1.

Le dix ans américain s'inscrit à 1.84%. Le Bund allemand recule légèrement à -0.22% ainsi que l'OAT française à 0.04%.
Les pays du sud de l'Europe enregistrent des conditions d'endettement exceptionnelles. L'Italie peut emprunter sur dix ans à 1.38%, l'Espagne à 0.45% et même la Grèce voit son taux se maintenir à 1.39%.

De son côté, l'emprunt à dix ans suisse possède le taux négatif le plus marqué de la planète finance, avec un rendement de -0.61%, appuyé par la hausse de la devise helvétique.
Marché des changes

Les cambistes se portent sur le franc suisse, grand gagnant de ces dernières semaines. La BNS se trouve dans le collimateur de la Fed qui déclare que l'institution helvétique manipule sa monnaie. Une telle affirmation pousse la devise suisse à la hausse. Cela se concrétise face à la livre sterling (1.264 CHF) et contre le dollar (1.3 USD). La parité EUR/CHF subit aussi la pression avec un recul à proximité des 1.075 CHF, un plus bas de trois ans.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé que la Chine ne devrait plus être considérée comme un manipulateur de devise. Le rapport ajoute que l'accord de Phase 1 "contient des engagements de la Chine à ne pas recourir à la dévaluation et à ne pas utiliser son taux de change à des fins de compétitivité". La parité USD/CNY revient sur un plus bas à 6.85 CNY, après un pic à 7.18 CNY.

Le billet vert évolue peu face à toutes ses contreparties, les bandes de fluctuations restent resserrées et n'offrent pas de tendance directionnelle affirmée. Le couple EUR/USD se négocie à 1.11 USD.


Graphique de la parité USD/CNY

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Statistiques économiques

En termes de statistiques, la semaine fut relativement calme. Aux Etats-Unis, l'indice Philly Fed a surpris positivement en ressortant à 17 contre 3.7 attendu, tout comme l'indice manufacturier Empire State (4.8 vs 3.7). La production industrielle, en baisse de 0.3%, a en revanche déçu.

En Chine, malgré un taux de croissance de 6.1% en 2019, au plus bas depuis 1990, la croissance industrielle a montré des signes encourageants en décembre. Après une perte de vitesse continue depuis mars, la production industrielle a ainsi progressé de 6.9% par rapport à décembre 2018. Cependant, décembre ne fera pas oublier une année 2019 particulièrement chahutée par le conflit commercial avec une production en hausse de 5.7% contre 6.2% l'année précédente.

En zone euro, le taux d'inflation a été de 1.3% en décembre contre 1% le mois précédent, porté par le secteur alimentaire et celui des services. Au Royaume-Uni, la production manufacturière reste fragile et baisse de 1.7% au mois de décembre alors que le consensus s'attendait à une baisse moins marquée de l'ordre de 0.3%. De son côté, la croissance reste affectée par les incertitudes économiques et politiques : -0.3% en décembre contre 0% attendu.
La signature de l'accord de phase 1 survenue au cours de la semaine devrait avoir un impact positif sur la confiance des entreprises.
La tête dans les nuages

Difficile de trouver le bon qualificatif pour définir la configuration actuelle des principales places financières du globe. L'année 2019 avait mis en lumière le caractère impétueux des marchés, en raison des scores notoires inscrits par les indices américains et européens. La cadence semble encore s'accélérer en cette nouvelle année, comme si rien ne pouvait arrêter ou freiner la hausse des marchés actions.

Les signaux sont effectivement tous positifs. Les investisseurs saluent la signature d'un premier accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis, dans un contexte dépourvu de mauvaises nouvelles. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient se sont rapidement dissipées tandis que les dernières statistiques macroéconomiques demeurent relativement rassurantes.

C'est dans ce contexte euphorique que les entreprises vont publier leurs résultats. Les investisseurs vont ainsi se recentrer sur les fondamentaux des sociétés, l'occasion de savoir si la longévité du cycle économique se vérifie dans les prévisions microéconomiques.