Vendredi 19
juin
Le point hebdo de l'investisseur
intro Malgré un retour des craintes sanitaires aux Etats-Unis et en Chine, la semaine aura été bénéfique pour les places financières, celles-ci ayant profité des nouvelles mesures de soutien annoncées par la Fed pour reprendre de la hauteur. La nouvelle accélération des cours du pétrole constitue un autre facteur de soutien.
Indices

Tous les indices ont récupéré une partie des pertes de la semaine passée. En Asie, le Shanghai Composite a regagné 1.6%, le Hang Seng 1.3% et le Nikkei 0.8%.

En Europe, les gains sont plus significatifs à l'issue des quatre sorcières. Le CAC40 et le Dax engrangent 3.2% ainsi que le Footsie avec 2.8%. Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal s'adjuge 2%, tout comme l'Espagne l'Italie qui progressent respectivement de 1.8% et de 3.3%.

Aux Etats-Unis, à l'heure de la rédaction de ce point hebdomadaire, le Dow Jones enregistre une performance hebdomadaire de 2.5%, le S&P500 grimpe de 3.1% et le Nasdaq100 performe de 4.5%, évoluant sur ses plus hauts historiques.
Matières premières

Les cours pétroliers ont conservé le cap haussier cette semaine, soutenus par l'amélioration de l'état de la demande tandis que les membres de l'OPEP+ ont réaffirmé l'importance capitale de respecter les accords de production. Réunis dans le cadre du Comité de suivi de l'accord de l'OPEP, les pays n'ayant pas respecté leur quota sont priés de compenser leur écart sur les prochains mois. A noter que Moscou juge non nécessaire l'intérêt de limiter davantage la production après le mois de juillet. Le Brent gagne 8.5% à 42.5 USD, tout comme le WTI à 40 USD.

Le prix de l'or se stabilise proche de ses sommets à 1735 USD, toujours recherché par les investisseurs. L'argent emprunte la même dynamique et temporise à 17.7 USD.

Les métaux industriels inscrivent une séquence hebdomadaire positive, à l'image du plomb et de l'aluminium qui progressent de respectivement 3.5% et 1.9% à 1796 USD et 1586 USD la tonne métrique.


Le Brent poursuit son mouvement de rebond

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Marchés actions

Shimano

Fondée en 1921, Shimano est une entreprise familiale japonaise qui se consacre à la fabrication et à la vente de composants de vélo et d'équipement de pêche.

Avec la crise sanitaire, les personnes du monde entier adoptent de plus en plus le vélo comme moyen de transport. Les ventes de vélos ont d'ailleurs explosé en France à la suite du déconfinement. Ce regain d'intérêt pour le vélo est également favorisé par l'initiative publique (pistes cyclables et prime de 50€ pour faire réparer sa bicyclette). Le marché européen représente 40% de ses ventes. Shimano se trouve donc sur le bon filon et compte bien tirer profit des perspectives de croissance qu'offre le marché du cycle.

Depuis son plus bas en mars, le cours de bourse du fabricant nippon a explosé de 66%, donnant naissance à une configuration positive, lui permettant de gagner 19% sur 2020.

L'action Shimano avait pourtant décroché de 28% en début d'année, après que la société ait signalé un résultat net pour 2019 en recul de 3.9%.

Shimano (capitalisation de 18 milliards de dollars) célébrera l'année prochaine son centenaire. Par ailleurs, un large potentiel d'innovation est encore possible, avec des composants de vélo liés à la fréquence cardiaque des cyclistes. Shimano dispose également d'une situation financière très saine avec une trésorerie nette équivalent à 2.2 milliards d'euros en 2019 et n'aura donc aucune difficulté à financer la R&D.

Extraction haussière d'un range qui perdure depuis 5 ans

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Marché obligataire

Face à une nouvelle série de chiffres anémiques du marché du travail américain, de nombreux investisseurs se sont dirigés hier vers le refuge des titres d'État. Le baromètre du marché obligataire a vu le rendement du bund repartir à la baisse à -0.41%, juste derrière la référence suisse qui conserve sa base de rémunération à -0.47%. De son côté, le même parcours se dessine pour l'OAT française, quittant symboliquement le territoire positif à -0.07%.

La baisse des rendements se vérifie sur l'ensemble des nations. La surprise provient une fois de plus de la Grèce qui voit son taux à 10 ans baisser à 1.26%, sous le taux italien à 1.37%. Les écarts de taux sont traditionnellement très corrélés avec les notations des pays, sauf dans le cas de l'Italie qui semble être sur des niveaux qui correspondent à une notation de BB- alors que sa note officielle est de BBB.

Outre-Atlantique, le Tbond se traite sur les 0.71%. Si l'économie américaine devait se redresser davantage d'ici le quatrième trimestre, la campagne électorale présidentielle pourrait provoquer des incertitudes sur le marché obligataire avec un risque de se rapprocher des 1%.
Marché des changes

La faiblesse de la livre sterling s'affiche de manière notoire face à toutes ses contreparties. Cette dégradation fait suite à la nouvelle intervention de la banque d'Angleterre (injections de liquidités). L'USD/GBP se traite sur une base de 1.24 USD (-300 points de base depuis deux semaines). L'EUR/GBP se positionne également dans un schéma haussier et déclenche une nouvelle accélération graphique au-delà des 0.90 GBP.

Les valeurs refuges délaissées depuis les espoirs de reprise en V, avec la réouverture des économies, redeviennent dominantes dans les positions longues des cambistes, avec les risques d'une deuxième vague sanitaire en Chine. Le yen maintient son hégémonie face au billet vert à 107 JPY et le franc suisse s'échange sur une zone de prix plus revisitée depuis le creux de la crise à 0.945 CHF (-150 pbs). La BNS a renouvelé son engagement en faveur d'une politique monétaire ultra-expansive, affirmant que ses mesures non conventionnelles aideront la Suisse à faire face à sa récession la plus grave depuis des décennies.

L'euro peine à confirmer son démarrage haussier face au dollar et revient sur la zone des 1.1210 USD au contact de sa moyenne haussière à 20 jours. La parution de bonnes statistiques américaines a érodé la monnaie unique.

Du coté des monnaies émergentes, le peso argentin connaît des heures difficiles, la devise de Buenos Aires s'affaiblit graduellement contre le billet. Le gouvernement a fait défaut le mois dernier sur la dette extérieure du pays. Certains des plus grands créanciers argentins ont présenté une nouvelle proposition de dette au gouvernement ce week-end alors que les deux parties se rapprochent d'un accord de restructuration de 65 milliards de dollars

Chute du peso argentin face au dollar

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Statistiques économiques

Peu de statistiques étaient au programme en Europe, mais elles ont globalement dépassé les attentes, à l'image de l'indice Zew allemand ressorti à 63.4 contre 51 le mois dernier.
En zone euro, l'indice CPI est ressorti comme attendu à +0.1% et la balance courante à 14.4B.

Aux Etats-Unis, les ventes au détail ont bondi de 17.7%, la production industrielle progresse de seulement 1.4% (consensus 3%) mais elle affichait une chute de 12.5% en mai. Les autres bonnes surprises concernant les indicateurs avancés qui repassent pour la première fois dans le vert en 3 mois (+2.8%) et l'indice Phillyfed qui progresse à 27.5 (consensus -23).

La semaine prochaine, les opérateurs prendront connaissance outre-Atlantique, des indices Flash PMI manufacturier et services, des commandes de biens durables et de la dernière estimation du PIB américain pour le second trimestre, avant les dépenses et revenus des ménages et l'indice de confiance du Michigan.
En zone euro, les indices Flash PMI manufacturier et services seront dévoilés marchés et l'IFO allemand mercredi.
La vérité n'est pas dans l'excès

Si les marchés avaient surréagi dans la phase de baisse, ils ont connu sans doute une poussée d'euphorie exagérée dans le mouvement de reprise, allant jusqu'à battre de nouveaux records pour le Nasdaq100. Le balancier fonctionne à merveille.

Ces excès de jugements crèent des trajectoires volatiles et très brusques et la vérité se trouve certainement au milieu. Les indices tentent donc de trouver un équilibre entre les espoirs de reprise en V ou de manière moins affirmée, en racine carrée et les craintes sanitaires persistantes. Dans cet environnement complexe, les investisseurs doivent donc faire preuve d'une sélectivité aiguë afin de se positionner sur les valeurs gagnantes, quel que soit le scénario.