Vendredi  6
septembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Nouvelle semaine de forte hausse pour les places boursières qui ont largement salué l'annonce d'une reprise prochaine des négociations commerciales. Les représentants chinois se rendront à Washington début octobre afin de tenter d'obtenir des "progrès substantiels". Cette information, conjuguée à des statistiques meilleures que prévu en Chine et aux Etats-Unis, a engendré une remobilisation du consensus acheteur et permis à bon nombre d'actifs risqués de rebondir sensiblement, avec les valeurs technologiques et les cycliques en tête.
Indices

Sur la semaine écoulée, tous les indices ont fortement progressé.
Outre-Atlantique, à l'heure de la rédaction de ce point, le Dow Jones enregistre une performance hebdomadaire de 1.5%. Le S&P500 engrange 1.8%, revenant d'ores et déjà à moins de 2% de son record absolu (voir graphique) et le Nasdaq100 performe de 2.3%.

En Europe, le CAC40 a récupéré 2.2%, revenant à quelques points de ses records annuels en clôture. Le DAX a regagné 2% et le Footsie 0.9%, alors que le scénario d'un Brexit sans accord s'estompe.
Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal et l'Espagne ont engrangé 1.6%. De son côté, l'Italie grimpe de 3%.

En Asie, le retrait de projet de loi d'extradition vers la Chine a également constitué un facteur de soutien, l'indice Hang Seng a rebondi de 3.7%. Le Nikkei a gagné 2.4% et le Shanghai Composite 3.9%.

S&P500 : De retour sur ses plus hauts historiques

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Matières premières

Les cours pétroliers font du surplace cette semaine, malgré des éléments positifs comme un nouveau recul hebdomadaire des stocks pétroliers américains ainsi que la reprise des négociations sino-américaines. Les opérateurs semblent adopter une position attentiste, avant la tenue d'une réunion de l'OPEP la semaine prochaine à Abu Dhabi. Le WTI se négocie autour de 56 USD tandis que le Brent repasse au-dessus de 60 USD.

L'or et l'argent entament un mouvement de consolidation, les opérateurs prenant des bénéfices suite au puissant rallye haussier du compartiment sur les dernières semaines. A ce titre, l'argent a cédé l'ensemble de son avancée du début de semaine pour se traiter à 18.3 USD l'once, tandis que l'or bloque une nouvelle fois sous 1550 USD (1510 USD actuellement).

Les métaux industriels ont, en revanche, le vent en poupe sur la séquence hebdomadaire. Les prix rebondissent, portés par l'espoir que les négociations commerciales puissent atténuer certaines pressions sur l'économie mondiale. Les avancées prennent la forme de rebonds techniques sur le cuivre, l'étain, le zinc et l'aluminium.
Marchés actions

Nestlé ou comment gagner sur les deux tableaux

Le leader du SMI (Swiss Market Index) par sa capitalisation réalise également le meilleur parcours boursier sur 2019, avec une avancée de 39%. Cette performance accompagne l'ensemble des composantes de la bourse helvétique qui se valorise de 18% sur la même période.
Les gains pour un investisseur en euros sont encore plus conséquents car depuis le début 2019, la parité EUR/CHF bascule fortement du côté de la monnaie suisse, ce qui pour un investisseur de la zone euro, génère un avantage complémentaire. Pour le titre Nestle, le gain additif permet d'obtenir une performance de 48% en euros (contre 39%).

L'action vient de recevoir le soutien d'un broker (Jefferies) qui remonte sa cible à 121 CHF après un deuxième trimestre du géant agroalimentaire qui a battu les attentes sur les volumes, les marges et les résultats.
La performance du titre hors dividende se monte à 285% sur la dernière décennie. A ce parcours qualitatif, il convient de rajouter environ 2.5% de rendement annuel avec les dividendes, ce qui représente environ du 16% annualisé. Vu le caractère défensif du titre, c'est tout simplement exceptionnel.

Puissant mouvement ascensionnel

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Marché obligataire

Le marché obligataire se caractérise cette semaine par une hausse des rendements. Cette légère tension se généralise sur l'ensemble des contrats à terme où quelques éléments chartistes suggèrent que le camp baissier pourrait s'imposer.
L'un des facteurs à l'origine de ce mouvement a été l'indice PMI final de la zone euro (août), qui s'est révélé meilleur que prévu. Le Bund remonte à -0.56% ainsi que l'OAT française à -0.31%. La France a d'ailleurs pu emprunter à 10 et 15 ans, 10 milliards d'euros sur une seule journée à taux négatifs.
D'autres marchés obligataires, par exemple au Royaume-Uni (0.60%) ou au Pays-Bas (-0.47%), ont également subi un redressement des rendements, même si les spreads n'ont guère bougé avec le 10 ans allemand.

Les seules références à contredire la tendance se situent dans l'Europe du sud où les GGB grecs (1.55%) et BTP italiens (0.90%) baissent à nouveau, aidés par une accalmie politique. Toujours en Europe, la dette suisse repasse au-dessus des -1% (plus bas à -1.2%) alors qu'aux Etats-Unis, les bons du Trésor se stabilisent sur les 1.56%.
Marché des changes

Le passage en mode « risk on » des opérateurs a fortement impacté les principales parités. Les valeurs refuges ont été délaissées au profit des devises plus volatiles ou celles des pays émergents.
Le yen a, en effet, perdu du terrain sur ses contreparties majeures ainsi que le franc suisse. La parité USD/JPY gagne 200 points de base à 107 ainsi que l'EUR/CHF à 1.09.

Apres avoir touché un plus bas en début de semaine, la livre sterling s'est redressée. Les cambistes ont intensifié leurs arbitrages en faveur de la monnaie britannique dès lors que Boris Johnson a accepté de ne pas faire d'obstruction au texte législatif demandant un nouveau report du Brexit. Les gains sont pertinents sur le couple GBP/USD à 1.23, tout comme l'EUR/GBP à 0.89 (-200 points de base).

Les chiffres économiques parus en Europe n'ont pas réussi à infléchir la tendance de la monnaie unique, même si cette dernière rebondit légèrement face au dollar à 1.110 mais elle reste, néanmoins, sous pression.
Statistiques économiques

L'indice ISM d'activité manufacturière s'est contracté en août pour la première fois depuis trois ans aux Etats-Unis. L'indicateur se situe sous le point pivot de 50 qui marque la frontière entre une expansion et une contraction de l'activité. Un franchissement sous ce seuil laisse entrevoir une dégradation de la conjoncture économique US (voir graphique). L'ISM services a toutefois surpris agréablement (56.4 contre 54 anticipé). Toujours outre-Atlantique, la productivité a augmenté de 2,3% plus que prévu au deuxième trimestre, tout comme le coût du travail.
L'économie américaine a créé davantage d'emplois dans le secteur privé (ADP à 195K contre 148K attendu) et les inscriptions au chômage sont quasi inchangées à 217K unités.
Concernant le rapport mensuel sur l'emploi américain, le taux de chômage est ressorti à 3.7%, le salaire horaire progresse de 0.4% mais les créations d'emplois étaient inférieures aux attentes à 130K (163K anticipé).

En revanche, une bonne nouvelle nous provient de la Chine, avec la publication de l'activité dans l'ensemble du secteur des services en forte progression, avec un rythme plus élevé que dans le secteur manufacturier. L'indice des directeurs des achats de services a atteint un sommet de 52.1, contre un consensus à 51.7.

Pour la semaine prochaine, les intervenants se concentreront sur l'intervention de la BCE, la publication des chiffres concernant l'inflation aux Etats-Unis et enfin sur le niveau de la consommation, avec les ventes au détail.

Contraction de l'activité manufacturière américaine

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Le marché a mis ses lunettes roses

Comme souvent, les marchés sur-réagissent aux événements touchant au bras de fer sur le commerce entre les Etats-Unis et la Chine. Craignant un protectionnisme exacerbé, les investisseurs s'appuient sur une accalmie dans le stress commercial et une possibilité de négociation pour se ruer sur les actifs à risque. Le bilan de cette approche teintée de rose permet de constater que les poussées indicielles se sont généralisées sur la planète finance. Hausses qui reposent donc sur des attentes fortes chez les intervenants, aussi bien sur le terrain commercial que sur les espérances de réajustement des politiques monétaires.
Un assouplissement additif des banques centrales trouverait une raison dans le soutien à l'économie mondiale, même si les observateurs doutent que la réduction du coût du capital soit suffisante pour relancer la confiance. Elle devra être accompagnée d'une croissance marquée de la capacité bénéficiaire des entreprises.