Vendredi 19
novembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Portées par les bonnes publications de sociétés et des données macroéconomiques solides, les places financières ont enchaîné les records cette semaine, avant de subir des dégagements ce vendredi, rattrapées par les craintes sanitaires. L'aversion au risque et la volatilité semblent resurgir pour cette séance de compensation, avec l'annonce d'un confinement généralisé en Autriche et un même scénario envisagé en Allemagne. Les marchés pourraient ainsi connaître une fin d'année plus mouvementée.
Indices

Sur la semaine écoulée, les performances apparaissent finalement très mitigées.

En Asie, le Hang Seng cède 1.1% sur les cinq derniers jours alors que le Shanghai composite gagne 0.9%. Au Japon, le Nikkei grappille 0.5%.

Pour l'Europe, les indices poursuivent leurs ascensions. Le CAC40 enregistre une hausse hebdomadaire de 0.3%, le Dax gagne 0.4% et le Footsie cède 1.7%. Pour les pays périphériques de la zone euro, le rouge domine. L'Italie recule de 1.4%, l'Espagne décroche de 3.6% et le Portugal de 4.5%.

A l'heure de la rédaction de ce point hebdomadaire, New-York évolue en ordre dispersé. Le Dow Jones cède 1.2% sur la semaine, le S&P500 est globalement flat et le Nasdaq100 progresse encore de 2.5%.



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Matières premières

Les mauvaises nouvelles s'accumulent sur les marchés pétroliers et pèsent sur la tendance. Après la révision à la baisse des prévisions de demande mondiale de la part de l'Agence internationale de l'énergie et la menace américaine de puiser dans ses réserves stratégique, les opérateurs doivent désormais faire face aux conséquences d'un potentiel nouveau confinement en Europe après la décision de l'Autriche de reconfiner sa population. Les cours pétroliers ont ainsi emprunté le chemin de la baisse cette semaine, le Brent tombant à près de 78 USD le baril, contre 75.8 USD pour la référence américaine.

La hausse du billet vert a pesé sur le compartiment des métaux industriels, qui a, comme le pétrole, baissé cette semaine malgré des statistiques chinoises plus favorables que prévu en octobre au niveau de la production industrielle et des ventes de détail. Le cuivre se négocie ainsi à 9450 USD la tonne métrique, tandis que le nickel tombe à 19200 USD. L'or se stabilise tant bien que mal aux alentours des 1860 USD, sans toutefois profiter du regain de nervosité que subissent les marchés actions.

Du côté des soft commodities, le bois de charpente refait parler de lui. Les inondations dans l'ouest canadien bloquent l'acheminement du bois vers les Etats-Unis, de quoi faire littéralement flamber les prix du matériaux de construction, qui progresse de près de 40% en cinq jours.
Marchés actions

- Roblox (+20%) : la plateforme de création de jeux vidéo est revenue au centre de l'attention pour avoir été étroitement associée au Métavers. Dans une étude, Morgan Stanley a évoqué le potentiel des marques de luxe dans cet univers parallèle, en expliquant qu'elles discutent déjà avec des plateformes comme Roblox, "où "un joueur sur cinq met à jour son avatar quotidiennement". Nike a, dans la foulée, annoncé le développement de son propre monde virtuel, "Nikeland", sur Roblox.

- ThyssenKrupp (+18%) : beaucoup d'annonces cette semaine, en marge de résultats trimestriels plus solides que prévu. La division hydrogène (Uhde Chlorine Engineers) devrait entrer en bourse en 2022, tandis que l'éventualité d'une scission de la branche acier serait débattue elle aussi.

- Hermès (+13%) : semaine exceptionnelle pour le sellier, après que J.P. Morgan eut évoqué l'éventualité d'une entrée au sein de l'indice EuroStoxx50 lors de la révision de décembre, aux dépens de Flutter. L'opérateur d'indices Qontigo doit annoncer les changements éventuels le 1er décembre post-clôture, pour une mise en place le 20 décembre.

- Bilibili (-20%) : le groupe chinois spécialisé dans les jeux mobiles a publié cette semaine une perte plus lourde que prévu après neuf mois d'activité, malgré une vive hausse de revenus. Il a ensuite annoncé une grosse émission d'obligations convertibles, 1,4 milliard de dollars, qui a contribué à accentuer la chute du titre.

- Splunk (-15%) : la démission du PDG du groupe, Doug Merritt, a fait couler le titre, en dépit de la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel légèrement supérieur aux attentes.



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Macroéconomie

Le coronavirus s'est à nouveau invité dans l'actualité, brisant le train-train haussier des marchés. L'annonce d'un reconfinement en Autriche et la montée des cas positifs dans plusieurs autres pays européens, notamment l'Allemagne, a entraîné pas mal de mouvements vendredi, notamment sur l'euro, qui a nettement reflué en enfonçant au passage le seuil des 1,13 USD, au plus bas depuis juillet 2020. Le pétrole a lui aussi brutalement décroché, accentuant sa tendance baissière des derniers jours. La monnaie unique a aussi reflué à 1,0452 CHF, même si la Confédération Suisse n'est pas forcément mieux lotie que ses voisines. Sur la semaine, la livre sterling est remontée à 1,19138 EUR, avec le renforcement de l'inflation au Royaume-Uni.

Sur le marché de la dette, la résurgence des craintes liées au Covid a fait chuter les rendements obligataires, au motif que les banques centrales pourraient avoir à mettre la pédale douce sur leurs projets de réduction de leurs politiques de soutien. Sur 10 ans, le Bund est rémunéré -0,34% (-6 points) et le T-Bond 1,53% (-6 points).

Du côté des cryptomonnaies, le marché semble fébrile en chutant de 10% cette semaine, ramenant ainsi la capitalisation boursière totale à 2500 milliards de dollars. Le bitcoin, lui, perd plus de 10 000$ par rapport à son plus haut de la semaine dernière, laissant entrevoir une fin d'année potentiellement mouvementée pour les actifs numériques.

En attendant, les statistiques hebdomadaires, quoique clairsemées, étaient solides. Aux Etats-Unis, les consommateurs ont plus dépensé que prévu et la production industrielle a accéléré au-delà des attentes en octobre.

La semaine prochaine, la journée de mardi sera marquée par la publication des indices PMI flash de novembre des grandes économies. Ils mesurent la confiance des directeurs d'achat des entreprises et constituent à ce titre de très bons indicateurs avancés de l'activité économique. Aux Etats-Unis, une nouvelle estimation du PIB du T3, les dernières commandes de biens durables et l'inflation PCE constitueront un programme bien chargé pour la séance de mercredi prochain.




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Les commentateurs ne font pas le marché

Mis à part un peu de chahut ces deux derniers jours, les principaux indices occidentaux ont continué à battre des records cette semaine sur fond de bonnes publications trimestrielles. L'absence d'indicateurs macroéconomiques ne trouble pas l'irrésistible ascension des indices. Malgré les commentaires des plus dubitatifs sur la hausse exponentielle des marchés, ceux-ci ont l'air de vouloir n'en faire qu'à leur tête. La rentabilité des entreprises n'a en effet jamais été aussi élevée, soutenue par les banques centrales et la reprise économique. La semaine prochaine sera publié l'indice d'activité de la Fed de Chicago et l'évolution des ventes dans l'immobilier ancien aux Etats-Unis lundi, le PMI des principaux pays développés mardi.