Vendredi  5
novembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Tous les éléments semblaient réunis cette semaine pour propulser les indices sur de nouveaux plus hauts : bonnes publications de sociétés, propos accommodants de la Réserve Fédérale et données macroéconomiques robustes, confirmées ce vendredi par les chiffres de l'emploi américain. A l'approche de la fin d'année, le rallye semble déjà en cours, l'appétit pour le risque n'ayant jamais été aussi fort sur les actions.
Indices

Sur la semaine écoulée, en Asie, le Nikkei a gagné 2.5%, le Shanghai composite 0.3% tandis que le Hang Seng fait cavalier seul et perd encore 2.1%.

Pour l'Europe, le vert domine très nettement. Le DAX gagne 2.4% et le Footsie 1.2%. Le CAC40 s'adjuge 3.3%. Pour les pays périphériques de la zone euro, l'Italie grimpe de 3.6%, l'Espagne de 1.1% alors que le Portugal cède de nouveau 1.4%.

Aux Etats-Unis, l'appétit pour le risque reste intact. Le Nasdaq 100 enregistre une performance hebdomadaire de 3.5%, le Dow Jones s'adjuge 1.6%% et le S&P 500 2.3%.


Evolution des principaux indices mondiaux

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Matières premières

Le cartel élargi s'est réuni cette semaine et a décidé de s'en tenir à sa feuille de route, à savoir poursuivre l'augmentation graduelle de leur production. Les vingt-trois producteurs réunis par visioconférence ont donc choisi de limiter la hausse de la production à 400.000 barils par jour à partir de décembre, malgré l'insistance de l'administration Biden qui appelait à un geste bien plus important pour tempérer l'inflation des prix de l'énergie. Les Etats-Unis songent néanmoins à puiser dans leurs réserves stratégiques afin de peser sur les prix. En conséquence, les prix ont reculé cette semaine, le Brent se négociant à 81.3 USD et le WTI à 79.8 USD.

L'or s'attaque une nouvelle fois à un mur, celui des 1800 USD, qui bloque jusqu'à présent les assauts acheteurs. La relique barbare retrouve une trajectoire haussière malgré la hausse du dollar et les bons chiffres des créations d'emplois aux Etats-Unis. L'argent reprend également un peu de hauteur à 23.80 USD l'once. Concernant les métaux de base, les évolutions hebdomadaires sont plutôt mitigées, la rigueur du billet vert ayant pesé sur le compartiment. Preuve en est, l'aluminium baisse à 2640 USD, le cuivre se stabilise à 9700 USD, tout comme le nickel à 19500 USD.

Du côté des matières premières agricoles, les prix des céréales consolident mais restent à des niveaux élevés, la faute à une offre déprimée par une météo difficile et des stocks relativement faibles.


Evolution des principales du Brent, WTI, Silver et Gold

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Marchés actions

Pfizer a annoncé de premiers résultats très positifs de sa pilule anti-Covid contre les formes graves de la maladie. C'est le deuxième traitement de ce type à démontrer une haute efficacité après celui de Merck. Chez les adultes présentant un risque élevé de développer une forme grave de la maladie, le comprimé de Pfizer s'est révélé efficace à 89% pour prévenir le risque d'hospitalisation ou de décès, selon les résultats intermédiaires d'essais cliniques. Les antiviraux agissent en diminuant la capacité d'un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Facile à administrer car pouvant être pris chez soi, ces traitements représentent un complément aux vaccins pour protéger du Covid-19.

Hellofresh a gagné 21% sur la semaine, après avoir relevé pour la 3e fois ses prévisions cette année. Le titre du groupe allemand s'est envolé de 17% sur la seule séance de mardi.

Uber Technologies signe sont premier trimestre rentable et dévoile un chiffre d'affaires en hausse de 72% sur un an porté notamment par le service de livraison de nourriture. L'Ebitda ajusté est en effet ressorti à 8 millions de dollars. Cependant, la participation du transporteur dans son concurrent Didi Global a pesé sur ses performances.

Peloton Interactive souffre du retour à la normale. L'action du spécialiste des vélos d'appartements et tapis de course chute de plus de 30% dans les échanges de ce vendredi. Alors que ses ventes et sa croissance d'abonnés sont en perte de vitesse, le fabricant d'appareils de fitness revoit à la baisse ses objectifs annuels de chiffre d'affaires et de nouveaux clients. Plusieurs analystes ont abaissé leur recommandation.

Airbnb : une année record. La plateforme de location de logements entre particuliers a signé le meilleur trimestre de son histoire en dégageant un un bénéfice net de 834 millions de dollars soit une augmentation de 280% sur un an et de 213% en deux ans. Le chiffre d'affaires a bondi à hauteur de 2,23 milliards de dollars soit une augmentation de 67% sur un an et de 36% en deux ans. Signe que le tourisme repart très fort, la plateforme a désormais une activité supérieure à celle d'avant la pandémie de coronavirus. Pour la fin d'année, le géant outre-Atlantique ambitionne un CA compris entre 1,39 et 1,48 milliard de dollars, ce qui représenterait la plus importante hausse, que ce soit par rapport à 2020 ou 2019.

KKR est-il le sauveur de Telecom Italia? Le groupe de capital-investissement envisage d'investir davantage dans le premier groupe de télécommunication italien alors que celui-ci est sous pression notamment par son premier actionnaire Vivendi. Après une réduction des prévisions de flux de trésorerie disponible et en affichant un endettement net de 22 milliards d'euros, l'inquiétude des actionnaires est poussée à son paroxysme. L'administrateur délégué du groupe italien serait en discussion avec de potentiels investisseurs dont KKR, déjà présent dans le capital depuis 2020, pour trouver des solutions afin d'améliorer la situation de la société italienne.

Goodyear sur les chapeaux de roues. Le fabricant de pneumatiques a présenté des comptes plus solides que prévu. Le bénéfice net a atteint 132 millions de dollars (46 cents par action) au troisième trimestre contre une perte de nette de 2 millions de dollars (1 cent par action) l'année dernière et les revenus ont bondi de 42% à 4,9 milliards de dollars sur la même période, notamment grâce à la fusion avec Cooper Tire. Depuis le début de l'année, le bénéfice net s'envole à 211 millions de dollars, de quoi donner un coup d'accélérateur à la société.



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Macroéconomie

Plusieurs interventions de banques centrales étaient attendues cette semaine. Prise en étau par les pressions inflationnistes, l'institution présidée par Jerome Powell a annoncé mercredi réduire son programme d'achat d'actifs de 15 milliards par mois. L'objectif étant de mettre fin à ce programme d'ici décembre 2022. Néanmoins, la FED se dit prête à "ajuster" ce rythme selon l'évolution de l'économie Si cette annonce n'a eu aucune répercussion sur les marchés, le fait de ne pas remonter les taux d'intérêts - actuellement entre 0 et 0,25% - y est sûrement pour beaucoup. Du côté de la BCE, Christine Lagarde souhaite maintenir l'apport d'un soutien sans faille aux économies européennes qui font face à une reprise plus fragile. Elle à également déclaré qu'une hausse des taux d'intérêt en 2022 est "très improbable". Plus surprenant, la Banque d'Angleterre à décidé de maintenir sa politique monétaire inchangée. Andrew Bailey préfère attendre une évolution du marché du travail plus marquée malgré une inflation qui pourrait avoisiner les 5% l'année prochaine.

Sur le marché obligataire, les annonces des banques centrales étant pour la plupart déjà connues depuis longtemps, peu de mouvements sont à rapporter. Le taux de la dette à 10 ans des Etats-Unis a chuté de 2,3% pour atteindre 1,52%. Celui de l'Allemagne et de la France s'établissent respectivement à -0,24% 0,1% sur la même durée. Seule la Suisse est sujette à un mouvement plus violent du taux d'intérêt de sa dette d'État 10 ans. Sur la semaine, le taux d'intérêt augmente de +2900% pour atteindre -0,18% vendredi soir.

Sur le marché des changes, l'euro a perdu quelques couleurs sur la semaine, en cédant quelques cents au dollar. Il faut désormais 1,1540 USD pour 1 EUR. La paire EUR/CHF s'échange à 1,0560 CHF. Hormis ça, peu de choses à reporter cette semaine sur le Forex.

De nombreux indicateurs importants seront à surveiller la semaine prochaine. L'indice des prix à la production Core US sera publié mardi. Nous prendrons également connaissance de l'indicateur ZEW de la zone euro. Puis paraîtra l'indicateur CPI (octobre) mercredi, nous permettant ainsi de suivre l'évolution de l'inflation aux USA.


Evolution des principales devises face à l'Euro

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Même pas peur !

Alors que les banques centrales commencent à petits pas la réduction de leurs rachats d'actifs, les principaux indices de la planète bourse n'ont pas l'air d'être perturbés par ces annonces qui semblent déjà actées. Plusieurs d'entre eux comme le S&P 500, le Stoxx Europe 600 ou le CAC 40 en ont profité pour battre de nouveaux records historiques. L'accélération haussière se poursuit en fin de semaine suite à l'annonce de l'efficacité de la pillule anti-Covid de Pfizer. Les opérateurs semblent toujours en mode ?risk-on? sur les marchés et les valeurs cycliques en profitent. La semaine prochaine, l'indice des prix à la production aux Etats-Unis sera publié mardi à 14h30 et celui des prix à la consommation mercredi à 14h30 en même temps que l'indicateur des nouvelles demandes d'allocations chômage hebdomadaires. Bon weekend à tous les investisseurs.