Vendredi  8
mars
Le point hebdo de l'investisseur
intro Une fois n'est pas coutume, les places financières ont cédé du terrain cette semaine, en l'absence d'avancées significatives sur le front du commerce international. Les opérateurs ont procédé à des prises de bénéfices sur les actifs risqués, dans un contexte de craintes sur le ralentissement économique mondial, avec la révision à la baisse des prévisions de croissance mondiale par l'OCDE et par la BCE pour la zone euro. Les piètres statistiques américaines et chinoises ont également incité à la prudence.
Indices

Sur la semaine écoulée, ce sont les indices européens qui ont le mieux résisté. Le CAC40, le Dax perdent respectivement 0.6% et 1.3% alors que le Footsie se stabilise.
Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal a cédé 1%, l'Espagne 1.65%, l'Italie 1.15% et la Grèce 2.25%.

Aux Etats-Unis, les pertes sont plus significatives, avec -2.4% pour le Dow Jones, -2.7% pour le S&P500 et -2.3% pour le Nasdaq100. Les indices ont notamment été pénalisés par la hausse du billet vert.
En Asie, c'est le Nikkei qui signe la plus forte baisse hebdomadaire, avec -2.7% alors que le Hang Seng cède 2.3% et le Shanghai Composite seulement 0.8% (malgré -4.4% ce vendredi).
Matières premières

Les cours pétroliers ont terminé la semaine proches de l'équilibre, les opérateurs saluant les coupes dans la production des pays membres de l'OPEP, dans un contexte de perturbations dans certains pays producteurs comme l'Iran et le Venezuela. Le Brent se négocie ainsi autour de 64.3 USD le baril.
En dépit d'une montée du dollar américain, les métaux précieux se sont stabilisés sur cette séquence hebdomadaire, leur performance étant grandement attribuable à un retour de l'aversion au risque. A ce titre, le cours de l'or reste inchangé à 1296 USD l'once tandis que l'argent cède un peu de terrain à 15.3 USD.
Les métaux industriels restent sous pression et évoluent en baisse sur la semaine du fait des craintes liées à la croissance économique mondiale. A ce titre, le cuivre et l'aluminium cèdent du terrain à respectivement 6458 et 1841 USD.
Marchés actions

Intégrée dans le Portefeuille Asie lors de sa création en juillet 2017, l'action Anta Sports a, depuis, réalisé un parcours qualitatif, enregistrant à ce jour une plus-value latente de 81%.

Cette compagnie cotée sur la place de Hong Kong a racheté courant de l'année dernière, dans le cadre d'un consortium de plusieurs investisseurs dont Tencent, la société finlandaise Amer Sports pour 4.6 milliards d'euros. Le groupe nordique reste propriétaire des marques comme Salomon, Atomic, Wilson, puis des vêtements de montagne Arc'teryx et PeakPerformance.

Anta Sports se positionne comme le leader sur le marché chinois du sport et possède la marque Fila dans le pays. Ce rachat s'inscrit dans la tendance actuelle d'engouement de l'Asie pour les sports d'hiver, plus spécialement du côté chinois, à l'approche des Jeux Olympiques d'hiver de Pékin en 2022, dont Anta Sports est l'un des partenaires officiels. En bourse, la société de Quanzhou pèse plus de 16 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 3.6 milliards sur 2018 et de 4.4 milliards, estimés pour 2019.

Evolution du titre Anta Sports, acheté dans le cadre du portefeuille Asie

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Marché obligataire

Le fort ralentissement de la normalisation monétaire des différentes banques centrales, le tout dans un environnement de révision négative des prévisions économiques, pousse les taux à la baisse. Le Tbond américain revient sur 2.63% (-10 points de base), le Bund sur 0.06% (voir graphique) et l'OAT française sur 0.42%. Cette tendance se vérifie sur les pays du sud de l'Europe, à l'image du 10 ans espagnol (1.05%) et italien (2.5%), bien loin des 3.6% lors des tensions politiques transalpines avec Bruxelles.
Toujours de manière marginale, l'emprunt suisse, sur la même échéance, se traite avec un rendement négatif de -0.38%, tout comme celui du Japon (-0.04%).

Evolution baissière du Bund

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Le 10 ans allemand revient sur la ligne symbolique du 0%.
Marché des changes

La BCE a confirmé le retardement du processus de moins d'accommodements intégrant aucun relèvement de taux avant 2020. L'euro a donc connu une faiblesse notoire sur le marché des devises, se négociant sous les 1.12 USD momentanément, avant de se redresser légèrement face au dollar. Le billet vert progresse également contre le franc suisse à 1.01 CHF, profitant du différentiel des taux d'intérêt entre les deux monnaies.
En parallèle, les cambistes ont pris quelques bénéfices sur la paire GBP/USD qui se traite à 1.31 USD (-200 points de base), tout en se renforçant sur le couple USD/JPY, accumulant 200 points de base supplémentaires à 112 JPY.
Statistiques économiques

L'indice Sentix s'est redressé, passant de -3.7 à -2.2 de février à mars, tout comme les indices PMI des services qui ont repassé la barre des 50 en Italie et en France, et qui s'établit à 52.8 pour l'ensemble de la zone euro. Les prix à l'importation (0.4%), le PIB trimestriel (0.2%) et les taux d'intérêt de la BCE (taux refi à 0.00%) sont ressortis comme attendu.
La semaine prochaine, nous prendrons connaissance en zone euro de la production industrielle et du niveau des prix à la consommation (seconde estimation).

L'indice ISM non-manufacturier a agréablement surpris (59.7 contre 57.4 prévu). A l'inverse, les créations d'emplois ADP du secteur privé ont déçu (183K) et le déficit commercial s'est creusé à -59.8B (voir graphique). Les stocks de pétrole brut se sont élevés à 7.1 millions de barils (consensus 1.2M) et les inscriptions hebdomadaires au chômage à 223K. Enfin, le rapport NFP publié ce jour fait état de 20K créations d'emplois contre 180K attendu, d'un salaire horaire moyen en hausse de 0.4% et d'un taux de chômage qui reste au plus bas, à 3.8%.
Les ventes au détail, les commandes de biens durables, les prix à la consommation et à la production seront dévoilés la semaine prochaine, ainsi que l'indice du Michigan. Puis comme chaque semaine, seront publiés les stocks de pétrole brut et les inscriptions au chômage.

Evolution de la balance commerciale américaine

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Pause technique dans le mouvement ascensionnel

Après les exceptionnelles avancées indicielles entamées fin 2018, il apparaît logique qu'une pause technique intervienne de manière salutaire. Néanmoins, le momentum reste positif, poussé par ce qui semble être une interruption dans le cycle de normalisation, voire de durcissement de la FED, et par des mesures de relances monétaires du gouvernement chinois. L'action devenue préventive des banques centrales plutôt que curative, contribue au maintien des taux très bas, limitant ainsi les menaces d'une possible récession.
Les bonnes nouvelles sur le front monétaire adoucissent, par conséquent, les risques baissiers menaçant la croissance mondiale. C'est la fameuse dichotomie entre la sphère financière et la sphère réelle qui met en relief l'expansion des multiples de valorisation d'actions (hausse des actifs), en face d'un ralentissement de la croissance des bénéfices (baisse des échanges commerciaux).