Vendredi 30
juillet
Le point hebdo de l'investisseur
intro Malgré les commentaires accommodants de la Réserve Fédérale et de bonnes publications de sociétés de part et d'autre de l'Atlantique, les places financières ont repris leur souffle cette semaine, alourdies par des dégagements en Asie et la persistance des craintes sanitaires.
Indices

Sur la semaine écoulée, les places asiatiques font, en revanche, grise mine, en raison de la nouvelle poussée du nombre de contaminations au Japon et des restrictions imposées par la Chine aux valeurs technologiques et de l'éducation.
Le Nikkei enregistre une perte hebdomadaire de 1%, le Hang Seng décroche de 5% et le Shanghai composite perd 4.3%.

En zone euro, c'est le CAC40 qui tire son épingle du jeu, avec un gain hebdomadaire de 1.1%. Son homologue allemand, le Dax, perd 0.4% alors que le Footsie est globalement stable, tout comme le SMI.

L'ambiance est en revanche au beau fixe au pays de l'Oncle Sam, avec des records en cours de semaine. Le Dow Jones progresse de 0.1%, le S&P500 est stable tandis que le Nasdaq100 perd 0.9%.

Repli du Hang Seng

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Matières premières

La baisse prononcée des stocks américains et l'affaiblissement du dollar ont soutenu les cours pétroliers cette semaine. A l'image du parcours des indices boursiers, l'heure est à la prise de risque, les investisseurs reléguant au second plan la propagation du variant delta et ses possibles conséquences sur la demande. Le Brent se négocie à 75 USD le baril tandis que le WTI s'échange à 73.5 USD.

L'or a repris de la hauteur, mais sans faire toutefois d'étincelles alors que la hausse de l'inflation pousse le rendement réel des obligations américaines vers de nouveaux creux (-0.47% pour le 10 ans américain). Le métal précieux se traite ainsi à 1830 USD. L'argent rebondit également à 25.5 USD l'once.

Le cuivre, l'aluminium, le nickel, l'étain, tous ces métaux ont repris le chemin de la hausse. Les tensions bien visibles sur les prix résultent du risque grandissant sur les approvisionnements alors que la demande reste vigoureuse, reprise économique oblige.


Graphique du CRB

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Marchés actions

Le leader européen de l'industrie aéronautique, Airbus (AIR) a réalisé un très beau rebond depuis le creux de mars 2020 (+133%) et confirme l'amélioration de ces perspectives en ce début d'année (l'action a pris 24%).

Le constructeur a dévoilé hier un bénéfice net de 2,2 milliards d'euros au premier semestre et un chiffre d'affaires en hausse de 30%. Airbus a également dévoilé le lancement de la version fret de son A350 pour rivaliser Boeing. Si la reprise du transport aérien se généralise, Airbus semble surperformer le secteur. C'est près de 600 avions et autres hélicoptères qui seront livrés dès cette année 2021.

Airbus bénéficie du duopole avec Boeing sur l'industrie aéronautique. La société dispose de bons fondamentaux (bonne santé financière, croissance de ses bénéfices) même si la cyclicité de son activité la rend un peu plus difficile à appréhender. L'action se paie 36,7 fois ses bénéfices prévisionnels pour 2021.

Nouveau plus haut annuel pour Airbus

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Macroéconomie

Les marchés ont relativement stable sur la semaine, sauf en Asie où de nombreuses entreprises décrochent, en grande partie à cause des annonces de la Chine. Les volumes sont globalement plus faibles, et l'on observe de grandes variations journalières à la hausse comme à la baisse. Sur les titres asiatiques, de fortes baisses ont eu lieu en ce début de semaine, puis ont rebondi par la suite, sans pour autant revenir à leur niveau initial.

Mercredi, la Fed annonçait qu'elle maintiendra ses taux, même dans le cas où l'inflation serait plus forte et durable que prévu. De son côté, le FMI a mis à jour ses perspectives économiques mondiales. Il se montre optimiste et annonce une croissance de 6% en 2021 et 4,9% en 2022 (0,5 points de plus que prévu, en raison de la vaccination qui pourrait permettre à l'économie de reprendre plus rapidement). Aux Etats Unis, le PIB trimestriel croît de 6,5% après une hausse de 6,4% au trimestre précédent. Ce chiffre est décevant car bien en-deçà des attentes des analystes (8,5%), mais les marchés ont peu réagi à cette annonce. L'indice des prix à la consommation, lui, progresse de 6,4%, au-dessus des attentes.

Voici quelques autres points importants de la semaine : les inondations en cours en Chine alimentent l'inflation des prix sur les métaux industriels, le Bitcoin a poursuivi sa hausse initiée la semaine dernière pour atteindre un plus haut vers les 40.900 dollars, avant de respirer et revenir vers les 38.870 à l'heure où nous écrivons cette newsletter. Enfin, deux OPA ont été annoncées en France, laissant place à des variations comme on n'en voit rarement. Le titre Akka Technologies s'est envolé de 91% mercredi, et Iliad grimpe de 61% en cette fin de semaine.
Publications et répressions

Mis à part quelques géants qui ont perdu pied (Paypal, Amazon, Shopify), les publications ont rassuré les investisseurs sur les valorisations élevées du marché actuel et les perspectives futures des entreprises.
Une semaine chargée en publications de résultat se termine, une autre semaine remplie d'évènements macro-économiques commence. L'indice PMI Manufacturier des principaux pays développés sera publié lundi, suivi des prix à la production en Europe mardi, et des PMI des services mercredi. Si à l'Est, les tensions sur les places chinoises se font sentir, la plupart des indices mondiaux semblent vouloir latéraliser.