Vendredi 21
février
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les marchés marquent le pas dans un contexte où les inquiétudes sur l'évolution du coronavirus reprennent le dessus. La Chine prévient que les échanges commerciaux connaîtront une baisse significative sur les deux premiers mois de l'année.
Les craintes sur une extension de l'épidémie servent donc de base à des prises de bénéfices légitimes après l'inscription des pics graphiques sur les différents indices. Les arbitrages profitent aux valeurs refuges comme l'or, les dettes souveraines d'excellente signature ou encore le billet vert.
Indices

Sur la semaine écoulée, les places financières se sont globalement dépréciées, mouvement appuyé par des accélérations baissières en fin de semaine.
En Europe, à l'heure de l'écriture de ce point, les performances hebdomadaires s'affichent en repli, à l'image du CAC40 qui cède 1.2%. Le DAX a pour sa part reculé de 1.6% et le Footsie de 1.3%. Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal s'octroie 1.8% tandis l'Espagne baisse de 1.3%.
Aux Etats-Unis, c'est une nouvelle salve de records qui a été enregistrée. Depuis ces pics graphiques, les actions retracent de manière marquée, à l'image du S&P500 (-1.3%) ou du Nasdaq100 (-1.1%), alourdi par les prises de bénéfices sur les poids lourds de la tech. Le Dow Jones perd également 1.7%.
En Asie, les performances sont plus mitigées. Le Hang Seng recule de 2.3% tandis que le Nikkei glisse de 3%. Seule la place de Shanghai gagne du terrain avec un score hebdomadaire de 3.3%, portée par les mesures accommodantes des autorités monétaires chinoises.
Matières premières

Les cours du brut inscrivent une performance hebdomadaire positive malgré les replis de la fin de semaine. Soutenu par l'espoir d'une avancée sur le front sanitaire et une reprise de l'activité en Chine, le pétrole gagne lentement du terrain. Le WTI se négocie à 53 USD tandis que le Brent se traite à 58 USD après avoir dépassé la barre des 60 USD.

Grâce à un environnement qui lui est favorable (baisse des rendements obligataires, incertitude sur les marchés actions), l'or a toujours le vent en poupe et dépasse la barre des 1600 USD. L'argent emprunte la même trajectoire et progresse à 18.5 USD.
Du côté des métaux de base, le cuivre poursuit sa phase de respiration à 5730 USD, tandis que le plomb rebondit à 1939 USD et que le nickel cède du terrain à 12685 USD.


Percée et cible théorique du métal doré

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Marchés actions

Créé en 2006, SolarEdge est basée aux Etats-Unis. Afin de financer son essor et d'obtenir plus de notoriété, la société s'est introduite sur le Nasdaq en 2015. SolarEdge est le leader mondial des technologies énergétiques intelligentes. La compagnie propose une solution d'onduleur pour les systèmes solaires photovoltaïques.

Employant 2300 personnes dans le monde, le groupe spécialisé dans l'énergie verte vend ses produits dans 133 pays à ce jour.
Ses derniers résultats trimestriels ont porté le titre sur des plus hauts historiques. Les revenus du dernier trimestre ressortent à 418 millions de dollars contre 415 attendu, ce qui débouche sur un bénéfice annuel de 146.5 millions de dollars soit 2.9 USD par action pour un chiffre d'affaires de 1.4 milliard.
Les actions SolarEdge ont augmenté de 40 % depuis le début de l'année pour une valorisation de 6.2 milliards de dollars.

L'action détectée par la méthodologie Surperformance fait partie du portefeuille réel Zonebourse dédié aux valeurs américaines et génère plus de 120 % de gains latents.


Belle envolée du titre SolarEdge

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Marché obligataire

Le coronavirus reste le principal facteur de développement des marchés obligataires. Le camp haussier continue de faire exploser le baromètre des emprunts souverains. Bien qu'il soit tout à fait possible que certains acteurs du marché liquident leurs positions avant le week-end, cela n'entraînera probablement pas un renversement de la tendance globale. Les appréhensions concernant les ramifications de l'épidémie de coronavirus pèsent trop lourdement pour que cela se produise.

Le « 10 ans » américain se traite sur une base de rendement en forte baisse à 1.48% tout comme en Europe avec le Bund à -0.44% ou encore l'OAT française à -0.22%.
Dans ce contexte d'anxiété, il était donc logique que les investisseurs, à la recherche de rendement, se ruent rapidement sur les instruments de dette avec des taux plus rémunérateurs ce qui fait tomber les taux de l'Italie à 0.9%, de l'Espagne à 0.21% et de la Grèce à 0.94%.
De son coté, la Suisse garde une référence obligataire largement négative à -0.79%, en parallèle à la fermeté de sa devise.
Marché des changes

Le billet vert profite des inquiétudes liées au coronavirus car l'Europe et sa monnaie sont plus exposées au commerce avec la Chine que les Etats-Unis. Le dollar index, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier composé des principales devises, est de son côté monté à son plus haut niveau depuis mai 2017. A l'opposé, la monnaie unique reste faible autour de 1,082 dollar, non loin d'un plus bas de trois ans. La faiblesse de la monnaie unique se vérifie aussi dans le niveau du couple EUR /CHF à 1.06.

C'est le yen qui a souffert cette semaine avec de violents décrochages, comme sur la parité USD/JPY à 112, validant sa pire série de séances baissières depuis deux ans en raison des risques sanitaires. Les cambistes s'interrogent sur le changement éventuel de régime de la monnaie nippone traditionnellement donnée comme une valeur refuge.
Sur le Vieux Continent, la livre sterling peine à compléter son rebond à 1.29 contre le dollar, dans un contexte où les négociations commerciales paraissent difficiles avec l'UE dans le cadre du Brexit.


L'hégémonie du billet vert depuis le début 2020

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Statistiques économiques

Le dernier compte rendu du Comité monétaire de la Fed a révélé que la plupart des responsables étaient légèrement plus optimistes quant aux perspectives économiques, en partie parce que les incertitudes commerciales avaient récemment diminué. Certes, la réunion a eu lieu avant la propagation du coronavirus en Chine avec toutes ses implications potentielles pour l'économie mondiale.
L'indicateur ZEW allemand donne un avant-goût de la réaction des acteurs du marché face à la situation. L'indicateur n'a atteint que 8,7 points, loin du consensus, qui lui-même proposait une faible lecture de 20. Pour l'ensemble de la zone euro, le même indice a reculé à 10,4 points, alors qu'il était encore de 25,6 le mois précédent.

Un projecteur était braqué sur les relevés de l'IHS Markit des directeurs d'achat. L'indice pour l'Allemagne ressort de manière surprenante à 47.8 contre 44.8 attendu.
Toujours sur le front européen, les dirigeants des Vingt-Sept n'ont fait aucune avancée lors des négociations sur le budget pour la période 2021-2027 qui se trouve amputé de 75 milliards d'euros après le retrait du Royaume-Uni de l'Union Européenne.

Aux Etats-Unis, l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie s'est nettement améliorée en février, alors qu'une dégradation était prévue. En revanche, les Flash PMI sont ressortis en dessous des attentes, 50.8 pour le secteur manufacturier et surtout 49.4 pour les services, une première contraction depuis quatre ans.




L'indice Flash PMI des services en contraction

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Résilience des actions malgré une montée des incertitudes

La résilience du marché actions se confirme, même si sur la semaine, l'hésitation a caractérisé les parcours indiciels. Si l'on occulte l'excès de liquidités provenant des politiques monétaires accommodantes, il semble que la prime de risque joue pleinement en faveur des actions.

Cette quantification qui soustrait le rendement des actions au taux sans risque offre une protection à la baisse. Même si des arbitrages se dirigent en faveur des sous-jacents refuges, il n'en demeure pas moins que les allocations s'orientent sur les actifs risqués à défaut d'autres alternatives rémunératrices. Dans un tel environnement avantageux pour le compartiment actions, il conviendra de surveiller toutes révisions baissières des BNA ou tensions sur les rendements obligataires qui pourraient avoir un impact négatif sur les indices.