Vendredi 11
octobre
Le point hebdo de l'investisseur
intro De manière diamétralement opposée à la première semaine d'octobre, les places financières ont vigoureusement repris de la hauteur sur les cinq derniers jours, portées par la reprise des négociations commerciales entre Pékin et Washington, lesquelles pourraient conduire au moins à un accord partiel. Les actifs risqués en profitent, avec en tête, les banques et les valeurs cycliques.
Indices

Sur la semaine écoulée, tous les grands indices ont regagné du terrain, récupérant pour la plupart les pertes de la semaine précédente.
En Asie, après une semaine de fermeture, le Shanghai Composite a gagné 2.3% sur les 4 dernières séances. Le Hang Seng et le Nikkei enregistrent une performance hebdomadaire de 1.8%.

En Europe, à l'heure de la rédaction de ce point, le CAC40 gagne 3% (-2.7% la semaine passée), le Dax récupère 3.8% et le Footsie 3.1% alors qu'un accord sur le Brexit pourrait se dessiner. Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal grimpe de 1.7%, l'Espagne de 3% et l'Italie de 2.8%.

Aux Etats-Unis, le bilan hebdomadaire est plus modéré. Le Dow Jones gagne 1.2%, le S&P500 progresse de 1% et le Nasdaq100 de 1.5%.

Evolution latérale du Nasdaq100 dans un triangle symétrique

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Matières premières

Le risque géopolitique resurgit de manière intense cette semaine sur les marchés pétroliers. La traversée de la frontière syrienne par l'armée turque dans le cadre de l'opération « Fontaine de la Paix » pourrait déstabiliser les équilibres régionaux tandis que les opérateurs ont pris connaissance ce vendredi de la possible attaque d'un pétrolier iranien en Mer rouge, au large de Djeddah. Les iraniens soupçonnent Ryad d'être responsable de cet incident, c'est le troisième tanker iranien qui rencontre un problème dans cette zone en six mois.
La hausse de la production américaine et la nouvelle révision à la baisse de la croissance de la demande de brut sont ainsi passées au second plan. Le Brent se négocie au-dessus de 60 USD le baril.

La collecte des fonds adossés à l'or se poursuit, malgré la reprise fulgurante des indices actions. L'once d'or évolue sous 1480 USD tandis que l'argent se stabilise à 17.3 USD.
Les métaux industriels reprennent des couleurs alors que les Etats-Unis et la Chine travaillent sur un accord partiel. Le cuivre progresse à 5698 USD, l'aluminium avance à 1738 USD et le zinc tutoie les 2400 USD.
Marchés actions

Bien placé parmi les plus grands brasseurs au monde, le danois Carlsberg réalise la meilleure performance de l'indice OMX Copenhague sur 2019. Les investisseurs placés sur l'action depuis le début d'année réalisent, en effet, 45% de plus-value. Cette performance vient compléter une décennie glorieuse en bourse, les scores étant d'ailleurs flatteurs, 610% de hausse sur les dix dernières années, dont 8 gagnantes.
Fondée en 1847 par le brasseur Jacobsen, la société Carlsberg, en 1883, révolutionne la boisson avec sa découverte de la levure pure, qui a permis de fabriquer une bière de qualité à partir de chaque brassin. Aujourd'hui, la plupart des bières blondes du monde proviennent de cette découverte de levure pure, y compris les grandes marques internationales.

A ce jour, le groupe commercialise 680 bières vendues dans 150 pays, avec des marques leader comme Carlsberg, Tuborg ou Baltika (Russie).
Coté développement durable, Carlsberg n'est pas en reste puisque la compagnie danoise lance son programme dédié « Together Towards Zero » (Ensemble vers zéro), avec l'ambition d'une empreinte carbone zéro et d'un zéro gaspillage d'eau.


Parcours haussier sans faille de l'action Carlsberg

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Marché obligataire

Les rendements des obligations d'Etats ont sensiblement augmenté, phénomène initié en partie avec l'avancée des négociations sino-américaines et l'espoir d'un accord sur le Brexit. Les participants au marché négocient le Bund sur une base de -0.49% et l'OAT française à -0.17%. La même tendance s'affiche sur les autres références européennes, comme l'Espagne à 0.18% ou encore l'Italie dont la dette se traite avec un coût de 0.93%. Sur le marché primaire, Rome a provoqué une vive agitation, en prévoyant de lancer une série d'émissions obligataires libellées en dollars pour la première fois depuis 2010. Contrairement à la France et à d'autres Etats européens, le pays transalpin a toujours émis sur le marché du dollar afin de diversifier sa base de créanciers.

La légère reprise se vérifie également sur le 10 ans suisse qui remonte à -0.74%, le même emprunt se négociait encore il y a quelques semaines à -1.1%.
De l'autre côté de l'Atlantique, Jerome Powell a affirmé que l'économie des Etats-Unis se portait bien malgré les risques, le rôle de la Fed étant de continuer à ce que ce soit le cas le plus longtemps possible. Dans cet environnement, le Tbond se maintient tout de même à 1.64%.
Marché des changes

L'entrevue entre Boris Johnson et le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, ouvre de nouveaux espoirs. A l'issue de cette rencontre, ils ont déclaré qu'une issue vers un accord est réaliste. Dans ce contexte, la livre gagne plus de 350 points par ce retour de confiance face au dollar, à 1.26 USD. Cette embellie se vérifie également contre le franc suisse à 1.26 CHF et contre l'euro à 0.87 GBP.

L'euro pourrait bénéficier d'un accord sur le Brexit. Dans ce schéma, les cambistes se portent à l'achat sur la monnaie européenne qui gagne 280 points de base face au yen (119.90 JPY). Cette perspective pousse également la parité EUR/CHF à 1.10 CHF (+100 points) ainsi que le couple majeur, l'EUR/USD au-delà des 1.10 USD. Le billet vert pâtit de la probabilité renforcée d'une baisse des taux américains par le FED, le 30 octobre prochain.

Forte poussée de la livre face au dollar (franchissement de la résisitance des 1.259)

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Statistiques économiques

La semaine s'est montrée plus calme au niveau des statistiques, générant beaucoup moins de nervosité que la séquence hebdomadaire précédente, avec les ISM et les PMI. Du coté des Etats-Unis, le BLS (Bureau of Labor Statistics) a publié l'indice des prix à la production, en baisse de 0.3% pour septembre. Au niveau du pétrole, les stocks ont augmenté de 3.1 millions de barils par rapport à la semaine précédente. Le stock global se situe proche de la moyenne quinquennale (422 millions de barils).
Concernant l'Europe et particulièrement la BCE, d'après un article du Financial Times, le président de la BCE, Mario Draghi se fait critiquer pour avoir ignoré des recommandations du comité de politique monétaire de l'institution, défavorable à la reprise du QE.

Les investisseurs suivront au cours des prochaines séances, les ventes de détails aux Etats-Unis, pour avoir un sentiment sur le niveau consommation et l'indice Philly Fed, enquête réalisée sur 250 entreprises du secteur manufacturier, qui permet d'établir un indicateur avancé de la situation économique.
En Europe, il faudra être attentif au ZEW allemand, un autre baromètre avancé, établi par l'institut éponyme. Ce dernier se situe sous la barre symbolique du zéro depuis 5 mois (dernier à -22.4), traduisant ainsi un réel pessimisme des institutionnels interrogés.
Retour à l'offensive

Hausse des actions et remontée des taux. Autrement dit, les investisseurs sécurisés par le contrôle des banques centrales (et par l'adage « don't fight the Fed ») reviennent à l'offensive sur les marchés actions, en réduisant leur exposition sur les obligations souveraines dont les rendements remontent symboliquement. Pour appuyer leurs prises d'initiatives, le rapprochement dans les négociations entre Américains et Chinois se rajoute aux motifs d'espérance.
Certes, les avancées indicielles prennent du relief mais très souvent les intervenants se positionnent sur les valeurs à forte liquidité pour ne pas se faire piéger en cas de retournement de marché et pouvoir ainsi se dégager rapidement. Ces stratégies entraînent, par conséquent, un écart de performance historique entre les « small cap » et les grosses capitalisations, constat d'une prise de risque évidente mais limitée...