Les places financières ont connu une nouvelle semaine très volatile, malmenées les premières séances par les craintes de récession. Ces dernières ont ensuite rapidement repris de la hauteur, sur fond d'achats à bon compte et de relance économique en Chine.
Le bilan hebdomadaire apparaît mitigé pour l'Europe mais positif pour Wall-Street, après un rapport mensuel sur l'emploi meilleur que prévu. La volatilité devrait perdurer avec le coup d'envoi de la saison des trimestriels la semaine prochaine.
Variations hebdomadaires*
CAC 40
6033  +1.72%Graphique
STOXX EUROPE 600
417.12  +2.45%
Graphique STOXX EUROPE 600
S&P 500
3899.38  +1.94%
Graphique S&P 500
NIKKEI 225
26517.19  +2.24%
Graphique NIKKEI 225
GOLD
1741.47$  -3.63%
Graphique GOLD
LONDON BRENT OIL
107.07  -3.74%
Graphique LONDON BRENT OIL
EURO / US DOLLAR
1.02$  -2.42%
Graphique EURO / US DOLLAR
Tops / Flops de la semaine

Rivian (+27%) : Dans un contexte d'achats opportunistes sur les valeurs à effet de levier, le constructeur de véhicules électriques a bénéficié d'un surcroît d'accélération après avoir réitéré sa prévision de production de 25 000 véhicules cette année.

Moderna (+18%) : Le coronavirus n'a pas disparu en occident. La hausse des contaminations confirme que la vaccination a encore sa place dans le setup sanitaire mondial.

Snowflake (+12%) : Les investisseurs sont revenus sur les valeurs technologiques cette semaine. Ils ont privilégié les aristocrates du secteur et quelques dossiers plutôt prometteurs massacrés ces dernières semaines. Snowflake fait partie de la seconde catégorie.

EDF (+12%) : L'Etat français a confirmé son intention de sortir le dossier de la cote, pour rationaliser le débat sur la transition énergétique. Il détient déjà plus de 80% du capital. Les conditions de sortie ne sont pas connues mais il ne fait guère de doute que les actionnaires d'origine, qui ont investi à plus de 30 EUR, n'ont pas grand-chose à attendre.

Publicis (-7%) : Plusieurs analystes ont fait part de leur crainte pour le marché publicitaire dans un contexte de ralentissement économique. En début de semaine, Bank of America a réduit ses prévisions sur toutes les valeurs du secteur.

Grifols (-8%) : Le marché a réservé un accueil tiède à la journée de présentation stratégique du groupe. La semaine précédente, le titre du laboratoire espagnol avait déjà lourdement chuté après des rumeurs d'augmentation de capital afin de réduire la dette.

CHR. Hansen (-9%) : Le chimiste danois spécialisé dans les ingrédients biotechnologiques a resserré sa prévision de croissance de l'activité dans la fourchette "8 à 10%" contre "7 à 11%" auparavant. Ce qui dénote une certaine prudence et entraîne un léger ajustement baissier du consensus… mais plus sévère du cours de bourse.

Entain (-14%) : Le Britannique, connu pour ses paris et ses services de jeux en ligne, a abaissé ses prévisions 2022 cette semaine. Le management s'attend maintenant à ce que le revenu net des jeux en ligne en 2022 soit stable par rapport à l'année précédente, alors qu'il aurait dû croître. Les prévisions excluent l'impact de la prochaine révision de la loi britannique sur les jeux d'argent.

Uniper (-35%) : Le gouvernement allemand pourrait prendre une participation allant jusqu'à 30% dans la société, mise en difficulté par l'explosion du coût d'approvisionnement en gaz. D'autres options circulent mais Berlin a assuré son énergéticien de son soutien. 

Graphique Matières Premières
Matières premières

Pétrole : Malgré le net rebond de la veille, les prix pétroliers ont plongé cette semaine, lestés par les craintes croissantes de récession qui pèsent sur les perspectives de la demande en or noir. Les deux références mondiales, le Brent de la Mer du Nord et le WTI américain sont même brièvement passées sous la barre des 100 USD le baril. Concernant les dernières actualités, le norvégien Equinor a annoncé une reprise de ses activités dans ses trois champs pétroliers impactés par une grève tandis que l'OPEP a réitéré ses préoccupations concernant la capacité des pays producteurs de pétrole à augmenter leur offre alors que les sanctions occidentales pèsent sur l'offre russe. Au niveau des prix, le Brent se négocie à près de 104 USD le baril tandis que la référence américaine, le WTI, s'échange autour de 102 USD.

Métaux : On ne peut pas dire que le moral des opérateurs s'améliore au sein du compartiment des métaux de base. La pression reste intense sur le cuivre, qui enchaîne une nouvelle séquence hebdomadaire de baisse à 7835 USD. A l'instar du pétrole, le marché demeure obnubilé par les craintes de récession, synonyme d'une baisse de la demande en métaux industriels. Toutefois, la Chine a récemment annoncé un nouveau plan de relance visant à stimuler les dépenses d'infrastructures, un soutien de 220 milliards de dollars qui devrait soutenir la demande. L'ambiance n'est pas beaucoup plus joyeuse du côté des métaux dorés, où la vigueur du dollar américain et des rendements obligataires ont poussé les cours de l'or vers un nouveau plus bas annuel, à 1735 USD. L'argent emprunte la même trajectoire à 19.10 USD.

Produits agricoles : La décrue des cours se poursuit à Chicago ou le blé se négocie autour de 850 cents le boisseau. La Russie a réduit ses taxes sur les exportations afin de soutenir ses expéditions de blé. En Europe, les perspectives de récolte deviennent plus modestes alors que la sécheresse et les températures élevées impactent les rendements, notamment en France. 

Graphique Matières Premières
Macroéconomie

Ambiance : Ça s'agite côté Chine. Les marchés donnent l'impression d'avoir intégré une partie des mauvaises nouvelles des dernières semaines. Ils n'excluent d'ailleurs plus que les politiques monétaires restrictives parviennent à réduire l'inflation sans trop miner l'économie. Dans ce contexte, les programmes de relance du gouvernement chinois – en particulier en poussant les collectivités locales à investir – sont venus soutenir la tendance. Il y a aussi eu des rumeurs selon lesquelles les Etats-Unis pourraient réduire leurs surtaxes douanières sur certains produits chinois. Mais elles n'ont pas encore été suivies d'effet.

Taux : La semaine a été marquée par une remontée des rendements obligataires aux Etats-Unis. La dette à dix ans est rémunérée 2,99%, soit un peu moins que les échéances 2 et 5 ans qui naviguent autour de 3,02%. Cette inversion, même pas la plus petite des marges, illustre toujours les craintes de récession. En Europe, La tendance est toujours à la décrue avec une signature allemande qui revient à 1,27%, tandis que l'OAT française est à 1,81% sur 10 ans, soit un retour sur les niveaux de début juin après le pic à 2,4% constaté au milieu du mois dernier. Le 10 ans italien est revenu à 3,22%, après être monté à 4,19% il y a moins d'un mois.

Devises : L'euro a chuté de 3% à 1,01112 USD face au dollar en une semaine. Cela peut sembler faible, mais sur le marché des changes c'est un écart considérable. L'euro a aussi perdu 1,5% contre le franc suisse (à 0,9888 CHF) et plus de 1% face à la livre sterling (à 0,8472 GBP), rassérénée par l'annonce du départ de Boris Johnson. Globalement, la monnaie européenne glisse face aux devises dont les banques centrales sont plus avancées dans le processus de resserrement monétaire. La publication la semaine dernière d'une inflation inférieure aux attentes en Allemagne en juin a fait bouger les pronostics de hausses de taux de la BCE de trois à deux tours de vis en 2022.

Cryptomonnaies : De son côté, le bitcoin entame le mois de juillet un peu plus sereinement que les précédentes semaines. Dans le sillage des indices boursiers, la devise numérique a légèrement rebondi depuis lundi et revient flirter avec les 21 500 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. Les crypto-investisseurs ont donc pu profiter d’avoir une semaine de répit sur le bitcoin, bien que le chemin va être long pour certains avant de voir leurs positions repasser dans le vert après un mois de juin historique affichant une contre-performance de -37% sur l’actif. 

Calendrier : Les premiers chiffres de l'inflation américaine de juin sont attendus le mercredi 13 juillet. Les prix à la production suivront le 14 juillet et les ventes de détail le 15 juillet, le même jour que l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan. Autant dire qu'il y aura de quoi alimenter le grand débat sur la croissance. Ailleurs dans le monde, c'est la croissance chinoise du 2e trimestre qui focalisera l'attention : la première estimation sera publiée vendredi prochain. 

Graphique de Cours
Tous les regards se tournent vers la saison des résultats semestriels
Le rapport très attendu du ministère du travail montre que les effectifs non agricoles ont augmenté de 372 000 emplois le mois dernier, après avoir progressé de 390 000 en mai, ce qui est beaucoup plus élevé que les 265 000 attendus dans un consensus Bloomberg. Ces statistiques montrent que le marché de l'emploi et l'économie sont résilients et peuvent donc soutenir des hausses de taux plus agressives pour freiner l'inflation, ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les marchés. Toutefois, c'est le signe qu'un atterrissage en douceur de l'économie est dans le domaine du possible. Comme le pense la Fed, l'économie américaine pourrait être en mesure de supporter une politique économique plus agressive, jusqu'à ce que l'inflation soit maîtrisée.

Les investisseurs attendent maintenant les résultats et les objectifs des entreprises qui commenceront à être publiés la semaine prochaine. Cela leur donnera plus d'indices pour savoir si les sociétés cotées, qui ont remarquablement bien résisté au choc inflationniste, sont confrontées à une baisse de la demande. Bon week-end à tous les investisseurs.
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*Les variations hebdomadaires des indices et des actions affichés sur le tableau de bord concernent la période du lundi à l'ouverture des marchés respectifs au vendredi à l'heure d'envoi de cette newsletter.
Les variations hebdomadaires des matières premières, métaux précieux et devises affichés sur le tableau de bord concernent une période sur 7 jours glissants du vendredi au vendredi jusqu'à l'envoi de cette newsletter. Ces actifs continuent de coter les weekends.