Ray Dalio distingue en effet quatre environnements économiques qui, finalement vont impacter les actifs financiers à la hausse ou à la baisse. La particularité ici, c’est qu’on ne peut pas anticiper quelle sera la prochaine saison et donc, contrairement à Vivaldi, on ne sait pas toujours sur quel pied danser.

Le gérant de Bridgewater a alors conçu une allocation d’actifs qui générerait de la performance dans chacune de ces “saisons économiques” avec l’objectif de neutraliser au maximum la volatilité. Le portefeuille des 4 saisons ressemble grossièrement à ça : 

Les obligations représentent une part importante du portefeuille de Ray Dalio (55% au total) car elles permettent de contrebalancer la forte volatilité des actions. L’or et les matières premières sont également des actifs très volatiles. Néanmoins, il est précieux d’en avoir en cas de forte inflation ou comme aujourd’hui, en période de ralentissement économique conjuguée à une baisse globale des taux.

C’est bien beau tout ce charabia, mais qu’est-ce que ça donne en termes de performance ? 

Source : ZoneBourse - Données extraites de Bloomberg

Pour un portefeuille contenant seulement 30% d’actions, le résultat est plutôt honorable. Sur 24 ans, la performance moyenne du portefeuille All Weather avoisine les 8,2% tandis que le S&P 500 réalise 10,5%. En 2008, alors que le marché américain abandonne 37%, le portefeuille de Dalio est positif à 0,6%. Bien sûr, on pourra le critiquer sur 2013 où il n’a pas capté la performance du marché action. Néanmoins, sa pire année se limite à -2,5% avec un drawdown max de -12,7% contre respectivement -7% et -51% pour le S&P500.

Au-delà de la performance, c'est la maîtrise du risque qu'il faut mettre en avant. Le portefeuille All Weather a une volatilité presque trois fois inférieure à celui du S&P500. Sur la période, seulement trois années sont négatives contre cinq pour le marché américain. 

Désormais, vous comprenez l’importance d’une bonne diversification. On a ici l’exemple d’un rapport rendement/risque très intéressant pour un profil investisseur relativement prudent.

Pour vous donner un ordre d’idée de quand a surperformé le All Weather sur le S&P 500, voici un graphique : 

Source : Portfolio Visualizer - En rouge, le S&P500 ; en bleu le All Weather. Placement de 10K$ en 1995 sans versements intermédiaires. Rebalancing annuel.

Bon, et en pratique alors ? 

Il est plutôt aisé de reproduire ce portefeuille pour vos propres investissements. L’exemple qui va suivre est très concret avec des exemples d’ETF. De plus, dans la poche action (30%), vous avez la possibilité de vous exposer aux pays émergents à hauteur de 10% maximum pour saisir les opportunités de croissance, au prix certes, d’une volatilité plus grande. Il existe d’autres ETFs notamment ceux d’Amundi. Quoique l’ETF MSCI World est je trouve, plus intéressant chez Lyxor - malgré des frais plus élevés - du fait d’une part liquidative beaucoup plus abordable, facilitant les versements mensuels. 

La mise en place de cette stratégie vous assure de minimiser les frais surtout si vous investissez au travers d’une assurance vie en ligne où les frais d’arbitrage/versement sont proches de zéro. De même, avec l’automatisation du process, la gestion est totalement passive, vous évitant de vous réveillez en sueur en pleine nuit comme ça aurait pu être le cas au mois de mars. La gestion demandera sans doute un rebalancing une fois par an pour rejoindre l’allocation initiale.

Bien sûr, ne comptez pas surperformer le S&P500 100% du temps. Vous auriez probablement une meilleure performance en plaçant davantage de capital sur les actions. Mais à quel prix ? Il est difficile de garder son sang-froid après une baisse de 40% surtout si c’est de l’argent que vous avez durement gagné. Encore une fois, l’avantage de la stratégie de Ray Dalio, c’est son approche de la gestion du risque avec une volatilité très faible. 

Désormais, vous aurez ainsi quelques clés pour comprendre la construction d’un portefeuille à long-terme et aurez des armes devant votre conseiller financier. Petit rappel mais pas moins important : “Les conseilleurs ne sont pas les payeurs”.