par Rami Ayyub et Ronen Zvulun

LOD, Israël, 12 mai (Reuters) - Le président israélien a mis en garde contre le risque de guerre civile, mercredi, alors que la fureur et la peur suscitées par les bombardements à Gaza causent une flambée de violence dans plusieurs villes israéliennes.

Les appels au calme lancés par les chefs religieux et politiques, les renforts de police et les arrestations massives n'ont guère contribué à éviter les émeutes dans plusieurs villes arabo-juives du pays. La télévision israélienne a montré ce qu'elle a décrit comme des "quasi-lynchages" d'automobilistes juifs et arabes.

Mercredi, la police a déclaré que les agressions semblaient être davantage le fait de Juifs contre des Arabes, dont l'un a été vu en direct à la télévision alors qu'il était traîné hors de sa voiture et roué de coups par une foule dans la région côtière de Bat Yam.

La diffusion sur la chaîne 12 a été interrompue par un appel téléphonique du président Reuven Rivlin demandant "d'arrêter cette folie."

"Nous sommes mis en danger par des roquettes lancées sur nos citoyens et dans nos rues, et nous nous occupons d'une guerre civile insensée entre nous", a déclaré le président israélien.

Les 21% de la minorité arabe d'Israël - palestinienne par héritage, israélienne par citoyenneté - descendent pour la plupart des Palestiniens qui ont vécu sous la domination coloniale ottomane puis britannique avant de rester en Israël après la création du pays en 1948.

La plupart sont bilingues en arabe et en hébreu et se sentent proches des Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza occupées. Ils se plaignent souvent d'une discrimination systémique, d'un accès inéquitable au logement, aux soins de santé et aux services éducatifs. (version française Camille Raynaud)