Zurich (awp) - L'économie suisse a poursuivi son rebond au troisième trimestre, toujours soutenue par la reprise de la consommation privée dans la foulée de l'assouplissement des restrictions liées au coronavirus. Dépassant le niveau atteint avant la pandémie, le produit intérieur brut (PIB) helvétique a bondi de 1,7% entre juillet et fin septembre, après une hausse de 1,8% durant le partiel précédent.

Fin septembre, le PIB dépassait de plus de 1% le niveau atteint au 4e trimestre 2019, soit avant l'éclatement de la pandémie de nouveau coronavirus, observe vendredi le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). Ajustée des événements sportifs, la création de richesse a progressé au 3e trimestre de 1,5% en l'espace de trois mois, après une avancée de 1,6% entre avril et fin juin. Calculée sur un an, elle a décollé de 4,1%.

Les chiffres du Seco se sont inscrits dans la fourchette des prévisions des économistes sondés par AWP. Ceux-ci avaient anticipé une croissance trimestrielle entre 0,5 et 2%, la plupart ayant toutefois anticipé une progression supérieure à 1,3%. L'évolution annuelle a elle dépassé les pronostics, les attentes oscillant entre 1,7 et 3,3%.

A la faveur du fort assouplissement ou de la levée des restrictions liées à la situation sanitaire avant l'été, le secteur des services, durement touché par ces dernières mesures a présenté les plus vives progressions, à commencer par l'hôtellerie-restauration dont le PIB s'est envolé de 110,6%. Réouverts, les établissements ont aussi tiré profit du retour des touristes étrangers. Mais la branche reste toutefois bien loin des niveaux affichés avant la crise du Covid-19.

Hausse pour les services

Le domaine de l'art, du divertissement et des loisirs (+24,9%) a lui aussi enregistré une très forte croissance dans le sillage des assouplissements. Celui des transports et de la communication (+4,4%) s'est aussi redressé, bénéficiant de la mobilité retrouvée de la population.

En revanche, l'évolution s'est révélée moins favorable pour le commerce, la production y reculant sur le trimestre sous revue de 3,9%. Les services du ministre de l'économie Guy Parmelin notent toutefois qu'il s'agit là d'une normalisation après le vif rebond printanier, notamment au niveau des chiffres d'affaires des détaillants. Dans l'ensemble, la consommation privée (+2,7%) a poursuivi la vigoureuse reprise amorcée au trimestre précédent.

Côté investissements, ceux dédiés à la construction ont quasiment stagné (+0,1%), alors que ceux consacrés aux biens d'équipements se sont contractés (-1,3%). Ces dépenses ont aussi été pénalisée par les problèmes d'approvisionnement observés à l'échelle mondiale, en particulier dans l'industrie automobile. Ces perturbations ne sont pas non plus restées sans effets au niveau de la production, laquelle a fléchi dans certaines branches industrielles, comme la fabrication de produits métalliques et de véhicules.

En revanche, l'industrie pharmaco-chimique, premier secteur exportateur de la Suisse, a poursuivi sa forte progression. Dans l'ensemble, l'industrie manufacturière a enregistré une solide expansion (+2,0 %).

Pour l'année en cours, les économistes visent une croissance du PIB entre 2,7% et 4%. Le Créa, dont la prévision remonte cependant à fin mai, se montre le moins optimiste, à l'inverse de la Banque cantonale de Zurich. UBS et Credit Suisse prévoient des hausses respectives de 3,1% et 3,5%. Le Seco tablait il y a deux mois sur une progression de 3,4%.

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