PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse vendredi et les Bourses européennes évoluent dans le vert à mi-journée pour la troisième séance consécutive, la tendance positive étant toujours soutenue par l'apaisement des craintes sur une remontée rapide des taux d'intérêt de la Fed alors qu'un indicateur d'inflation, portant sur les revenus et dépenses des ménages aux États-Unis, doit être publié avant les premiers échanges à New York. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en progression de 0,11% pour le Dow Jones, de 0,32% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,52% pour le Nasdaq : À Paris, le CAC 40 prend 0,87% à 6.466,35 vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,79% et à Londres, le FTSE gagne 0,22%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'octroie 0,86%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,89% et le Stoxx 600 0,83%, au plus haut depuis le 5 mai.

Les marchés d'actions, portés depuis mercredi par la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), s'acheminent ce vendredi vers leur premier gain hebdomadaire en huit semaines.

"Les investisseurs ont été soulagés par l'absence de signe d'un relèvement de 75 points de base (des taux de la Fed) ", explique Giles Coghlan, analyste devises chez HYCM.

Une forte hausse du coût du crédit pour lutter contre une inflation galopante pourrait aux yeux de certains plonger l'économie en récession.

Les statistiques pour le mois d'avril des revenus et dépenses des ménages aux États-Unis, qui incluent l'indice PCE des prix à la consommation, particulièrement surveillé par la Fed, seront publiées à 12h30 GMT. L'indice PCE des prix, hors énergie et produits alimentaires, est attendu en hausse de 4,9% sur un an après 5,2% en mars, ce qui traduirait un ralentissement et renforcerait la perspective d'un resserrement monétaire moins brutal.

En Europe, où l'inflation évolue également à des niveaux records, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s'est également prononcé en faveur d'un relèvement progressif du coût du crédit.

Parallèlement, les inquiétudes liées à la guerre en Ukraine et aux restrictions sanitaires en Chine, qui ont pesé récemment sur les marchés d'actions, semblent passer au second plan.

Shanghaï a pris vendredi de nouvelles mesures en vue de la levée progressives d'un confinement en vigueur depuis deux mois et la banque centrale chinoise a plaidé jeudi pour davantage de prêts aux petites entreprises, affectées par l'impact du COVID-19.

Sur le plan géopolitique, le discours du secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui a dit jeudi que Washington ne souhaitait pas une "nouvelle guerre froide" avec Pékin, a également offert un soutien aux actions en Asie.

Gap plonge de 19,1% en avant-Bourse après la publication d'une perte nette trimestrielle plus importante que prévu et d'une révision à la baisse de sa prévision de son bénéfice annuel dans un contexte de faible demande liée à l'inflation.

VALEURS EN EUROPE En Europe, la tendance positive est une nouvelle fois portée essentiellement par le secteur de la consommation cyclique (+1,8%) et dans une moindre mesure par les hautes technologies (+1,1%) et l'industrie (+1,4%).

Kering (+3,8%), LVMH (+3,07%), Hermès (+2,5%) et L'Oréal (+2,4%) figurent parmi les meilleurs performances du CAC 40. Richemont bondit de 7,8% et Hugo Boss avance de 2,3%.

Les compartiments des services aux collectivités (-0,9%) et de l'énergie (-0,7%), qui ont été particulièrement recherchés dans les dernières séances, reprennent leur souffle. Engie, Veolia Environnement TotalEnergies, BP et Eni cèdent de 0,4% à 1,6%

La Grande-Bretagne a en outre annoncé jeudi une taxe exceptionnelle de 25% sur les bénéfices des producteurs de pétrole et de gaz afin de financer en partie les mesures d'aide aux ménages, face à la hausse des coûts.

Dans l'actualité des entreprises, Maisons du Monde chute de plus de 25% en raison d'un abaissement par le groupe de ses prévisions annuelles sur fond de hausse des coûts.

JCDecaux (-1,1%) et Unibail-Rodamco-Westfield (-3,5%) sont affectés par des abaissements de recommandation respectivement de JP Morgan et Goldman Sachs.

TAUX

Les rendements obligataires reculent de nouveau dans la perspective d'un apaisement des craintes sur une remontée rapide des taux d'intérêt.

Celui du Bund allemand à dix ans cède 2,4 points de base à 0,976%, plusieurs responsables de la Banque centrale européenne ayant exclu une hausse d'un demi-point des taux de l'institution en juillet.

Le rendement des bons du Trésor américain de même échéance abandonne 2,2 points à 2,7361%, les "minutes" de la Réserve fédérale suggérant pour certains investisseurs que la banque centrale pourrait freiner, voire suspendre, le rythme de son resserrement monétaire dans le courant de l'année.

CHANGES L'indice mesurant les fluctuations du dollar par rapport à un panier de devises de référence est stable (-0,03%) mais a touché en séance un creux depuis le 25 avril. Il s'achemine vers sa plus forte baisse hebdomadaire en près de quatre mois en raison de la révision à la baisse des anticipations de hausse des taux aux États-Unis.

L'euro, en baisse de 0,24% à 1,0698 dollar, cède ses gains initiaux qui avaient permis à la monnaie unique de brièvement remonter à 1,0765, son plus haut niveau en près d'un mois.

PÉTROLE

Les cours pétroliers cèdent légèrement du terrain mais devraient afficher sur l'ensemble de la semaine une hausse, portés à la fois par les craintes d'un resserrement de l'offre, la perspective d'une augmentation de la demande à l'approche de la saison estivale et un possible embargo de l'Union européenne sur les importations d'hydrocarbures russes.

Le baril de Brent recule de 0,08% à 117,31 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,34% à 113,71 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou