PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé mardi en forte hausse et Wall Street évoluait également dans le vert à mi-séance, les marchés d'actions étant soutenus par le repli des rendements obligataires et du dollar après une nouvelle détérioration de l'activité manufacturière en Europe et aux Etats-Unis qui ravive l'espoir d'une accalmie dans la remontée des taux d'intérêt.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 4,24% à 6.039,69 points. Le Footsie britannique a avancé de 2,59% et le Dax allemand a progressé de 3,78%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 4,2%, le FTSEurofirst 300 3,04% et le Stoxx 600 3,05%.

Le ralentissement de l'activité manufacturière en Europe et aux Etats-Unis, tombée en septembre à un creux depuis 2020, a favorisé le regain d'appétit pour le risque, les investisseurs estimant que ces nouvelles données pourraient conduire les grandes banques centrales à considérer que la hausse du coût du crédit commence à produire ses effets en freinant la demande.

La RBA a surpris en Australie en devenant mardi l'une des premières grandes banques centrales à relever ses taux de seulement 25 points de base après quatre hausses consécutives de grande ampleur.

"De toute évidence, la décision d'aujourd'hui de la RBA alimentera les spéculations selon lesquelles d'autres banques centrales commenceront à ralentir le rythme des hausses", écrivent dans une note les analystes de TD Securities.

Signe d'un reflux de l'aversion au risque, le dollar et les rendements obligataires reculaient à la clôture des Bourses en Europe, tandis que l'indice de la volatilité refluait de 3,32% à 29,1 points à Wall Street et de 4,71% à 29,26 points sur le Stoxx 600 paneuropéen.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, tous les principaux secteurs de la cote ont terminé en territoire positif, le compartiment du tourisme et des loisirs (+6,17%) et celui des nouvelles technologies (+5,07%) affichant les gains les plus importants .

La "tech", sensible à l'évolution des taux d'intérêt, a profité de la baisse des rendements, des prévisions optimistes de Samsung Electronics et de Foxconn, ainsi que de l'adoption par le Parlement européen d'une loi sur un chargeur universel pour les appareils électroniques.

ASM International, Infineon, STMicroelectronics ont pris respectivement 6,56%, 7,04% et 4,89%.

Dans l'actualité des entreprises, M6 a chuté de 10,84% en réaction à l'annonce de l'abandon de la vente de la participation de RTL Group, filiale de Bertelsmann, dans le groupe français.

Ailleurs en Europe, le chimiste Sika (+6,04%) a été tiré par ses prévisions financières et le lancement du processus de vente d'une partie des activités acquises auprès d'une ex-filiale de BASF.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 2,49%, le Standard & Poor's 500 de 2,75% et le Nasdaq de 3,16% dans un contexte de détérioration du marché du travail aux Etats-Unis.

Le rapport "JOLTS" (Job Openings and Labor Turnover Survey) du département du Travail, publié mardi, montre que les offres d'emploi ont chuté en août à un plus bas de près de deux ans et demi, ce qui renforce les spéculations sur un ralentissement de la hausse des taux d'intérêt de la Fed.

Cela profite aux valeurs technologiques et de croissance comme Apple, Microsoft, Alphabet et Nvidia qui gagnent de 2,02% à 5,01%, tandis que l'indice des semi-conducteurs bondit de 4,29%.

Tesla, qui a chuté lundi de 8,6% après des livraisons de véhicules inférieures aux attentes au troisième trimestre, rebondit mardi de 5,16%.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, qui a touché en séance un creux de deux semaines, recule de plus de trois points à 3,619%, après avoir abandonné lundi plus de 20 points.

Celui du Bund allemand de même échéance, qui a chuté en séance à 1,77%, au plus bas depuis 19 septembre, a réduit ses pertes en clôture à 1,88%.

François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré mardi que l'institution de Francfort relèverait ses taux directeurs autant que nécessaire pour endiguer l'inflation sous-jacente même si le rythme du resserrement monétaire pourrait ralentir après la fin de l'année.

CHANGES

Le dollar cède 1,21% face à un panier de devises de référence, les anticipations sur les taux de la Fed pour l'année prochaine étant passées de 4,75% à 4,39%. L'euro en profite pour remonter à 0,9962 (+1,4%).

La livre sterling, en hausse de 0,91% à 1,1427 dollar, continue de bénéficier de l'abandon du projet de suppression de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu au Royaume-Uni.

Le dollar australien, en repli de 0,51% face au dollar américain, souffre de la hausse moins forte que prévu des taux de la banque centrale du pays.

PÉTROLE

A la veille de la réunion de l'Opep+, qui pourrait se solder par une baisse de la production du cartel de plus d'un million de barils par jour (bpj), le Brent avance de 3,29% à 91,78 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI)de 3,28% à 86,37 dollars le baril.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)

par Claude Chendjou