La Commission bancaire de l'Afrique centrale (COBAC), qui réglemente le secteur bancaire dans la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), composée de six pays, a déclaré que cette interdiction visait à assurer la stabilité financière.

L'annonce est intervenue alors que les cryptomonnaies ont subi d'importantes pertes vendredi après l'effondrement de TerraUSD, un soi-disant stablecoin, qui a secoué les marchés.

Le 27 avril, la présidence de la République centrafricaine a annoncé que le bitcoin avait désormais cours légal, ce qui en fait le deuxième pays à le faire après le Salvador.

À l'époque, les analystes et les experts en crypto-monnaies ont déclaré qu'ils étaient perplexes face à cette décision prise dans l'une des nations les plus pauvres du monde, où l'utilisation d'Internet est faible, les conflits généralisés et l'électricité peu fiable.

Le gouvernement a fourni peu de détails sur son raisonnement et des questions subsistent sur la mise en œuvre.

Joint par téléphone vendredi, le porte-parole du gouvernement, Serge Ghislain Djorie, a déclaré à Reuters que la République centrafricaine n'avait reçu aucun avis officiel de la COBAC concernant une interdiction de la crypto-monnaie, bien qu'il ait vu la nouvelle dans la presse et sur les médias sociaux.

"Nous attendons que le document soit transmis officiellement avant de pouvoir réagir. Il faut comprendre que chaque État a sa souveraineté", a déclaré M. Djorie.

La commission bancaire a tenu une réunion spéciale le 6 mai pour examiner l'impact des cryptomonnaies dans la zone, a-t-elle indiqué dans le communiqué de vendredi.

"Afin de garantir la stabilité financière et de préserver les dépôts des clients, la COBAC a rappelé certaines interdictions liées à l'utilisation des crypto-actifs dans la CEMAC", indique-t-elle.

Il s'agit notamment de la détention de cryptomonnaies de toute nature, de l'échange, de la conversion ou du règlement de transactions relatives aux cryptomonnaies et de l'interdiction de les utiliser comme moyen d'évaluation des actifs ou des passifs, précise le communiqué.

"La COBAC a décidé de prendre un certain nombre de mesures visant à mettre en place un système d'identification et de déclaration des opérations liées aux cryptomonnaies", a-t-elle ajouté.