À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,88% à 4.853,7 points. Le Footsie britannique a cédé 0,47% et le Dax allemand a perdu 0,54%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,63%, le FTSEurofirst 300 de 0,73% et le Stoxx 600 de 0,63%.

Sur la semaine, le Stoxx a toutefois gagné 0,42% et le CAC 0,84%.

Des statistiques chinoises inférieures aux attentes ont confirmé en début de journée le ralentissement progressif de la deuxième économie mondiale. La croissance des ventes au détail de novembre a été la plus faible en 15 ans et la production industrielle a progressé à son rythme le plus faible en près de trois ans.

Cette statistique "signifie que le pire est à venir et que l'inquiétude va gagner les responsables politiques, en particulier avec la chute de la croissance de la consommation", déclare Sue Trinh, responsable de la stratégie changes asiatiques chez RBC Capital Markets à Hong Kong.

"Je m'attends donc à ce que d'autres mesures de soutien, notamment des baisse de taux, soient mises en place dans les prochaines semaines, bien que les indicateurs montrent que les mesures prises à ce jour ne fonctionnent pas vraiment", ajoute-t-elle.

En zone euro, le secteur privé a terminé l'année sur une note faible, la croissance de l'activité tombant à son plus bas niveau depuis plus de quatre ans, selon les premiers résultats des enquêtes mensuelles IHS Markit auprès des directeurs d'achats.

Ces données européennes ont amplifié la baisse de l'euro et des rendements obligataires en zone euro, déjà mis à mal par les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) la veille.

L'institution de Francfort a confirmé jeudi son intention d'arrêter définitivement à la fin du mois ses achats de titres sur les marchés mais s'est engagée à continuer à stimuler une économie de la zone euro confrontée à un ralentissement inattendu et à des turbulences politiques.

VALEURS

Une majorité des indices sectoriels européens a terminé la séance en baisse. Le secteur des ressources de base a perdu 1,16% avec le repli des cours des métaux, et le secteur automobile a lâché 1,29%.

Le secteur du luxe, très dépendant de la croissance chinoise, a également été délaissé par les investisseurs. Kering a abandonné 1,7% et LVMH 1,52%.

Ce dernier a par ailleurs annoncé l'acquisition d'une quarantaine d'hôtels, trains et croisières de grand luxe détenus par le groupe Belmond (+39,77% à Wall Street).

A la hausse, Elior a pris la tête du SBF 120 (+5,30%) soutenu par l'annonce de la montée à son capital du spécialiste de l'hôtellerie et de la restauration Groupe Bertrand.

À WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, l'indice Dow Jones perdait 1,73% à 24.172,59 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, cèdait 1,46% et le Nasdaq Composite 1,13%.

En Bourse, le secteur technologique perd 1,71%: Apple abandonne 2,35% parmi les plus fortes baisses du Dow. L'éditeur de logiciels Adobe cède 5,72% après avoir révisé à la baisse sa prévision de bénéfice ajusté pour 2019.

La plus forte baisse du Dow revient à Johnson & Johnson qui chute de 9,7% après la publication d'informations de Reuters selon lesquelles le conglomérat de la santé américain savait depuis des décennies que son talc pour bébé contenait de l'amiante.

Starbucks se replie de 3,33% après des prévisions à long terme moins bonnes que prévu et le groupe de magasins d'entrepôt Costco Wholesale lâche 8,33% après l'annonce d'une baisse de sa marge brute trimestrielle.

CHANGES

Avec les signes de faiblesse économique dans la zone euro et l'abaissement de la prévision de croissance de la BCE pour l'an prochain, la monnaie unique européenne recule encore de 0,5% face au dollar, à 1,1299, après avoir touché plus tôt en séance un creux de deux semaines à 1,1266.

De son côté, le billet vert avance de 0,44% face à un panier de devises de référence.

La livre sterling cède plus de 0,7% face au dollar en raison des doutes grandissants sur la capacité de Theresa May à obtenir un vote en faveur de l'accord sur le Brexit au parlement britannique. Lors de son passage à Bruxelles, la Première ministre britannique s'est heurtée à l'intransigeance des dirigeants européens gagnés par la lassitude.

TAUX

L'aversion pour le risque favorise un retour des investisseurs sur le marché obligataire.

Le rendement des emprunts d'Etat allemand, déjà en repli à cause des annonces de la BCE, a reculé de près de trois points de base pour tomber à 0,256%.

"Pour le marché, la Banque centrale européenne ne sera pas en mesure de relever les taux l'année prochaine si les perspectives se détériorent davantage, en particulier avec les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis et les inquiétudes sur le Brexit en toile de fond", commente Alexander Aldinger, chargé de la stratégie taux chez Bayerische Landesbank.

Les rendements des pays dits périphériques en Europe ont également reculé, comme le 10 ans portugais qui a touché en séance un plus bas de sept mois.

Le 10 ans américain a pour sa part légèrement réduit ses pertes après la publication de ventes au détail de base supérieures aux attentes en novembre aux Etats-Unis. Mais cette statistique n'a pas suffi à véritablement rassurer des investisseurs inquiets face au ralentissement de la croissance mondiale sur fond de guerre commerciale.

PÉTROLE

A l'instar des marchés d'actions, les cours du pétrole sont eux aussi affectés par les craintes sur l'économie mondiale. Ils sont pénalisés en outre par la hausse du dollar: le Brent rechute à 60,2 dollars tandis que le brut léger américain cède plus de 2,5% à 51,25 dollars.

MÉTAUX

Les métaux industriels sont en berne, à commencer par le zinc et le cuivre, ce dernier s'acheminant vers sa troisième semaine de baisse, après des indicateurs chinois inférieurs aux attentes et le renchérissement du dollar.

Depuis le début d'année, le cuivre a perdu près de 16%.

(Avec Dhara Ranasinghe et Ritvik Carvalho à Londres, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga