PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse à l'ouverture mardi et les Bourses européennes évoluent dans le rouge à mi-séance, les marchés d'actions étant affectés par les craintes sur l'inflation.

La hausse des prix dans la zone euro a dépassé les attentes en mai en rythme annuel et ravivé la perspective d'une forte augmentation des taux de la Banque centrale européenne.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,64% pour le Dow Jones, de 0,76% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,43% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,77% à 6.512 vers 10h50 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,61% et à Londres, le FTSE perd 0,24%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,47%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,61% et le Stoxx 600 de 0,33%.

Sur l'ensemble du mois, l'indice parisien perd à ce stade 0,27% et le Stoxx 600 1,09%.

La première estimation d'Eurostat montre mardi que l'inflation dans la zone euro a inscrit un nouveau record en mai à 8,1% sur un an après 7,4% en avril sur fond de hausse ininterrompue des prix de l'énergie et des produits alimentaires

Pour le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, cette hausse confirme la nécessité d'une "normalisation monétaire progressive mais résolue".

"Le marché spécule sur une hausse plus importante des taux en juillet", indiquent les analystes de Commerzbank alors que la Banque centrale européenne a laissé entendre qu'elle ramènerait son taux de dépôt à zéro ou au-delà d'ici fin septembre.

Parallèlement, le produit intérieur brut (PIB) de la France s'est contracté au premier trimestre de 0,2% et l'annonce de l'atténuation du ralentissement de l'activité dans l'industrie en mai en Chine a été ignorée par les investisseurs.

Aux Etats-Unis, l'espoir d'une pause en septembre dans la hausse des taux de la Réserve fédérale a été douché lundi par les dernières déclarations de Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la banque centrale américaine, qui a plaidé pour une augmentation du coût du crédit jusqu'à ce qu'il y ait une baisse "substantielle" de l'inflation.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Les groupes pétroliers montent en avant-Bourse à la faveur d'un accord européen sur un embargo sur le pétrole russe. Exxon Mobil gagne 1,4%, Chevron 1,3% et Schlumberger 1,7%.

VALEURS EN EUROPE Sur le Stoxx 600 paneuropéen, l'énergie (+1,4%) et la consommation non-cyclique (+0,3%) sont les seuls compartiments dans le vert, tandis que l'immobilier (-1,3%) affiche la plus forte contraction.

L'accord européen sur un embargo massif sur le pétrole russe, la perspective d'une forte demande de brut aux Etats-Unis pour la saison estivale et l'assouplissement des restrictions sanitaires en Chine soutiennent les cours de l'or noir qui évoluent à un sommet de deux mois.

TotalEnergies prend 1,1%, BP 1,2% et Eni 0,9%.

La perspective d'une hausse des taux pèse en revanche sur le compartiment technologique (-1,1%). Worldline cède 1,8%, Capgemini 2,2% et SAP 1,3%.

Dans l'actualité des entreprises, Credit Suisse chute de 4,1%, deux sources ayant indiqué que la banque suisse avait entamé une réflexion sur ses options pour renforcer son bilan après les lourdes pertes subies ces dernières années.

Côté hausse, le fabricant néerlandais de produits chimiques de spécialisés DSM avance de 6,4% après l'annonce d'un projet de fusion avec le suisse Firmenich et la vente de sa filiale de matériaux d'ingénierie au fonds Advent International et au chimiste allemand Lanxess (+10,4%).

Unilever s'adjuge 5,3% après l'annonce de l'entrée de l'investisseur activiste Nelson Peltz à son conseil d'administration.

TAUX

Les chiffres de l'inflation en zone euro font remonter les rendements obligataires en Europe. Le taux du Bund allemand à dix ans prend plus de trois points de base à 1,081% et celui à deux ans s'affiche à 0,463 après avoir atteint 0,472% en tout début de séance, son plus haut niveau depuis novembre 2011.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans gagne sept points de base à 2,818%, soutenu notamment par les déclarations de Christopher Waller.

CHANGES Le dollar remonte légèrement à 0,06% face à un panier de devises de référence après cinq séances de repli.

L'euro cède 0,45% à 1,0729 dollar mais s'achemine vers sa meilleure performance mensuelle depuis un an avec pour le moment un gain de 2% après les chiffres de l'inflation qui plaident pour une forte augmentation des taux de la BCE.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont soutenus principalement par la décision des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne d'interdire immédiatement plus des deux tiers des importations de pétrole russe et de mettre fin à celles-ci à 90% d'ici la fin de l'année.

Le baril de Brent et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), qui ont touché un plus haut depuis le 9 mars, avancent respectivement de 1,59% à 123,60 dollars et de 3,24% à 118,8 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou)

par Claude Chendjou