PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes se sont laissées porter mardi par un bon indicateur et des perspectives de soutien économique aux Etats-Unis, ainsi que des espoirs autour d'un potentiel traitement du Covid-19.

De Paris (+2,84%) à Francfort (+3,39%), de Londres (+2,94%) à Milan (+3,46%) et Madrid (+3,25%), l'optimisme était bel et bien de retour après une semaine poussive. A Zurich, le SMI a terminé sur un gain de 1,95%.

Wall Street restait également bien ancrée dans le vert, même en ayant réduit un peu ses gains depuis l'ouverture. Vers 17H05, l'indice élargi S&P 500 prenait 2,27% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, 1,95%.

"On retend vers les sommets atteints il y a quelques semaines mais on est en revanche dans un équilibre extrêmement fragile" en ce qui concerne la croissance mondiale, le taux de chômage et les faillites à venir, souligne Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale chez Oddo Securities.

"Les marchés évoluent en dents de scie au gré des nouvelles dans un contexte de liquidités très positif", rappelle-t-il, et ils ont "décidé aujourd'hui de faire abstraction du Covid-19".

Principal rendez-vous de la séance, l'intervention du patron de la Fed américaine Jerome Powell devant la Commission des affaires bancaires du Sénat "n'a pas inquiété plus que ça" les investisseurs, ajoute l'expert.

Le banquier central a fait part d'une "grande incertitude" qui entoure le moment et l'intensité de la reprise économique aux Etats-Unis mais aussi l'évolution de la pandémie. "Tant que la population n'est pas certaine qu'elle est contenue, il est peu probable que l'économie se remette complètement", a-t-il estimé.

La pandémie sévit encore dans certaines parties du monde et pourrait provoquer des dégâts économiques considérables en cas de deuxième vague de contaminations dans des pays entièrement déconfinés.

"L'incertitude peut conduire les ménages à épargner davantage", a relevé de son côté l'économiste en chef du FMI, estimant un rattrapage de la consommation possible, mais "pas garanti".

Le Fonds monétaire international doit publier ses nouvelles prévisions de croissance mondiale le 24 juin.

Les investisseurs ont eu tout de même de quoi chasser leurs idées noires. Après l'annonce lundi de nouvelles mesures de la Réserve fédérale pour soutenir l'économie américaine, ils ont entendu le message selon lequel l'institut pourrait aller plus loin et ils espèrent un potentiel plan d'investissement dans les infrastructures américaines.

La Fed "utilisera tous les outils à sa disposition pour soutenir l'économie et s'assurer que la reprise sera aussi robuste que possible", a répété M. Powell.

Hausse surprise des ventes au détail

En début d'après-midi, les marchés ont également apprécié la publication des ventes américaines au détail nettement au-dessus des attentes. Ils avaient déjà été rassurés par le dynamisme de la consommation en fin de semaine dernière.

"La partie la plus difficile (du redressement économique) est celle qui consiste à revenir à 100% du niveau d'activité pré-crise et pas seulement à 85 ou 90%", souligne toutefois Tangi le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC.

Aussi, une "avancée majeure" dans un vaste essai clinique anti-Covid n'a pas échappé aux acteurs de marché. Un médicament de la famille des stéroïdes, la dexaméthasone, réduit d'un tiers la mortalité chez les malades les plus gravement atteints par le Covid-19, selon de premiers résultats.

"Alors que des pays à travers le monde veulent éviter une nouvelle phase de confinement, le traitement laisse espérer que les taux de mortalité pourront être significativement réduits", souligne Joshua Mahony, analyste chez IG.

Du côté des valeurs, Heidelbergcement (+6,92% à 48,84 euros) a fini en tête du Dax, profitant comme son concurrent Hochtief (+5,34% à 79,85 euros sur le MDax) de la perspective d'un vaste programme d'infrastructures aux Etats-Unis.

A Paris, ArcelorMittal (+6,90% à 10,00 euros) a signé la plus forte hausse du CAC 40 devant Thales (+5,85% à 74,18 euros).

A Londres, Ashtead a bondi (+9,60% à 2.649,00 pence) après avoir publié des résultats annuels jugés bons par le marché et a annoncé une hausse du dividende.

afp/rp