Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi après avoir marqué le pas au milieu de la semaine, contrariées par la situation sanitaire aux Etats-Unis.

Le vert est de rigueur partout, et seul Londres n'a pas réussi à dépasser le seuil des 1%, ne progressant que de 0,76%. Madrid (+1,82%), Milan (+1,49%), Francfort (+1,15%) et Paris (+1,01%). A Zurich, le SMI a terminé en hausse de 0,85%.

Wall Street évoluait en ordre dispersé: à 18H40 (16H40 GMT), l'indice vedette Dow Jones Industrial Average progressait de 0,67%, celui de l'indice élargi S&P 500 0,34% mais le Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 0,10%.

Cette séance "montre la résilience du marché", déclare à l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille à Mirabaud France.

"La journée s'annonçait plus complexe avec de l'anxiété à la suite des nouvelles sur la propagation du Covid-19", explique-t-il.

Après être montés fortement lundi, dans le sillage des bourses chinoises, les marchés européens ont été sur la défensive, notamment en raison de la situation sanitaire aux États-Unis.

Le pays le plus touché tant en nombre de morts (au moins 133.291) que de cas (plus de 3,1 millions) a encore battu son record jeudi avec un millier de décès et 65.500 cas détectés en 24 heures, sans que le président Donald Trump ne semble s'en alarmer.

Mais "le sentiment haussier du marché a été conforté par l'espoir d'un traitement contre le Covid-19. Une étude a révélé que le Remdesivir, peut réduire le taux de mortalité des patients de 62%", détaille David Madden, analyste de CMC Markets.

Plus généralement, "dès que le marché connaît une faiblesse, il se reprend assez rapidement", note M. Rozier.

"C'est intéressant pour le futur, avec la période des résultats des entreprises", qui s'accélère à partir de la semaine prochaine. "C'est la première fois que l'on a une aussi grande incertitude", estime l'expert.

Besoin de visibilité

Les entreprises qui tireront leur épingle du jeu seront dont celles capables de "donner de la visibilité, davantage que la qualité de leurs résultats", juge-t-il.

A la fin de la semaine prochaine se tient également un sommet européen important pour l'organisation du soutien à l'économie de l'Union européenne. Le président du Conseil européen Charles Michel a exhorté vendredi à l'action les 27 pour l'adoption d'un plan massif de relance, plus ou moins boudé par les Pays-Bas, le Danemark, la Suède et l'Autriche.

Les tensions géopolitiques ont peu influé sur le marché, mais menacent toujours de revenir au premier plan.

Pékin a ainsi annoncé des représailles contre les États-Unis, au lendemain de sanctions américaines contre plusieurs dirigeants chinois accusés de réprimer la minorité musulmane ouïghour au Xinjiang.

Peu après la fermeture des marchés européens, le président américain Donald Trump a d'ailleurs estimé que les relations avec la Chine avaient été "gravement endommagées", et qu'il n'envisageait pas de phase 2 dans les accords commerciaux "pour le moment".

Au niveau du marché des obligations souveraines, le taux d'intérêt grec à dix ans est monté de 10 points de base, les autres pays gardant des taux stables

Sur le plan des valeurs, l'électronique a eu le vent en poupe en Allemagne, à l'image du fabricant de puces Infineon, qui a fini dans le haut du tableau à 4,13% à 22,55 euros. Les investisseurs le voient profiter du virage numérique et de la tendance du travail à domicile.

En France, STMicroelectronics a grimpé de 5,14% à 25,36 euros, la plus forte hausse du CAC 40.

Les valeurs du secteur pétrolier ont rebondi dans la foulée des prix du brut: A Londres, BP a pris 0,28% à 290,80 pence et Royal Dutch Shell (action B) 0,64% à 1.188,80 pence. A Paris, Total a pris 0,48% à 33,32 euros.

afp/rp