PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes ont poursuivi leur recul vendredi, la recrudescence de la pandémie du coronavirus mêlée à d'autres incertitudes sanitaires et économiques favorisant des prises de bénéfices.

Le morosité s'est étendue à l'ensemble des places européennes: le CAC 40 a abandonné 1,22%, Londres 0,71% et Francfort 0,70%. Wall Street évoluait également dans le rouge à la clôture des marchés du Vieux Continent.

"C'est une fin de semaine morose pour les marchés européens", commente Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.

"Les investisseurs ont du mal à garder des risques ouverts tout le week-end, sachant qu'il y a encore de l'incertitude sur un nouveau plan de relance américain toujours en discussions", observe Laurent Le Grin, directeur général chez Degroofpetercam.

Si l'indice de confiance des consommateurs américains a progressé plus qu'attendu en septembre, la croissance des ventes au détail a nettement ralenti en août aux Etats-Unis, souligne le spécialiste.

Les investisseurs ont par ailleurs manqué de soutien après le message contrasté la veille de la Banque centrale américaine (Fed), qui a promis une politique de taux d'intérêt proches de zéro pour longtemps mais souligné "l'incertitude" de la reprise, abaissant ses prévisions de croissance pour 2021 et 2022.

La vague d'infections en Europe et le fait que le gouvernement britannique n'exclut pas de recourir à un nouveau confinement général pour toute l'Angleterre "alarme aussi les investisseurs", note M. Le Grin.

Le risque géopolitique a également pesé avec l'annonce par Washington de l'interdiction, à partir de dimanche, du téléchargement des applications chinoises TikTok et WeChat.

La tonalité sur le marché de la dette souveraine, où les taux ont peu bougé et demeurent à des niveaux très bas, traduisait des anticipations peu positives pour l'économie.

Le secteur du tourisme souffre

Ces valeurs seraient particulièrement pénalisées en cas de nouvelles restrictions, qui doucheraient un peu plus les espoirs de reprise rapide du secteur et alors que la demande est plus faible qu'espéré dans le transport aérien. A Londres, IAG, propriétaire de la compagnie aérienne British Airways, a perdu 14,60% à 110,55 pence et le groupe hôtelier InterContinental Hotels 4,48% à 4.137,00 pence. Air France-KLM a perdu 1,93% à 3,66 euros et Accor 2,77% à 23,89 euros.

Le commerce en ligne fait des victimes

La foncière Unibail-Rodamco-Westfield a poursuivi sa chute (-10,53% à 32,20 euros) pour atteindre un plancher qui remonte à 20 ans, subissant de plein fouet le repli des consommateurs vers les achats en ligne. Carrefour a également fini dans le rouge (-2,89% à 13,43 euros).

A contrario, les valeurs de consommation en ligne se sont bien comportées, que ce soit l'allemand Zalando (+2,79% à 77,46 euros) ou à Londres, Ocado (+3,87% à 2.817 pence).

Euronext et LSE à la fête

Le London Stock Exchange (+1,33% à 8.960,00 pence) a annoncé vendredi être entré en "discussions exclusives" avec Euronext (+4,28% à 102,30 euros) pour lui vendre la Bourse de Milan, ce qui constituerait l'une des plus belles prises pour l'opérateur boursier européen.

Les indices en bref

Paris - CAC 40 : -1,22% à 4.978,18 points

Francfort - Dax : -0,70% à 13.116,25 points

Londres - FTSE 100 : -0,71% à 6.007,05 points

Milan - FTSE MIB : -1,09% à 19.524,94 points

Lisbonne - PSI 20 : -0,80% à 4.252,43 points

Zurich - SMI : +0,19% à 10.539,17 points

Madrid - IBEX 35 : -2,21% à 6.929,80 points

Amsterdam - AEX : -1,63% à 550,85 points

Bruxelles - Bel 20 : -0,42% à 3.390,18 points

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