BOGOTA, 21 juillet (Reuters) - Les anciens guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont fait vendredi leur entrée au parlement dans le cadre de l'accord de paix conclu en novembre 2016, que le président sortant a appelé à défendre.

"Nous assistons aujourd'hui à un moment historique", s'est félicité Manuel Santos, qui quittera ses fonctions le 7 août, lors de la séance inaugurale du Congrès élu en mars.

"Beaucoup, nous devons l'admettre, n'aiment pas les voir dans ce lieu de débats et de courtoisie", a-t-il poursuivi, évoquant les représentants des Farc.

"Pour ma part, et je suis sûr que des millions de Colombiens partagent mon point de vue, cela me réjouit que ceux qui pendant plus d'un demi-siècle se sont battus contre l'Etat et ses institutions se soumettent aujourd'hui à la Constitution et aux lois colombiennes, comme nous le faisons tous. Bienvenue dans ce temple de la démocratie !", a ajouté le chef de l'Etat, auquel l'accord de 2016 a valu le prix Nobel de la paix.

En déposant les armes, les Farc, dont l'acronyme signifie désormais Force alternative révolutionnaire commune, se sont muées en parti politique et se sont vues attribuer cinq sièges au Sénat et autant à l'Assemblée jusqu'en 2026. Les deux chambres en comptent respectivement 108 et 172.

Ivan Duque, qui a remporté la présidentielle en juin sous les couleurs de la droite, souhaite revenir sur l'amnistie accordée aux dirigeants du mouvement marxiste et leur interdire tout mandat politique tant qu'ils n'auront pas purgé de peines de prison.

Le futur chef de l'Etat âgé de 41 ans s'est dit furieux de voir entrer au Congrès des "criminels" qui ont pratiqué l'enlèvement, l'extorsion et le meurtre pendant des décennies.

(Helen Murphy , Jean-Philippe Lefief pour le service français)