PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance mercredi, des publications de résultats bien accueillies favorisant une amorce de rebond des actions en dépit de la poursuite de la remontée des rendements obligataires.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une progression de 0,11% pour le Dow Jones, de 0,27% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,44% pour le Nasdaq.

Ce dernier a perdu 2,6% mardi et avec un repli de 9,7% par rapport à son record de clôture du 19 novembre, il est très proche de la zone de correction, définie par une baisse de 10%, pour la première fois depuis le début de l'an dernier.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,75% à 7.187,00 points vers 11h50 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,27% et à Francfort, le Dax avance de 0,41%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,68%, le FTSEurofirst 300 de 0,26% et le Stoxx 600 de 0,4%.

Ce dernier, comme le CAC 40, a fini dans le rouge trois des quatre dernières séances, la remontée des rendements obligataires et les anticipations en matière de politique monétaire ayant détourné les investisseurs des actions à une semaine de la réunion de la Réserve fédérale américaine.

Mais les publications de résultats du jour ravivent l'appétit pour le risque et certains stratèges relativisent déjà les risques de poursuite de la baisse.

"Nous pensons que la Fed va probablement relever ses taux dès mars, avec trois hausses en 2022, mais cela ne devrait pas compromettre la croissance économique ni le rally des actions", écrivent ainsi dans une note ceux d'UBS Global Wealth Management, qui s'attendent à voir s'atténuer l'impact de la hausse des rendements sur les valeurs technologiques et tablent sur une saison de résultats "solide".

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le secteur du luxe est la vedette du jour après les ventes trimestrielles supérieures aux attentes du suisse Richemont et le relèvement de la prévision de bénéfice annuel de Burberry.

L'action Richemont est en hausse de 7,42%, Burberry prend 5,98% et dans leur sillage, LVMH, Kering et Hermès s'adjugent plus de 3% en tête du CAC 40.

Le rebond de l'indice parisien est également favorisé par la progression de 1,68% de Safran après un relèvement de recommandation.

À Amsterdam, le géant des équipements de fabrication de semi-conducteurs ASML gagne 0,67%, le marché saluant une prévision de croissance de 20% de ses ventes pour cette année.

En baisse, M6 et TF1 cèdent respectivement 7,31% et 7,76% après la sortie de CNP, la holding de la famille Frère, du capital de M6 et Valneva chute de 14,78% après une demande d'informations complémentaires des autorités européennes sur son vaccin contre le COVID-19.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain restent orientés à la hausse, au plus haut depuis début 2020, mais leur progression semble désormais ralentir: le deux ans prend 2,5 points de base à 1,0654% et le dix ans un peu plus de deux points à 1,8898%.

Ce dernier avait bondi de près de 17 points au total sur les deux dernière séances.

Sur le marché européen, la journée est marquée par le retour du rendement allemand à dix ans en territoire positif pour la première fois depuis mai 2019, conséquence de l'évolution des anticipations sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE): les marchés tablent désormais sur une hausse de taux dès septembre et une autre en décembre.

CHANGES

Le dollar cède un peu de terrain face aux autres grandes devises (-0,16%) mais reste proche du plus haut de deux semaines atteint mardi grâce à la remontée des rendements des Treasuries.

L'euro remonte ainsi à 1,134 dollar contre 1,1482 au plus haut vendredi dernier.

La livre sterling profite de l'annonce d'une nouvelle accélération de la hausse des prix au Royaume-Uni, à 5,4% sur un an en décembre, ce qui pourrait conduire la Banque d'Angleterre à relever de nouveau son taux directeur.

PÉTROLE

Le marché pétrolier s'achemine vers une quatrième séance consécutive de hausse et évolue à des niveaux sans précédent depuis sept ans après un incendie sur un oléoduc reliant l'Irak à la Turquie, venu s'ajouter aux multiples facteurs qui attisent les craintes de déséquilibre entre l'offre et la demande.

Le Brent gagne 1,07% à 88,45 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,38% à 86,61 dollars.

(Reportage Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand